L'actualité de la Nature

Agrions élégants aux couleurs de l’arc-en-ciel

Mais qui est cette demoiselle ?

L’agrion élégant est une demoiselle (de l’ordre des odonates) assez commune dans la région. On l’observe en été essentiellement autour des points d’eau. En effet, les larves sont aquatiques et les adultes, qui volent d’avril à  septembre à  la recherche de moucherons pour se nourrir et de partenaires pour se reproduire, restent à  proximité des plans d’eau pour y pondre.

L’agrion élégant n’étant pas le seul agrion à  parcourir nos zones humides voici quelques critères pour le reconnaître :

Critères d’identification de l’agrion élégant © CACP – Gilles Carcassès

Belles demoiselles

L’agrion élégant, ou Ischnura elegans, porte bien tous ses noms. Le terme agrion vient du latin [agrios] qui signifie farouche ou sauvage, et Ischnura veut dire « fin, allongé ». On visualise bien l’abdomen fin de ces demoiselles voletant furtivement aux abords des points d’eau. Quant à  « élégant », l’adjectif lui a sans doute été attribué en raison de la multitude de couleurs que peut revêtir cette libellule. Voyons le panel qu’elle nous propose.

Les mâles

On reconnaît le mâle car le ptérostigma est bicolore. La tache caudale et les yeux sont bleus et le thorax est bleu chez les adultes et vert chez les immatures.

Agrion élégant, mâle immature – le thorax est vert © CACP – Emilie Périé
Agrion élégant, mâle adulte – le thorax est bleu © CACP – Gilles Carcassès

La femelle

C’est la femelle qui, malgré des ptérostigmas uniformes, présente la plus grande variété de couleurs. Les immatures peuvent avoir le thorax orange, rose ou lilas avec une tache caudale bleue. Les adultes ont des thorax bleus ou vert-brun avec une tache caudale bleue ou brune. De quoi varier les nuances des mares et étangs sur lesquelles elles viennent pondre !

Agrion élégant, femelle immature orange © CACP – Jeanne-Flore Blomme-Leveneur
Agrion élégant, femelle immature rose © CACP – Gilles Carcassès
Agrion élégant, femelle immature lilas © CACP – Marion Poiret
Agrion élégant, femelle adulte vert-brun © CACP – Emilie Périé
Agrion élégant, femelle adulte bleue © CACP – Gilles Carcassès

De quelle couleur seront les petits de ces deux-là  ?

Accouplement en cœur d’agrions élégants – le mâle en bleu et la femelle en vert © CACP – Gilles Carcassès

Source :

L’agrion élégant, par DORIS

Retrouvez d’autres demoiselles de Cergy-Pontoise :

Les jolies demoiselles de l’île de loisirs

Les demoiselles aux ailes fumées

Les demoiselles sont à  la fête

L'actualité de la Nature, Non classé

Les jolies demoiselles de l’île de loisirs

Au sein de la colossale communauté des insectes, l’ordre des Odonates est une bien petite entité  : 102 espèces en France pour près de 8000 espèces d’hyménoptères et 9600 espèces de coléoptères.

Voici quelques portraits tirés d’une exploration à  l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise, le 28 mai 2015, lors d’une formation organisée par Natureparif :

Platycnemis pennipes – agrion à  larges pattes

 © Marion Poiret
Platycnemis pennipes a les tibias enflés ! © Marion Poiret

Comme son nom l’indique, les tibias de cette demoiselle sont fortement élargis. Deux bandes claires se dessinent également sur les côtés de son thorax.

Les principaux critères d’identification des odonates, souvent visibles à  l’œil nu, sont accessibles aux débutants (la couleur et les motifs de l’abdomen et du thorax, la couleur et l’écartement des yeux…). Avec seulement 59 espèces recensées en Ile-de-France, la détermination c’est donc du gâteau pour les novices ?

Pas si sà»r, c’est compter sans le dimorphisme sexuel et la variabilité chromatique au sein d’une même espèce, notamment selon l’âge de l’individu. Ainsi, si les mâles adultes sont assez facilement identifiables, l’affaire se complique dès que l’on croise une femelle ou un individu immature.

Ischnura elegans – agrion élégant

 © Marion Poiret
Ischnura elegans – agrion élégant.  Les segments abdominaux 3 à  7 sont noirs au niveau du dos. Le 8ème segment abdominal est bleu. Chez les mâles, les ptérostigmas sont nettement bicolores. © Marion Poiret
 © Marion Poiret
Ischnura elegans – agrion élégant. Femelle, forme rose © Marion Poiret

Le dimorphisme sexuel s’exprime principalement par la couleur qui est, en général, plus vive chez les mâles. Cependant, chez certaines espèces, la couleur de la femelle peut être identique à  celle du mâle. Ces femelles dites andromorphes sont fréquentes chez les caloptéryx et dans la famille des coenagrions (notamment chez Ichnura elegans).

Chez les femelles d’Ischnura elegans, il existe aussi des variations importantes de coloration au niveau du thorax.

