L'actualité de la Nature

Les strepsiptères

Je suis allé aux 8èmes rencontres naturalistes franciliennes prendre des nouvelles de la biodiversité de notre région : l’arrivée du castor dans l’Essonne, la reproduction du circaète (un rapace qui ne se nourrit que de reptiles) à  Fontainebleau, la découverte de plantes rares dans les mouillères du Gatinais, bref plein de nouvelles réjouissantes… Grégoire Loà¯s, le directeur de VigieNature, a stupéfié l’auditoire avec une communication sur les strepsiptères, les plus étranges des insectes. Figurez-vous, Alien est un agneau à  côté du strepsisptère !

Cet insecte passe l’essentiel de sa vie dans le corps d’une guêpe ! Seule la tête dépasse entre deux segments abdominaux de l’infortunée guêpe parasitée. Les femelles strepsiptères n’ont pas d’yeux, ni de bouche, pas de pattes non plus, pas d’ailes, pas d’antennes. C’est juste un sac mou qui se nourrit de l’hémolymphe de son hôte par perméabilité cutanée.

Le mâle a des pattes, de belles antennes ramifiées et est doté d’une paire d’yeux à  lentilles plus proches, paraît-il, de ceux des trilobites que des autres insectes. Il a une paire d’ailes et une paire de balanciers, mais à  l’inverse des mouches, ce sont les ailes antérieures qui sont réduites à  l’état de balanciers. Il vit à  l’état adulte quelques heures, le temps de rencontrer une femelle. Celle-ci n’a pas de sexe et lors de la fécondation par le mâle, les spermatozoà¯des pénètrent dans son corps par des pores. Elle se remplit d’embryons qui se nourrissent de la chair de leur mère. Les jeunes larves, minuscules et munies de pattes, sortent de la dépouille maternelle et sautent sur une autre guêpe de passage.

Les guêpes parasitées – on dit stylopisées en ce cas – vont toujours visiter leur nid mais ne travaillent plus pour leur colonie. Elles finissent même par changer de sexe. La présence des parasites les a rendu zombies. Et, c’est bien connu, les zombies ont tendance à  former des groupes compacts, ce qui facilite grandement les rencontres entre adultes strepsiptères mâles et femelles.

Grégoire les a compté : une guêpe poliste sur 12 en France est parasitée par les strepsiptères ! Alors j’ai ressorti mes photos de polistes, et j’en ai trouvé une qui montre une déformation typique de ce parasitisme : un segment abdominal est nettement soulevé. Malheureusement l’angle de prise de vue ne permet d’apercevoir le strepsiptère.

Poliste stylopisée - Cergy © Gilles Carcassès
Poliste stylopisée – Cergy © Gilles Carcassès
Une autre poliste stylopisée par au moins trois strepsiptères © Catherine Reymonet
Une autre poliste stylopisée par au moins trois strepsiptères © Catherine Reymonet

Les strepsiptères, par Alain Fraval (source OPIE)

Les strepsiptères, une famille d’insectes trop « mimi », sur le blog de VigieNature, où l’on apprend comment Grégoire les a compté. Attention, cet article contient des vidéos impressionnantes.

L'actualité de la Nature

Les miels de Cergy-Pontoise sont à  l’honneur

Première sortie dans leur nouvel environnement © Gilles Carcassès
Au rucher des jardins familiaux des coteaux de Cergy© Gilles Carcassès

Créé en 1998, le concours des miels d’Ile-de-France organisé par la Société Centrale d’Apiculture connaît un succès grandissant. Cette année, 265 échantillons de miel ont été présentés par des apiculteurs de toute la région.

Plusieurs apiculteurs de Cergy-Pontoise ont l’honneur de figurer au palmarès 2016 :

dans la catégorie « miel récolté en été liquide »

dans la catégorie « miel récolté en été cristallisé »

  • médaille de bronze : Yvan Vojvoda, à  Jouy-le-Moutier

Le palmarès 2016 du concours des miels d’Ile-de-France

L'actualité des jardins

Les mangeoires à  oiseaux de l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise

© Gilles Carcassès
Poste d’observation des oiseaux de jardin © Gilles Carcassès

Ca y est, elles sont prêtes : les mangeoires du protocole BirdLab ont été installées près de l’accueil principal à  la base de loisirs de Cergy-Pontoise. Sur place, un panneau illustré, réalisé en collaboration avec le Muséum national d’Histoire naturelle, permet d’identifier facilement tous les oiseaux de jardin qui seront tentés par ces graines de tournesol.

mangeoire plateau garnie de graines de tournesol © Gilles Carcassès
Mangeoire plateau garnie de graines de tournesol © Gilles Carcassès

Qu’on ne s’y trompe pas : BirdLab n’est pas un protocole d’observation des humains par les oiseaux à  la mangeoire. Pour jouer à  BirdLab, il faut venir avec sa tablette ou son smartphone et télécharger l’application.

