Une jolie araignée au corps allongé et aux pattes très longues repliées dans le prolongement du corps se prélasse au soleil au bord de la zone humide de la Saussaye à Maurecourt. Ceci étant vu, et en vérifiant l’implantation des yeux de la bête on arrive rapidement au genre Tetragnatha. Les motifs de son corps et sa présence au bord de l’eau nous orientent ensuite vers l’espèce, Tetragnatha extensa, la tétragnathe étendue.
Cette araignée fait partie du groupe des tisseuses de toiles en spirale, qu’elle fabrique souvent au-dessus l’eau pour capturer les petits insectes qui passent à proximité.
D’ailleurs celle-ci a l’air d’avoir trouvé son repas. Une mouche sans doute…
La tétragnathe étendue est une araignée saisonnière, on ne la voit presque qu’en été.
Non loin, une araignée semblable se repose. Les pattes sont plus courtes et les motifs du corps différents. C’est sans doute une autre espèce, Tetragnatha nigrita.
Toujours occupés par nos inventaires de biodiversité dans les cimetières, nous observons une activité intéressante dans le tunnel à hérisson posé dans le cimetière de Saint-Ouen l’Aumône : comme tous les ans les fourmis ont pris d’assaut les croquettes, mais cette fois-ci elles se sont équipées !
La feuille en tissu provenant probablement d’un pot d’ornement de tombe mis au rebus n’a pas été mise là par nos soins. Apparemment les fourmis l’ont trainée là pour se faire un pont depuis le bord de la gamelle et transporter plus facilement les croquettes jusqu’à la fourmilière. Habile n’est-ce pas ?
Ces derniers jours nous étions sur le terrain pour le suivi de la biodiversité dans les cimetières. Lors des prélèvements pour Mission Hérisson dans le cimetière de Cergy nous avons eu une légère déception : nos croquettes destinées aux hérissons ont disparues, et à la place nous avons récolté des empreintes de chat.
Nous y avons alors vu une superbe occasion pour tester les réglages de nos nouveaux pièges-photos. Nous avons installé un appareil à proximité du tunnel* pour la nuit que nous avons récupéré le lendemain. Sans grande surprise, le chatpardeur est revenu sur la scène de crime pour commettre un nouveau méfait ; mais cette fois-ci, sous l’œil de notre objectif, qui nous a rapporté plusieurs clichés à différents horaires de la soirée et de la nuit.
Si vous voyez ce chatpardeur sachez qu’il est recherché pour vol de croquettes et pour la petite frayeur qu’il nous a faite au moment de balayer les photos prises par l’appareil.
Apparemment le capteur était aussi intéressant que les croquettes.
Maintenant que nous somme surs que les capteurs fonctionnent bien nous espérons pouvoir vous rapporter des clichés de bêtes un peu plus exotiques que des chats, comme des chouettes, des hérissons ou même des blaireaux !
*Le capteur est orienté de manière à ne pas prendre les passants. Le droit à l’image est pris en compte dans nos études.
Cet article est écrit par Madison, en stage chez nous cet été.
Afin d’entamer la famille des FAGACEAE, nous allons aujourd’hui parler d’une espèce d’arbre très connu pour son bois de qualité et ses fruits utilisables de mille et une façons : Castanea sativa, le châtaigner commun.
Au contraire de la plupart des autres espèces d’arbres qui constituent nos forêts et boisements franciliens, le châtaigner est naturalisé dans notre région. En effet il fut un temps où il était largement planté pour ses fruits qui nourrissait les populations pauvres lors des périodes de disettes en hiver, ce qui lui a d’ailleurs valu d’être également appelé « arbre à pain ».
Cet arbre caduc est doté d’une grande longévité (jusqu’à 2000 ans) et mesure de 25 à 35 mètres de haut. Ses feuilles sont simples, alternes, de formes lancéolées et possèdent de nombreuses dents aiguà«s. Attention à ne pas les confondre avec le marronnier d’Inde qui est bien différent.
La belle floraison du châtaigner débute fin-mai/juin et fini courant juillet. Elle est composée de grands chatons mâles élancés, de couleur blanche et de plus petites fleurs femelles en boules vertes.
Après les fleurs, les fruits et en l’occurrence ceux de cet arbre sont très appréciés de nos fines papilles ; en plus d’êtres chargés en nutriments.
Sources :
Flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot
Deux rapaces tournent dans le ciel au-dessus du château de Grouchy. Un coup de jumelles me suffit à voir qu’il ne s’agit pas d’une classique buse variable (encore que, même la buse n’est plus si classique que cela).
