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Tatouages de demoiselles

C’est la saison des libellules. En ce moment elles volent partout au-dessus des plans d’eau. Mais il n’est pas toujours facile de les reconnaitre. Quand une petite allumette bleue nous frôle sans se poser, nous sommes bien en peine de pouvoir lui donner un nom. Par exemple ces deux espèces, vues de loin, pourraient bien être la même, et pourtant…

Un mâle bleu et une femelle verte © CACP – Emilie Périé
Un mâle bleu et une femelle verte © CACP – Emilie Périé

Et pourtant il s’agit de deux couples d’agrions différents. Le premier est l’agrion porte-coupe Enallagma cyathigerum et le deuxième est l’agrion jouvencelle Coenagrion puella. Les deux espèces sont communes et facilement observables sur le territoire. L’astuce pour les différencier est de regarder le motif sur le premier article de l’abdomen, un peu comme un tatouage distinctif.

L’agrion porte-coupe a une marque en forme de coupe ou de champignon.

Motif de l’agrion porte-coupe © CACP – Marion Poiret

L’agrion jouvencelle a une marque en forme de U.

Motif de l’agrion jouvencelle © CACP – Gilles Carcassès

Facile non ?

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Libellules

Une libellule déprimée au parc du château de Menucourt © Gilles Carcassès
Une libellule déprimée (Libellula depressa) vue le 16 mai 2014 au parc du château de Menucourt © Gilles Carcassès

La libellule déprimée n’est pas triste. Elle doit son nom à  son abdomen applati. Ici, c’est une femelle, le mâle ayant un abdomen bleu-gris. Cette espèce précoce, reconnaissable aux grandes taches sombres à  la base des ailes, aime beaucoup se percher en haut d’un bâton. Quand on a repéré son bâton, on peut se mettre à  l’affà»t et attendre : elle y reviendra peut-être.

On voit sur son abdomen semi-transparent des étoiles de couleur claire. Ce sont les cloisons des sacs aériens qui participent à  son mode de respiration et lui confèrent la légèreté indispensable au vol.

Dans quelques jours, une autre espèce très voisine doit apparaître sur notre territoire : la libellule fauve.

la libellule fauve rencontrée au marais de Missipipi (si, si !) à  Osny © Gilles Carcassès
La libellule fauve (Libellula fulva) rencontrée au marais de Missipipi (si, si !) à  Osny © Gilles Carcassès

La libellule fauve a moins de noir à  la base des ailes, l’extrême pointe des ailes est discrètement assombrie, et elle a de beaux yeux bleus. On voit ici un couple en « cœur copulatoire ». Le mâle a saisi la femelle derrière la tête grâce aux appendices en forme de crochet situés à  l’extrémité de l’abdomen. La femelle, s’agrippant par les pattes à  son partenaire, s’est recourbée pour aller chercher le sperme que le mâle a placé dans une poche située sous le deuxième segment abdominal. Les œufs ainsi fécondés seront déposés par la femelle un à  un à  la surface de l’eau au-dessus de plantes aquatiques.

On comprend mieux l’acrobatie sur cette photo d’un couple d’agrions élégants :

Accouplement d'agrions élégants. Cergy, parc François Mitterand © Gilles Carcassès
Accouplement d’agrions élégants (Ischnura elegans). Cergy, parc François-Mitterand © Gilles Carcassès

http://www7.inra.fr/opie-insectes/pdf/i157jourde.pdf

Les libellules et les demoiselles par les Jardins de Noé