 © Marion Poiret
Ischnura elegans – agrion élégant. Femelle, forme violette © Marion Poiret

Chez Calopteryx splendens – calopteryx éclatant, le corps du mâle est bleu-vert métallique.

 © Marion Poiret
Calopteryx splendens – caloptéryx éclatant. © Marion Poiret
 © Marion Poiret
Calopteryx splendens – caloptéryx éclatant. Détail de l’aile © Marion Poiret

L’espèce se distingue par la position et la taille de la barre bleue-nuit qui opacifie ses ailes arrondies. Cette tache concerne la partie centrale de l’aile sans aller jusqu’aux extrémités qui restent translucides. Les femelles sont vert bronze avec des ailes verdâtres et légèrement fumées.

 © Marion Poiret
Calopteryx splendens – caloptéryx éclatant, individu femelle – Son ovipositeur (organe sexuel situé sous les 8ème et 9ème segments abdominaux), servira à  insérer les œufs dans les tissus végétaux des plantes aquatiques.  © Marion Poiret

Les femelles de caloptéryx peuvent s’immerger totalement dans l’eau pour aller pondre. Les caloptéryx sont des demoiselles typiques des bords d’eau courante.

Enallagma cyathigerum – agrion porte-coupe

 © Marion Poiret
Enallagma cyathigerum – agrion porte-coupe. © Marion Poiret

Le dessin du deuxième segment abdominal représente une coupe posée sur un socle (ou un champignon) chez le mâle. Chez les deux sexes, la suture du milieu des flancs du thorax est dépourvue de noir.

Orthetrum cancellatum – orthétrum réticulé

 © Marion Poiret
Orthetrum cancellatum – orthétrum réticulé. © Marion Poiret

Celui-ci n’est pas une demoiselle, c’est un représentant des anisoptères. Ce jeune Orthetrum reticulatum mâle vient d’émerger.  Les ptérostigmas noirs sont caractéristiques de l’espèce mais il n’a pas encore l’abdomen bleu de l’adulte (l’abdomen restera jaune et noir chez les femelles). L’absence de tâches noires à  la base de l’aile permet de le distinguer de la libellule fauve (Libellula fulva).

Libellula fulva - la libellule fauve © Gilles Carcassès
Libellula fulva – libellule fauve © Gilles Carcassès

Chez les anisoptères (les grosses libellules), les yeux sont particulièrement développés et se rejoignent plus ou moins. La nature de leur jonction est leur premier critère d’identification. Chez les Gomphidae, les yeux sont largement séparés l’un de l’autre. A l’inverse, chez les Aeshnidae ils sont jointifs.

D’autres espèces dans nos articles précédents :

La libellule déprimée

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Pris dans la toile

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Les demoiselles sont à  la fête

Libellules

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Libellules

Une libellule déprimée au parc du château de Menucourt © Gilles Carcassès
Une libellule déprimée (Libellula depressa) vue le 16 mai 2014 au parc du château de Menucourt © Gilles Carcassès

La libellule déprimée n’est pas triste. Elle doit son nom à  son abdomen applati. Ici, c’est une femelle, le mâle ayant un abdomen bleu-gris. Cette espèce précoce, reconnaissable aux grandes taches sombres à  la base des ailes, aime beaucoup se percher en haut d’un bâton. Quand on a repéré son bâton, on peut se mettre à  l’affà»t et attendre : elle y reviendra peut-être.

On voit sur son abdomen semi-transparent des étoiles de couleur claire. Ce sont les cloisons des sacs aériens qui participent à  son mode de respiration et lui confèrent la légèreté indispensable au vol.

Dans quelques jours, une autre espèce très voisine doit apparaître sur notre territoire : la libellule fauve.

la libellule fauve rencontrée au marais de Missipipi (si, si !) à  Osny © Gilles Carcassès
La libellule fauve (Libellula fulva) rencontrée au marais de Missipipi (si, si !) à  Osny © Gilles Carcassès

La libellule fauve a moins de noir à  la base des ailes, l’extrême pointe des ailes est discrètement assombrie, et elle a de beaux yeux bleus. On voit ici un couple en « cœur copulatoire ». Le mâle a saisi la femelle derrière la tête grâce aux appendices en forme de crochet situés à  l’extrémité de l’abdomen. La femelle, s’agrippant par les pattes à  son partenaire, s’est recourbée pour aller chercher le sperme que le mâle a placé dans une poche située sous le deuxième segment abdominal. Les œufs ainsi fécondés seront déposés par la femelle un à  un à  la surface de l’eau au-dessus de plantes aquatiques.

On comprend mieux l’acrobatie sur cette photo d’un couple d’agrions élégants :

Accouplement d'agrions élégants. Cergy, parc François Mitterand © Gilles Carcassès
Accouplement d’agrions élégants (Ischnura elegans). Cergy, parc François-Mitterand © Gilles Carcassès

http://www7.inra.fr/opie-insectes/pdf/i157jourde.pdf

Les libellules et les demoiselles par les Jardins de Noé