Au jardin, un certain nombre d’insectes protègent les cultures des ravageurs et certaines plantes leur sont nécessaires pour leur cycle de vie. Cultiver ces plantes au jardin est donc a priori bénéfique pour la régulation naturelle des ravageurs. Mais quelles sont ces plantes ? Les informations qui suivent sont une compilation non exhaustive à partir de comptes-rendus d’essais scientifiques et de mes observations personnelles. Je prends le risque d’être affreusement simpliste, tant les relations entre les plantes et les insectes sont complexes et variables, en vous proposant un classement en quatre catégories :
- Les plantes qui hébergent des proies pour les larves prédatrices ou parasitoà¯des
Toutes les plantes susceptibles d’être fortement attaquées par des pucerons sont potentiellement des foyers de production d’auxiliaires prédateurs ou parasitoà¯des. Certaines espèces de pucerons sont inféodées à des plantes. Ainsi les pucerons spécifiques de l’ortie dioà¯que, du lierre, du bleuet, du compagnon blanc, de l’achillée mille-feuilles, du sureau noir ne risquent pas d’envahir vos autres plantes mais serviront de garde-manger aux auxiliaires.
On constate fréquemment la présence de coccinelles et de pontes de syrphes près des colonies de pucerons sur de très nombreuses plantes : fenouil, tanaisie, bardane, aubépine, laiteron, eupatoire, origan, cardamines, véroniques, chardons… Des momies de pucerons attaqués par des hyménoptères parasitoà¯des sont souvent visibles sur les orties et sur les ronces.
Les punaises prédatrices fréquentent les orties, l’origan, la rose trémière, la potentille arbustive…
- Les plantes qui nourrissent les insectes auxiliaires adultes
Généralement, les insectes prédateurs ou parasitoà¯des changent de régime alimentaire au cours de leur vie. Par exemple, de nombreuses espèces de coccinelles, de chrysopes, de syrphes, d’hyménoptères ou de diptères sont floricoles dans leur forme adulte : ils consomment du nectar et/ou du pollen. C’est pourquoi, il est recommandé de cultiver des plantes à fleurs variées à proximité des plantes à protéger.
Les syrphes aiment bien visiter les fleurs des soucis, potentilles arbustives, alysses, zinnias, scaevolas, bidens, luzernes, asters, caenothus, forsythias, vipérines, inules, pruniers, campanules, aegopodium…
Les chrysopes consomment du pollen de chicorée, de tilleul, de campanule, de viperine, de luzerne, de bourrache, de panais…
Les coccinelles butinent parfois les fleurs de fenouil et de pissenlit.
Les mouches tachinaires sont vues sur les asters, les carottes sauvages, les aegopodium…
Toutes sortes d’hyménoptères dont de nombreux auxiliaires, fréquentent les fleurs des panicauts, des inules, des résédas, du panais, du persil…
- Les plantes qui servent d’abri hivernal
Le charme, le lierre, le houx offrent des abris hivernaux à de nombreuses espèces, parmi lesquelles les chrysopes.
Geranium macrorrhyzum et Erodium manescavi seraient de bons abris pour les punaises prédatrices.
- Les plantes nécessaires à la croissance des larves d’adultes prédateurs
Le chêne est nécessaire à la miride du chêne, punaise prédatrice dont les larves sont phytophages et inféodées à cet arbre.
Sources :
http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/aa82web_p21-22_cle8da495.pdf
http://draaf.aquitaine.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/Annales_3e_Conf_ZNA_cle8ab3c9.pdf
http://www.grab.fr/wp-content/uploads/2010/09/3-dossier-punaises-pr%C3%A9datrices-lambion-mbi-2%C3%A8me-trim-2013.pdf
http://www.valhor.fr/ftp/AI-11-MF-09.pdf
http://jardinsdenoe.org/le-conseils-de-noe/sheet/les-predateurs-naturels