Qui signalera les premiers oiseaux attablés sur ces mangeoires ?

BirdLab est un protocole de science participative consacré à  l’étude du comportement des oiseaux à  la mangeoire. Retrouvez sur VigieNature tous les autres observatoires auxquels vous êtes invités à  participer. Vous aussi, faites progresser la science !

 

L'actualité des jardins

Miscanthus, beauté d’automne

Miscanthus © Gilles Carcassès
Miscanthus © Gilles Carcassès

Au parc François-Mitterrand à  Cergy, les miscanthus sont les vedettes colorées du moment.

Touffe de Miscanthus © Gilles Carcassès
Touffe de miscanthus © Gilles Carcassès

La floraison du miscanthus est tardive, très discrète et peu abondante. Le risque allergique de cette espèce est qualifié de faible par le Réseau National de Surveillance Aérobiologique.

Miscanthus en fleur © Gilles Carcassès
Le miscanthus en fleur montre ses pistils violets et ses étamines blanches © Gilles Carcassès
Misccanthus en novembre © Gilles Carcassès
Miscanthus en novembre © Marion Poiret

L’hiver, les touffes sèches de miscanthus ont encore beaucoup d’attrait.

Le soleil joue dans les inflorescences des Miscxanthus © Gilles Carcassès
Le soleil joue dans les inflorescences des miscanthus © Gilles Carcassès

Il existe de nombreux cultivars des différentes espèces de miscanthus, originaires d’Asie ou d’Afrique du Sud. Ces graminées très décoratives de 0,80 m à  2,5 m de haut peuvent avoir leur place dans tous les jardins. La plus grande espèce, Miscanthus x giganteus, un hybride stérile, est aussi une plante pérenne, peu exigeante en eau et en engrais. Elle est cultivée en Ile-de-France pour des débouchés variés : paillage horticole, litière pour les chevaux, matériau pour l’isolation ou pour la fabrication de panneaux de particules, combustible…

Le dossier de l’INRA sur le miscanthus

L'actualité de la Nature

Le syrphe ceinturé et le syrphe porte-plume

Episyrphus balteatus sur un hortensia © Gilles Carcassès
Episyrphus balteatus, le syrphe ceinturé, sur un hortensia © Gilles Carcassès

Episyrphus balteatus est un syrphe que l’on peut voir toute l’année. En automne, certains adultes s’apprêtent à  passer l’hiver chez nous et cherchent à  se réfugier dans des abris, d’autres sont migrateurs et nous arrivent de contrées plus nordiques : ils peuvent descendre jusqu’en Afrique du Nord. C’est aussi l’un des plus communs : c’est souvent la deuxième espèce la plus abondante après Sphaerophoria scripta, le syrphe porte-plume.

Sphaerophoria scripta sur une vipérine - Cergy © Gilles Carcassès
Sphaerophoria scripta, le syrphe porte-plume sur une vipérine – Cergy © Gilles Carcassès

La larve du syrphe ceinturé peut consommer 150 espèces de pucerons mais aussi des psylles, des cochenilles et des cicadelles. C’est un très bon auxiliaire de cultures, en serres comme en plein air. On peut trouver, dans le commerce des produits de biocontrôle, des pupes de cette espèce. Les adultes qui apparaissent rapidement pondent dans les colonies de pucerons. Chaque larve vit trois semaines et consomme en moyenne 500 pucerons. Les années chaudes, quand il y a beaucoup de pucerons, jusqu’à  sept générations peuvent se succéder. Bien évidemment, il faut pour assurer la survie des adultes, des fleurs abondamment pourvues de nectar et de pollen. Des études ont montré que c’est surtout la disponibilité en nectar qui est déterminante. Les fleurs des Apiaceae comme la carotte, la berce commune, le panais sont très attractives, bien plus que les cosmos et les soucis des bandes fleuries.

