Une formation de qualité, dans un langage accessible à tous !
Le MOOC Santé des plantes vous est proposé par la Société Nationale d’Horticulture de France en partenariat avec AgroParisTech, Fredon Centre-Val de Loire, GEVES, INRA, Polleniz, SupAgro Montpellier, Université littoral Côte d’Opale, et le soutien du Ministère de la transition écologique et solidaire, du Ministère de l’agriculture et de l’alimentation, de l’Agence française pour la biodiversité. Cette action est labellisée Ecophyto.
Encore un papillon de nuit qui vole le jour ! J’ai croisé dans le parc de Grouchy à Osny ce petit rose joliment décoré sur une feuille de cirse maraîcher. Sa chenille ne consomme pas cette plante, mais les lichens qui poussent sur les troncs des chênes.
On l’appelle communément la Rosette, allez savoir pourquoi ?
Miltochrista miniata appartient à la famille des Erebidae, comme l’Ecaille marbrée récemment observée dans ce parc.
Un cariama huppé se cache à Cergy. On peut l’observer sous le pont routier qui descend du carrefour de Ham et franchit l’Oise. Cet oiseau coureur des steppes d’Argentine, du Paraguay et de l’Uruguay mesure 90 cm de haut et se nourrit de lézards, de serpents, de gros insectes et de petits oiseaux. Comme les faucons auxquels il est vaguement apparenté, il possède une arcade sourcilière osseuse et un bec crochu. Le matin, il braille très fort dans sa savane.
L’artiste a pris quelques libertés avec l’anatomie du cariama, mais on reconnaît l’arcade sourcilière et la touffe de plumes qu’il porte sur le front juste au-dessus du bec.
Le cariama huppé s’apprivoise facilement, il est souvent présenté dans les parcs zoologiques.
Quand on ne sait pas ce que c’est, c’est une cochenille. Cette larve qui porte une abondante toison de cire sur le dos échappe à la règle. Elle ressemble fort à une cochenille, mais elle se déplace bien trop vite : c’est en fait un prédateur des cochenilles, une larve de coccinelle de la sous-famille des Scymninae.
Celle-ci est d’ailleurs peut-être une larve de Scymus.
Les Scymnus sont des coccinelles de très petite taille. J’ai observé celle-ci sur un pied de patate douce d’ornement dans une jardinière fleurie.
Salade australienne
Plusieurs espèces de coccinelles sont utilisées en lutte biologique pour contrôler les cochenilles. La plus connue est Cryptolaemus montrouzieri. Originaire d’Australie, cette Scymninae est utilisée en serres pour protéger les cultures d’orchidées, mais aussi les agrumes, concombres, melons, aubergines, et diverses plantes vertes d’origine tropicale. En extérieur, elle peut s’attaquer aux cochenilles farineuses des hortensias, tilleuls, houx, marronniers… Cette espèce s’est acclimatée sur la Côte d’Azur, et sans doute ailleurs en France.
Cette grosse espèce de cochenille a fait le tour du Monde. La cochenille australienne (Icerya purchasi) a débarqué en Californie en 1868, où elle a fait de gros dégâts dans les vergers d’agrumes. Elle est maintenant cosmopolite et régulée par Rodolia cardinalis (Coccidulinae), une autre coccinelle australienne, qui a été introduite et acclimatée avec succès à mesure des pullulations de ce ravageur : 1887 en Californie, 1912 à Menton, 1999 au Jardins des Plantes à Paris pour soigner des tamaris et des citronniers épineux infestés.
Vous l’avez sans doute déjà remarquée, cette plante basse à fleurs jaunes. Lorsqu’on froisse ses feuilles, elle dégage une forte odeur de roquette. Normal, c’est la roquette vivace. Cette plante est sans doute une méditerranéenne très anciennement introduite en Ile-de-France. On la rencontre aux bords des chemins, sur les talus, dans les vignes, les décombres. Elle semble affectionner particulièrement le pied des murs.
