Si vous avez l’occasion de vous balader dans les différents bois de feuillus de l’agglomération, vous devriez rencontrer sans nul doute quelques hêtres, et avec un peu de chance un petit champignon très friand de ces mêmes arbres : La Vesse-de-loup hérisson.
En voilà un beau petit champignon, il dépasse rarement les 8 cm de haut et est de couleurs assez variables, blanc, blanc crème, brun, voire même complètement marron. Une fois à maturité, il se perce en son sommet afin de libérer les spores contenues à l’intérieur du chapeau. Mais attention, il peut être confondu avec un de ses cousins assez fréquent en forêt : la Vesse-de-loup perlée.
Il a comme particularité d’être recouvert de petits aiguillons assez fragiles, d’où le fameux « hérisson » dans son nom. On dit de ce champignon qu’il a une saveur plutôt douce, son odeur est assez faible et ressemble un peu à celle du bolet, on le rencontre d’ailleurs à peu près à la même saison que ceux-ci entre juillet et novembre.
La Ligue de Protection des Oiseaux (qui a, de longue date, élargi ses missions à la faune au sens large) vous propose, si vous l’acceptez, une nouvelle mission : étudier l’évolution des populations de hérisson d’Europe. En effet, en plus d’être une adorable boule de poils qui aide les jardiniers, le hérisson est une espèce en danger qui voit ses populations décliner drastiquement au fil des années. Il est entré, en 2020, sur la liste rouge des espèces en danger d’extinction en Grande-Bretagne. Avant qu’il ne le devienne aussi chez nous, nous pouvons agir.
Mission Hérisson est un protocole de sciences participatives qui vise à étudier l’évolution des populations de hérissons sur le territoire français. A l’aide d’un peu de matériel : tunnel de suivi, feuilles blanches, encre végétale (huile de tournesol et charbon végétal, totalement inoffensive !), quelques croquettes ; et d’un peu de temps, vous pouvez aider les chercheurs de la LPO et du Muséum à en savoir plus sur l’état de conservation du hérisson d’Europe. Chaque matin d’une semaine de votre choix, relevez les empreintes laissées par les gourmands (hérissons, chats, belettes, hermines, mulots, …).
Le traitement des données se fait ensuite en ligne. Si vous êtes familiers du SPIPOLL, Mission hérisson n’aura pas de secret pour vous ! La plateforme est la même et une communauté s’est formée de la même manière pour accompagner la validation des données.
De belles surprises
Nous avons mis en place le protocole dans le cadre de l’étude dans les cimetières. Nous avons fait de jolies découvertes :
Du hérisson à la belette en passant par le chat et les petits rongeurs, les p’tites bêtes de Cergy-Pontoise nous ont fait l’honneur de parapher nos tunnels pendant le mois de juillet !
Prêt de matériel
Vous souhaitez mettre en place ce protocole chez vous ? Vous pouvez vous procurer le matériel sur le site de Mission hérisson. Vous y trouverez également la plateforme de saisie des données, toutes les informations liées au protocole et bien plus encore.
Associations et collectivités du territoire de Cergy-Pontoise, nous avons 7 kits à disposition. Contactez-nous à biodiversite@cergypontoise.fr pour en emprunter un !
Cette adorable petite boule de piquants est devenue une mascotte de la nature en ville et des leçons d’écologie à l’école. Mais connaissez-vous bien le hérisson d’Europe ?
Ericaneus europaeus est un mammifère protégé à l’échelle nationale et une espèce dont les populations ont fortement chuté ces dernières années. Sa protection devient une priorité.
En plus de son faciès attachant, le hérisson est un fabuleux auxiliaire des jardiniers. En effet, son régime alimentaire naturel est principalement composé de limaces, escargots, chenilles, hannetons et fruits tombés au sol. En revanche, si les croquettes du chat sont à hauteur de son museau, il n’hésitera pas à en chiper quelques-unes !
A cette période de l’année on peut l’entendre fourrager dans les jardins : il prépare son hibernation. Le hérisson a fini de se nourrir durant le printemps et l’été et il construit son nid à partir de feuilles et de mousse dans un coin calme du jardin (sous la haie, derrière le tas de bois, derrière l’abri,…). Il y passera tout l’hiver, profondément endormi.
Comment aider le hérisson à survivre dans nos jardins ?
Voici quelques conseils qui rendront services aux hérissons :
Comme la plupart des mammifères seuls les jeunes sont capables de digérer le lait, de leur mère uniquement. Ne leur donnez surtout pas de lait de vache, cela les rend malades. En revanche, mettre à disposition un peu d’eau peut les aider grandement.
Il est inutile de les nourrir et il peut être judicieux de mettre les croquettes des animaux domestiques un peu en hauteur, ou en intérieur.
Les feuilles mortes constituent le matériau principal de construction des nids, ne les ramassez pas trop tôt dans l’automne pour laisser le temps aux hérissons de s’installer. De même, préserver des espaces tranquilles dans le jardin où ils passeront l’hiver en paix.
Les hérissons ont besoin d’une surface d’environ 1 ha comme terrain de chasse. Ces surfaces sont difficiles à réunir en ville. Pensez à ménager des passages dans les murs et clôtures.
Participez au recensement national. Il reste encore quelques jours pour signaler à France Nature Environnement les hérissons que vous avez vus dans votre jardin. Les résultats de cette étude devraient permettre de comprendre les raisons de la chute des populations.
Dans les faits divers du 15 aoà»t, nous avons repéré le récit de cette arrestation, à Menucourt, de braconniers qui avaient capturé des hérissons. Saluons la sagacité et l’efficacité de ces policiers !
Ces animaux protégés sont très utiles au jardin, car ils consomment beaucoup de limaces.
Appliquez-vous les 4 préceptes des amis du hérisson ?
je m’abstiens de l’emploi des anti-limaces, qui empoisonnent les hérissons
je laisse circuler les hérissons en ménageant un passage sous la clôture d’au moins 15 cm de côté
je maintiens un point d’eau permanent et peu profond pour les abreuver
je laisse au jardin un tas de bois et de feuilles mortes qui leur servira de gîte pour l’hiver