Pupe de syrphe sous une feuille de rosier © Laure Derail
Pupe de syrphe sous une feuille de rosier © Laure Derail

Le portrait du syrphe ceinturé par Arvalis, l’Institut du végétal

L’article sur les syrphes dans le blog de Vigie Nature

L'actualité de la Nature

La reine des coccinelles

Vibidia - Cergy © Gilles Carcassès
Une petite coccinelle sur une feuille de peuplier noir – vue aux Chênes d’or à  Cergy © Gilles Carcassès

Avec sa belle couronne de points blancs, je l’appelle la reine des coccinelles. Elle vit dans les hauteurs des arbres, c’est pourquoi elle plus rarement observée que d’autres coccinelles. Cette espèce est timide et se laisse volontiers tomber si elle est inquiétée. Comme je me suis déjà  fait avoir, j’e l’ai approchée avec beaucoup de douceur pour la photographier.

Vibidia - Cergy © Gilles Carcassès
Vibidia duodecimguttata – Cergy © Gilles Carcassès

Il n’existe qu’une seule espèce du genre Vibidia en Europe. Voici donc Vibidia duodecimguttata, la petite coccinelle orange à  douze points.

La coccinelle à  points blancs - Cergy © Gilles Carcassès
La coccinelle à  12 points blancs, vue de plus près – Cergy © Gilles Carcassès

Cette espèce n’est pas une carnassière, les pucerons n’ont rien à  craindre d’elle. Elle broute les moisissures qui poussent sur les feuilles des arbres, notamment l’oà¯dium.

Notre article sur les coccinelles à  points  blancs

L'actualité des jardins

Les alignements d’arbres en bordure de voies de communication sont désormais protégés par la loi

Cèdres bleus de l'Atlas - boulevard de l'Oise à  Cergy © Gilles Carcassès
Alignements de cèdres bleus de l’Atlas – boulevard de l’Oise à  Cergy © Gilles Carcassès

La loi  n° 2016-1087 du 8 aoà»t 2016  pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, par son article 172 a institué un nouvel article L350-3 au Code de l’Environnement, dont voici le texte intégral :

Les allées d’arbres et alignements d’arbres qui bordent les voies de communication constituent un patrimoine culturel et une source d’aménités, en plus de leur rôle pour la préservation de la biodiversité et, à  ce titre, font l’objet d’une protection spécifique. Ils sont protégés, appelant ainsi une conservation, à  savoir leur maintien et leur renouvellement, et une mise en valeur spécifiques.

Le fait d’abattre, de porter atteinte à  l’arbre, de compromettre la conservation ou de modifier radicalement l’aspect d’un ou de plusieurs arbres d’une allée ou d’un alignement d’arbres est interdit, sauf lorsqu’il est démontré que l’état sanitaire ou mécanique des arbres présente un danger pour la sécurité des personnes et des biens ou un danger sanitaire pour les autres arbres ou bien lorsque l’esthétique de la composition ne peut plus être assurée et que la préservation de la biodiversité peut être obtenue par d’autres mesures.

Des dérogations peuvent être accordées par l’autorité administrative compétente pour les besoins de projets de construction.

Le fait d’abattre ou de porter atteinte à  l’arbre, de compromettre la conservation ou de modifier radicalement l’aspect d’un ou de plusieurs arbres d’une allée ou d’un alignement d’arbres donne lieu, y compris en cas d’autorisation ou de dérogation, à  des mesures compensatoires locales, comprenant un volet en nature (plantations) et un volet financier destiné à  assurer l’entretien ultérieur.

Cette loi s’applique à  tous, aux collectivités territoriales bien sà»r, mais aussi aux autres gestionnaires d’alignements d’arbres en bords de voie de communication, comme les bailleurs sociaux ou les copropriétés.

L'actualité des jardins

Un poulailler à  roulettes

Poulailler urbain © Joà«l Boudou
Poulailler, place des Arts à  Cergy © Joà«l Boudou

Un poulailler à  roulettes place des Arts ? C’était à  l’occasion de la manifestation « A la rencontre de Cergy-Pontoise en transition » organisée par la Bibliothèque d’Etude et d’Information de Cergy-Pontoise, samedi 24 septembre 2016. Les poules ont eu beaucoup de succès.

Elles m’ont écrit une lettre, je vous la livre dans son jus :

Bonjour,

Tous les midi et tous les soirs dans un cageot on nous trimbale, du poulailler à  la prairie de l’Ecole des Châteaux. ils ont même fabriqué un piège pour qu’on rentre dans le cageot la prairie c’est chouette.

Pour notre anniversaire, 4 mois ça ce fête, nous sommes parti place des Arts, à  la bibliothèque. C’était le jour de la terre celle qui nous nourrit, les grandes ont  pondu 2 œufs. Nous n’avons même pas eu le temps d’aller bouquiner un livre sur les poules car nous avons eu beaucoup de petits et grands admirateurs.