L’oiseau a la queue longue (plus longue que la largeur de ses ailes), le bout de ses ailes est à peine noir, comme s’il avait juste effleuré le pot de peinture, et sa tête est assez petite vissée sur un cou plutôt long qui lui vaut souvent d’être comparée à un pigeon. Ces critères amènent donc à identifier ici une bondrée apivore.
Apivore car son régime alimentaire est principalement constitué d’hyménoptères ; guêpes, bourdons et abeilles, dont elles consomment les adultes mais surtout les larves (plus faciles à capturer en quantité). En cas de besoin elle se rabat, comme la plupart des rapaces, sur les petits mammifères, les reptiles, les amphibiens et les oiseaux.
L’oiseau est peu fréquent dans nos publications car il est difficile à prendre en photo. Toutefois il est bien connu sur le territoire. Il niche en forêt, aussi le parc de Grouchy et le bois de la Garenne doivent lui convenir.
En revanche, bien qu’elle soit toujours considérée comme commune dans la région, ses population déclinent et la bondrée est vulnérable à l’extinction en àŽle-de-France.
Durant une session SPIPOLL, j’aperçois un drôle d’insecte qui vient faire le poirier sur le bouton d’or que j’observe, plongeant vers le nectar de la fleur. Sa forme est plutôt reconnaissable, celles des hyménoptères, l’ordre d’insectes des abeilles et des guêpes. Il possède une longue paire d’antenne noire et son abdomen est très allongé, bien plus long que son thorax. Mais c’est surtout la couleur jaune-orangée de ce dernier que l’on remarque. Son abdomen semble même être orné de taches noires à son extrémité, dissimulées sous ses ailes fumées. C’est ce détail qui me laisse donc penser que nous sommes ici en présence d’un calameute pygmée (Calameuta pygmaea).
Le calameute pygmée est une espèce à l’origine méditerranéenne, mais qui semble peu à peu remonter dans le nord de la France. Celui-ci a d’ailleurs été photographié à Maurecourt, dans la zone humide de Saussaie, un habitat dont il semble être friand.
Il appartient à la famille des céphides (Cephidae). J’ai d’ailleurs durant la même observation, eu l’occasion d’observer un cousin à lui, ou plutôt une cousine qu’on reconnait grâce à son ovipositeur en forme d’aiguillon, au bout de son abdomen.
Les céphides ont également une préférence pour les renoncules, comme la renoncule scélérate ou encore la renoncule âcre (Ranunculus acris), plus familièrement appelée bouton d’or, que butinent justement nos deux céphides.
Quelques temps après avoir trouvé l’étonnant chiendent pied-de-poule amateur de poteaux de clôtures à Pontoise, nous avons de nouveau découvert une curiosité du même type au bois de Cergy : une grande ortie qui pousse sur le tronc d’un robinier faux-acacia.
Mais qu’a bien pu mener cette plante à se développer ainsi ?
Pour démarrer notre enquête il faut savoir que l’ortie aime les sols riches et azotés. En tenant compte du fait que le robinier faux acacia, comme la plupart des autres FABACEAE, enrichit le sol en azote grâce à ses nodosités présentes aux niveaux de ces racines, cela explique le grand développement de l’ortie à sa proximité. Mais une question subsiste : pourquoi s’être fixé de la sorte sur le tronc du robinier ?
En me rapprochant un peu plus du phénomène, je remarque quelque chose : le tronc de l’arbre présente plusieurs vieilles anfractuosités où les intempéries et les insectes ont eu localement raison du bois, le transformant ainsi en un excellent substrat riche en matière organique idéal pour l’installation de notre amie l’ortie.
Par conséquent et en notant le fait que la grande ortie est une plante à souche traçante, deux choix s’offrent à nous afin d’élucider le mystère : soit l’individu présent au pied du robinier faux-acacia s’est frayé un chemin à travers le bois mort du tronc afin de ressortir de temps à autres le long de celui-ci, soit quelques graines se sont déposées aux creux de certaines des anfractuosités et ont ensuite été en capacité de germer grâce au substrat en place.
Sources :
Flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot
Bravo à Anne, Lucas et Murielle, qui ont réussi à percer le mystère ! C’était en effet une corneille juvénile.
La corneille noire est un grand oiseau très commun de la famille des CORVIDAE. Elle est sédentaire sur notre territoire et niche dans les hauteurs des grands arbres. Son régime alimentaire se constitue principalement d’insectes, de vers de terres et de petits vertébrés, elle se nourrit également de carcasses d’animaux.
Qui est qui ?
Cet oiseau est souvent confondu avec un de ses proches cousins, le corbeau freux (Corvus frugileus), en effet il peut s’avérer difficile de les différencier l’un de l’autre lorsqu’ils sont en vol ou à longues distances. Mais au moins deux types de critères sont importants à prendre en compte, l’habitat où l’oiseau est rencontré et son physique.
