Avec le froid qui s’installe il est temps de ressortir les pulls en laine, les bonnets à pompons et les photos des pompons du cirse laineux !
Car lui est un peu à contre-courant, c’est en été, au moment de la floraison qu’il sort ses pelotes de laine. En ce moment on peut trouver au mieux des rosettes de feuilles au ras du sol ou des graines bien cachées sous terre.
Ces grosses boules laineuses qui ressemblent au choix à une barbe-à -papa ou à une pelote de toiles d’araignées flanquée d’aiguilles sont les capitules de la plante. De la famille des Astéracées, le cirse laineux forme des fleurs très nombreuses rassemblées en capitules qui sont entourés par des bractées (les pointes rouges qui ressemblent à des aiguilles). Les jeunes fleurs sont protégées par l’assemblage de soies qui limite la prédation par les chenilles ou les charançons. A l’éclosion des fleurs le capitule s’ouvre et transforme le pompon blanc en pompon rose. On voit ci-dessous l’émergence des premières fleurs sur un jeune capitule.
Côté protection, le cirse laineux ne s’arrête pas là . Les cirses font partie de ce qu’on appelle communément les chardons : les plantes à épines et à fleurs violettes. On le voit sur ces images, les feuilles du cirse laineux sont terminées par de fortes épines.
Pourtant cela n’empêche pas de très nombreux animaux d’en profiter : les butineurs, le insectes phytophages, les ruminants et même les humains ! Il parait que les capitules de cirses étaient consommés comme ceux de l’artichaut.
Sources :
La flore d’àŽle-de-France, par Philippe Jauzein et Olivier Nawrot
Ses feuilles sont piquantes mais n’ont pas d’épines sur leur face supérieure. Les capitules sont nombreux et mesurent moins de 2 centimètres. Les tiges ne sont pas ailées.
Est-ce une plante invasive ?
Le chardon des champs est une plante indigène, elle ne rentre donc pas dans la catégorie des plantes invasives, même si elle est reconnue comme une adventice indésirable.
Pourquoi est-elle gênante dans les cultures ?
Le chardon des champs est une plante vivace qui peut s’étendre latéralement par de vigoureux rhizomes, jusqu’à 2 mètres par an. La plante peut aussi se bouturer à partir d’un tout petit fragment de rhizome. Enfin, un pied peut produire 1500 graines par an et les graines sont capables de rester en dormance dix ans dans le sol. C’est surtout sa capacité à drageonner qui en fait une adventice redoutée. Sa présence dans les champs peut entraîner des pertes de rendements car son enracinement profond la rend compétitive par rapport aux cultures.
Est-elle utile à la biodiversité ?
De très nombreux représentants de la faune sauvage fréquentent ce chardon et certaines espèces lui sont inféodées.
Ses fleurs riches en nectar sont visitées par de nombreuses espèces d’insectes pollinisateurs : des papillons, des mouches et beaucoup d’hyménoptères. La faune aide aussi à réguler l’expansion de l’espèce :
Ses graines sont très appréciées des oiseaux, notamment les chardonnerets.
Ses feuilles sont consommées par des chrysomèles et diverses chenilles, dont celle de la belle-dame.
Comment lutter contre la prolifération du chardon des champs dans les espaces non cultivés ?
La meilleure façon d’agir est de gérer l’espace selon les principes de la gestion différenciée car une prairie stabilisée ne laissera pas de place aux chardons. Pour y parvenir, il faut respecter les principes suivants :
Pratiquer une fauche annuelle, haute de 8 cm minimum. En cas d’infestation, elle peut se faire en juin avant la formation des graines des chardons.
Bannir les fauchages à l’épareuse qui laissent souvent des sols nus favorables à l’établissement des chardons.
Préférer la faucheuse à la broyeuse
Exporter les coupes si possible
Ne pas utiliser d’engins lourds qui tassent le sol, car un sol compacté est favorable aux chardons
Dans le cas d’une création de prairie, préférer le semis d’automne à celui de printemps. La luzerne a la capacité d’éliminer les chardons.
Ne pas confondre
Il existe en Ile-de-France sept autres espèces de Cirsium et une bonne dizaine d’autres espèces herbacées épineuses à fleurs composées (principalement chez les Asteraceae). Compte-tenu de leur absence de nuisance en agriculture, seul le chardon des champs est visé par les arrêtés préfectoraux d’échardonnage. Voici quelques-unes de ces autres espèces.
Les capitules du cirse commun sont plus gros et plus épineux que ceux du chardon des champs. C’est une plante bisannuelle.
Cirsium eriophorum est facile à reconnaître avec ses involucres laineux. C’est aussi une plante bisannuelle.
L’onopordon est une très grosse plante bisannuelle aux feuilles larges et cotonneuses et aux tiges ailées.