Tout comme le renne, la star du mois de décembre même si on ne le trouve pas du tout dans nos contrées bien trop chaudes, le chevreuil est un mammifère de la famille des cervidés. C’est un herbivore qui a su s’adapter aux paysages anthropisés et que l’on rencontre dans un peu tous les types de milieux : en forêt, dans les champs ou comme ici en début de printemps aux abords d’un bassin de rétention des eaux pluviales.
Ce brocart (mâle du chevreuil) ne tire pas de traineau mais il m’offre l’occasion de vous souhaiter de très belles fêtes de fin d’année !
Les chevreuils sont discrets en forêt et difficiles à observer. On peut en voir parfois le soir à découvert dans les champs où ils paraissent intéressés par les jeunes pousses de céréales. Les chevreuils mangeraient-ils donc de l’herbe ?
D’abord, le lierre et les ronces !
Les graminées sont loin d’être l’essentiel de leur alimentation. Un étude scientifique conduite en forêt de Chizé (au sud de Niort) sur plusieurs années a permis de connaître finement le régime alimentaire des chevreuils. En été, sept espèces représentent à elles seules les trois quarts de leur régime alimentaire. En tête, on trouve le lierre (23 %), puis les cornouillers, le charme, les ronces, les érables, les aubépines, le fusain. Viennent ensuite les chênes, la clématite sauvage, les trèfles, le troène, les vesces, le prunellier, les églantiers, le hêtre. Et en hiver, le lierre et les ronces représentent 60 % du régime, complété notamment par des glands et quelques plantes au feuillage persistant.
Le chevreuil ne broute pas au hasard, il recherche les végétaux les plus utiles pour son organisme. C’est pourquoi, à la belle saison, il délaisse des plantes peu digestes comme le fragon petit houx, les carex et la garance qu’il consomme faute de mieux en hiver. Et le troène, pourtant abondant dans les milieux qu’il fréquente, est relativement peu consommé car cet arbuste contient des composés toxiques.
Des menus équilibrés
En fait, le chevreuil assure l’équilibre de son alimentation en consommant des plantes variées et bien choisies : la ronce lui apporte des éléments minéraux, le cornouiller est très énergétique, le prunellier et les légumineuses contiennent du phosphore, la clématite est source de calcium, les légumineuses et le prunellier sont riches en azote… Dans la nature, chaque chevreuil compose ses menus selon ses préférences personnelles mais en respectant l’équilibre nutritionnel qui convient à la physiologie de son espèce et à son état. Quelques gourmandises, glanées de-ci de-là ne sont pas exclues : myrtilles, framboises, jeunes pousses de sapin, blé en herbe, luzerne…