Signé : Les poules 

Ces poules-là  sont lettrées car, vous l’aurez compris, ce sont les mascottes de l’école Les Châteaux à  Cergy. Souvenez-vous, elles avaient déjà  fait les vedettes lors de leur fameuse transhumance-spectacle du 5 juillet 2016.

La nouvelle génération est née en classe le 29 septembre 2016 © Joà«l Boudou
La nouvelle génération est née en classe le 29 septembre 2016 – Cergy, école Les Châteaux © Joà«l Boudou
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Sur les herbes sèches

Les prairies du parc François-Mitterrand à  Cergy ont perdu leurs superbes floraisons de juin, mais les compositions ont encore du charme. Aux fleurs ont succédé les graines, prêtes à  accomplir le cycle de la vie.

Prairie au parc François-Mitterrand à  Cergy - septembre 2016 © Gilles Carcassès
Prairie au parc François-Mitterrand à  Cergy – septembre 2016 © Gilles Carcassès

On reconnaît à  gauche les gousses des vesces, les calices enflés de Silene vulgaris. Les taches marrons sont les fruits des trèfles des prés.

Prairie au parc François-Mitterrand à  Cergy - juin 2016 © Gilles Carcassès
Prairie au parc François-Mitterrand à  Cergy – juin 2016 (Vicia cracca, Silene vulgaris, Achillea millefolium) © Gilles Carcassès

Ne vous y trompez pas, ces herbes sèches accueillent encore toute une petite faune. Voici la sylvine, un papillon de nuit de la famille des Hepialidae, dont la chenille mange les racines des plantes herbacées.

Triodia sylvina © Gilles Carcassès
Triodia sylvina, la sylvine – Cergy © Gilles Carcassès

Cette jolie petite mouche est Scaeva pyrastri, le syrphe du poirier. Sa larve, de couleur verte, est prédatrice de pucerons.

Scaeva pyrastri © Gilles Carcasses
Scaeva pyrastri sur une picride – Cergy © Gilles Carcassès
Scaeva pyrastri - Cergy © Gilles Carcassès
Scaeva pyrastri sur un plantain – Cergy © Gilles Carcassès

Pour déterminer les diptères, l’observation détaillée des nervures des ailes, des antennes et des pattes est importante. Ici, ces grosses lunules blanches sur l’abdomen noir et les taches sous l’abdomen ne laissent guère de doute sur l’espèce.

Tibellus sp © Gilles Carcassès
Tibellus sp. – Cergy © Gilles Carcassès

Ne dit-on pas que les rayures longitudinales affinent la silhouette ? Cette araignée crabe en embuscade le long d’une tige vient de capturer un chrysope. Elle appartient à  la famille des Philodromidae et est fréquente dans les prairies.

Vu à  Cergy, dans le quartier Grand centre © Gilles Carcassès
Oedipoda caerulescens – Cergy © Gilles Carcassès

Nous avons retrouvé aussi dans ces prairies le criquet à  ailes bleues, Oedipoda caerulescens, une espèce protégée au niveau régional !

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La belle à  rayures

Cette argiope fasciée femelle a capturé une abeille - Cergy © Gilles Carcassès
Cette argiope fasciée femelle a capturé une abeille qu’elle a emmaillotée de fils de soie – Cergy © Gilles Carcassès

Cette araignée de grande taille a l’habitude de se tenir tête en bas au centre de sa toile, les deux premières paires de pattes rassemblées. Avec son look à  rayures noires, jaunes et blanches, on ne peut pas la confondre. Argiope bruennichi est d’origine méridionale. Elle progresse peu à  peu vers le Nord depuis le début du vingtième siècle semble-t-il et est présente maintenant dans toute la France.

Durant toute sa vie, d’avril à  novembre, elle peut capturer jusqu’à  900 proies, surtout des insectes de grande taille comme des criquets, des guêpes, des mouches qui se jettent imprudemment dans sa toile.

En automne, la femelle, pour abriter sa ponte des rigueurs de l’hiver, fabrique un cocon en forme de montgolfière renversée qu’elle fixe dans la végétation basse par un réseau de fils de soie. Plusieurs centaines de jeunes araignées sortiront du cocon au printemps.

 © Gilles Carcassès
Malgré sa taille, le cocon de l’argiope est difficile à  repérer, en raison de ses couleurs et de son aspect rayé qui le dissimulent dans les touffes d’herbes – Cergy © Gilles Carcassès
Argiope bruennichi et son cocon © Gilles Carcassès
Argiope bruennichi femelle et son cocon « en papier de soie » – Cergy © Gilles Carcassès

Le mâle de cette espèce est beaucoup plus mince et plus terne. Il ne survit généralement pas à  l’accouplement.