Concernant l’habitat, la corneille noire est habituée aux milieux ouverts et semi-ouverts comme les champs, les petits boisements, les parcs, les grands jardins…, alors que le corbeaux freux favorise essentiellement les champs cultivés et les grandes plaines. Pour le physique il existe un important critère déterminant, le bec. La corneille possède un bec arqué et complètement noir tandis que le corbeau a un bec pâle/gris clair à la base et bien droit.
Au vu de la raréfaction des grandes zones ouvertes et des vastes champs cultivés, il peut se montrer assez compliqué d’observer des corbeaux freux, au contraire de la corneille qui est assez abondante.
Pas d’inquiétude…
Pour en revenir à notre corneille juvénile, il faut savoir qu’il est fréquent d’en trouver courant juin/juillet, perchés dans des arbres ou arbustes sans qu’ils ne bougent de trop pendant de longues périodes. En effet les jeunes, bien qu’ils soient pour certains déjà capables de voler, sont accompagnés et nourris par leur parents pendant un certain temps après avoir quitté le nid. Donc aucune inquiétude dans le cas où vous en croiseriez un qui ne bouge pas de son perchoir, il ne fait qu’attendre le retour de ses parents pour avoir de quoi se remplir l’estomac.
Le genre Trifolium qui s’apparente aux trèfles possède une grande diversité d’espèces, aux couleurs et formes variées. Sur notre territoire nous pouvons en compter 17 allant du très commun à l’extrêmement rare. Dans cet article nous exposerons 6 de ces espèces : Trifolium repens / le trèfle rampant, Trifolium pratense / le trèfle des prés, Trifolium fragiferum / le trèfle porte-fraise, Trifolium incarnatum / le trèfle incarnat, Trifolium arvense / le trèfle pied-de-lièvre, Trifolium campestre / le trèfle des champs.
Malgré leurs critères distinctifs bien particuliers, la plupart des trèfles partagent quelques traits physiques en communs, comme la fameuse inflorescence en pompon et les feuilles typiques découpées en trois folioles, ou quatre avec un peu de chance.
Le trèfle rampant ou trèfle blanc est sans nul doute le trèfle le plus répandu de toute l’agglomération, il est partout, dans nos villes, dans nos campagnes, dans nos jardins, dans les trottoirs, de belles fleurs blanches à pertes de vue. Cette espèce, formant des tapis de feuilles très compacts, est indigène dans notre région.
Le trèfle des prés est également extrêmement commun par chez nous bien qu’il soit moins polyvalent que le trèfle rampant. En effet il supporte un peu moins la tonte que son cousin à fleurs blanches. Ce trèfle, indigène dans notre région, fleurit en grosses inflorescences rondes roses.
Le trèfle pied-de-lièvre est une espèce indigène à pilosité accrue et à calices à longues et fines dents plumeuses. à€ travers l’amalgame de poils on peut parfois distinguer les petites fleur de cette espèce si particulière, en régression dans notre région.
Le trèfle porte-fraises, commun en Ile-de-France, a l’air d’être un mélange de plein d’espèces différentes à la fois, un peu de trèfle rampant pour son développement, une touche de trèfle des prés pour la couleur des fleurs, un zeste de la pilosité du trèfle pied-de-lièvre pour les fruits et une étonnante inspiration du fraisier des bois pour la forme et l’aspect général du fruit.
Le trèfle incarnat ou trèfle du Roussillon s’est, comme son nom l’indique, un peu perdu en cours de chemin. En effet d’après le CBNBP il ne serait indigène que dans la plupart de nos régions voisines comme la Bourgogne et la Champagne-Ardenne. Par chez nous il n’est que planté et/ou cultivé pour le fourrage et l’utilisation de la plante en tant qu’engrais vert. Cet individu photographié à Menucourt a certainement dà» s’échapper d’un champ voisin. On le reconnait aisément à ses feuilles très poilues et sans motifs et évidement à ses longues inflorescences rouge sang.
Le trèfle des champs ou trèfle jaune est susceptible d’être confondu avec d’autres espèces du genre Medicago qui se rapporte aux luzernes. à‰tant extrêmement proches physiquement il est fréquent de les mettre dans le même panier, mais évidemment les luzernes possèdent un détail que ce trèfle n’a pas : les feuilles sont mucronées (petite pointe au bout de la feuille). Cette espèce commune et indigène de trèfle n’est toutefois pas à confondre avec une autre qui lui est semblable : le trèfle douteux / Trifolium dubium, également jaune.
Sources :
Flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot