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Une onagre qui nous nargue

Bonjour à toutes et à tous, j’espère que vous allez bien et que les vacances ont été pleines de repos ou d’aventures selon les profils. Ainsi, nous repartons pour une nouvelle saison d’articles, en commençant par une jolie fleur jaune !

Cet été nous avons fait la rencontre d’une onagre qui nous a donné du fil à retordre lors de son identification…

Onagre hybride O.biennis x O.glazioviana – Saint-Ouen l’Aumône © CACP – Athénaïs Phocas

Voilà le spécimen. Pas de doute c’est une plante de la famille des Onagracées. Nous connaissons déjà l’onagre bisannuelle Œnothera biennis sur le territoire, dont les fleurs sont assez similaires à notre spécimen et les sépales de la même couleur verte. On regarde maintenant d’un peu plus près et l’on constate que les pétales sont pourtant bien grands pour une bisannuelle… Il pourrait alors s’agir d’une onagre de Glaziou Œnothera glazioviana. Pourtant, les sépales sont souvent ponctués de rouge, or ici ils sont parfaitement verts…

Onagre hybride O.biennis x O.glazioviana – Saint-Ouen l’Aumône © CACP – Athénaïs Phocas

Vient enfin l’analyse du pistil et des étamines de la fleur. On remarque que le style (la pièce femelle, centrale) est nettement plus long que les anthères (les pièces mâles, périphériques) ce qui est caractéristique de l’onagre de Glaziou ; mais comme expliqué précédemment, la tige et ovaires de cette onagre sont fréquemment ponctués de rouge et les sépales souvent rougeâtres.

Onagre hybride O.biennis x O.glazioviana – Saint-Ouen l’Aumône © CACP – Athénaïs Phocas

Un croisement peut-être ? Et en effet, toutes les espèces d’onagre, Œnothera, peuvent s’hybrider ! Les spécialistes du genre ont d’ailleurs pu créer et décrire tous les hybrides, même si certains d’entre eux n’ont pas encore été trouvés dans la nature. Seuls certains hybrides O.biennis x O.glazioviana semblent plus ou moins fixés en milieu naturel.

Petite Misumena vatia sur un pétale d’onagre hybride O.biennis x O.glazioviana – Saint-Ouen l’Aumône © CACP – Athénaïs Phocas

On en conclut donc qu’il s’agit très certainement d’une onagre hybride entre une bisannuelle et une Glaziou. Faute d’une analyse génétique de la plante, on s’arrêtera sur cette supposition.

En tous cas, elle a l’air de satisfaire pleinement cette petite misumène qui a pris la belle couleur jaune des pétales.

Sources

Comparaison (florif.fr)

L’onagre bisannuelle – Nature en ville à Cergy-Pontoise (cergypontoise.fr)

Oenothera biennis L., 1753 – Onagre bisannuelle, Herbe-aux-ânes-Présentation (mnhn.fr)

Oenothera glazioviana Micheli, 1875 – Onagre à sépales rouges-Présentation (mnhn.fr)

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L’onagre bisannuelle

Onagre bisannuelle – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

Dans la famille des Onagraceae je demande l’onagre bisannuelle.

Si les deux noms sont si ressemblants c’est parce que justement le nom de la famille a été créé à  partir de celui de la plante. En botanique le nom de la famille (qui rassemble plusieurs espèces et plusieurs genres ayant des caractéristiques, notamment génétiques, semblables) dérive du nom du genre de la première plante ayant été décrite par un botaniste. Ainsi l’onagre a donné la famille des Onagraceae, la plantain celle des Plantaginaceae et le géranium celle des Geraniaceae.

Mais les noms évoluant, l’onagre dont le nom scientifique était Onagra, ou herbes aux ânes, est devenu Å’nothera, faisant référence à  l’odeur vineuse de ses racines. Ainsi l’onagre bisannuelle s’appelle, de manière officielle à  travers le monde, Å’nothera biennis. 

Onagre bisannuelle – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

C’est une plante assez rare dans la région, typique des sols sablonneux, des friches et des terrains vagues.

Durant l’été elle fait de grandes fleurs jaunes (environ 5 cm) dont les pétales ressemblent à  des cœurs. Mais attention, si elle s’appelle « bisannuelle » c’est qu’elle ne fleurit pas tous les ans. Son développement prend deux ans. Elle passe la première année à  l’état végétatif, on n’en voit alors que les feuilles, puis fleurit l’été suivant avant de faner puis mourir en laissant ses graines pour la génération suivante. On comprend donc mieux pourquoi elle est plus fréquente dans les friches qu’ailleurs : là -bas elle n’est pas tondue au milieu de sa croissance !

Une autre représentante

Pour compléter la collection des onagres il faudrait trouver les autres espèces du genre Å’nothera présentes en àŽle-de-France. Il y en aurait 4 autres, beaucoup plus rares que l’onagre bisannuelle. Mais en cherchant bien dans les photos léguées par Gilles j’en trouve une qui me semble plus correspondre à  Oenothera glazioviana, l’onagre à  sépales rouges, qu’à  Oenothera biennis. En y regardant de près, les sépales sont bien rouges, ce qui semble être, avec la taille des fleurs, le seul critère permettant de différencier les deux espèces. Notre territoire abrite un patrimoine décidemment impressionnant.

Onagre à  sépales rouges – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

Retrouvez dans ces articles d’autres espèces de la famille des Onagraceae :

L’épilobe hérissé

La jussie à  grandes fleurs

La jussie rampante

La circée de Paris