J’ai trouvé sur une bardane à petites têtes ce joli coléoptère d’un rouge brillant. C’est une chrysomèle de la sous-famille des Alticinae, espèces sauteuses que l’on reconnaît aux gros fémurs des pattes postérieures.
Un numéro de funambule sur un capitule de bardane !
On aperçoit sur la photo ci-dessus le gros fémur en question.
Pour différencier Sphaeroderma rubidum de Sphaeroderma testaceum, il faudrait avoir une vision nette de la présence ou pas d’une ponctuation à la base du pronotum. Je ne m’avancerai pas et en resterai prudemment au genre.
Ravageur des artichauts
Ces espèces sont appelées altises rouges, elles sont connues pour être des ravageurs des artichauts. On les rencontre aussi sur les cirses, les centaurées, les bardanes, parfois les onopordons.
Les élytres brillants de la chrysomèle américaine forment un miroir déformant et coloré. Elle n’a d’américaine que le nom, car cette chrysomèle est européenne.
On l’appelle aussi chrysomèle du romarin parce qu’elle consomme des feuilles de lavande, de romarin aussi, ainsi que d’autres plantes aromatiques méditerranéennes.
Il paraît que ce régime alimentaire donne à l’insecte un goà»t fort prononcé qui rebute beaucoup de prédateurs potentiels. Aussi, il n’est pas rare de voir des proliférations de cette chrysomèle occasionnant d’importantes défoliations des lavandes et des romarins dans nos jardins. C’est pourquoi plus d’un jardinier a déjà croisé cette jolie bestiole, parfois un peu trop gourmande.
Les coléoptères visibles en France se répartissent en une centaine de familles. Parmi celles-ci, les Chrysomelidae (ou chrysomèles) comptent plus de 600 espèces (plus de 30 000 dans le Monde). Certaines sont redoutées par les jardiniers, comme le doryphore qui s’attaque aux pommes de terre et aux aubergines, ou la chrysomèle américaine qui défolie les lavandes et les romarins.
Beaucoup de chrysomèles sont vivement colorées : elles finissent parfois épinglées dans les collections d’insectes. La photographie, c’est tout de même moins dommageable.
Samedi dernier, au parc du château de Menucourt, une sortie consacrée à la découverte de la biodiversité avait rassemblé une dizaine de personnes. Il y avait du beau monde : un élu de la commune, un président d’association locale, deux éminents ornithologues et leur impressionnant engin, des passionnés de nature, et même certains courageux venus d’un peu loin.
Les tritons palmés et la larve de dytique ont rivalisé d’élégance dans leurs évolutions au petit bassin.
Le grèbe castagneux, pimpant comme une pantoufle flottante, fut la vedette capricieuse de l’observation à la longue vue : plus souvent en plongée qu’en surface, l’animal !
Plus sages, les chrysomèles de l’oseille ont bien voulu être photographiées sous tous les angles. Ce petit coléoptère doré était bien présent autour de l’étang, et ses jeunes larves avaient commencé à transformer en dentelle les feuilles des rumex.