Délicieuse en salade
On peut consommer crues ses jeunes feuilles qui ont un goà»t semblable à celui de la roquette annuelle cultivée (Eruca vesicaria subsp. sativa), en plus piquant. Ses graines peuvent être employées pour confectionner des cataplasmes, comme celles de la moutarde. Elle a aussi la réputation d’être excitante, voire aphrodisiaque. Mais il faut la consommer avec modération car elle contient des principes toxiques à haute dose.
Les deux Diplotaxis de la flore d’Ile-de-France
Son nom de genre signifie « double rang », indiquant la manière dont sont rangées les graines dans le fruit (la silique).
Les botanistes s’aviseront de ne pas confondre cette espèce vivace, commune, avec la très rare roquette des murailles (Diplotaxis muralis), bisannuelle, qui lui ressemble beaucoup. Un des critères de distinction est la longueur du pédicelle du fruit, nettement plus court que le fruit pour Diplotaxis muralis.
Je serais bien allé voir de plus près ce Diplotaxis accroché à une muraille, pour satisfaire ma curiosité de botaniste, mais j’ai renoncé à franchir la voie ferrée qui me séparait d’elle. L’aspect de ses tiges feuillées fait cependant pencher nettement en faveur de l’espèce commune.
Un papillon orange de grande taille traverse l’allée forestière et se pose sur une feuille de châtaignier au soleil. Le zoom de l’appareil photo me montre les stries noires longitudinales et épaisses sur l’aile antérieure, typiques d’un mâle de Tabac d’Espagne. Elles sont le siège de cellules spécialisées dans l’émission de phéromones destinées à stimuler les femelles. Celles-ci, par l’extrémité de leur abdomen, émettent également des substances aphrodisiaques à destination des mâles.
Ce papillon, le plus grand du groupe des nacrés, butine volontiers les fleurs de ronces et de berces dans les clairières des forêts. La chenille, quant à elle, est spécialisée dans les violettes.
Au fait, pourquoi donc Tabac d’Espagne ?
Encore un effet du réchauffement climatique ? Pas du tout, ce nom lui fut donné au 18ème siècle par analogie avec la couleur ocre du tabac en poudre, spécialité de Séville, qui contenait un additif argileux destiné à améliorer sa texture.
Retrouvez dans ces articles les portraits d’autres papillons de jour :
La balsamine de Balfour est souvent cultivée dans les jardins. Elle amuse les enfants qui font éclater ses fruits ventrus en les pressant entre leurs doigts. On rencontre parfois cette plante annuelle aux abords des maisons, échappée des jardins. D’origine asiatique, elle a été introduite en France au jardin botanique de Montpellier en 1901 et s’est rapidement naturalisée.
La balsamine à petites fleurs, Impatiens parviflora, est aussi une espèce asiatique naturalisée. Elle forme de grands tapis dans les parties fraîches des forêts où elle peut entrer en concurrence avec une autre espèce de balsamine à fleurs jaunes, Impatiens noli-tangere, indigène celle-ci, mais présente en Ile-de-France uniquement dans la vallée de l’Epte.
Une très grande espèce, qui peut atteindre deux mètres de haut, possède un caractère invasif affirmé, c’est la balsamine de l’Himalaya, Impatiens glandulifera.
Ce sont les Anglais qui ont introduit cette espèce en Europe, en 1839 au jardin botanique de Kew. Elle a depuis colonisé de nombreux milieux naturels humides, surtout en montagne. Elle est présente ça et là en Ile-de-France, au bord des rivières. Très attractive pour les insectes pollinisateurs, elle les détourne des plantes indigènes. Elle peut ainsi affecter, lorsqu’elle est abondante, le succès de la reproduction de certaines espèces végétales. Elle aggrave les phénomènes d’érosion des berges des cours d’eau qui se trouvent dégarnies l’hiver quand sa végétation luxuriante a disparu.
Retrouvez les fiches sur les Impatiens dans l’excellente base d’informations du GTIBMA (Groupe de Travail national Invasions Biologiques en Milieu Aquatique, coordonné par l’Agence Française pour la Biodiversité et l’UICN France).
Sans doute à la poursuite d’une proie, elle est entrée dans ma véranda, et voilà qu’elle ne sait pas retrouver la sortie ! Pourtant la porte est grande ouverte, mais elle s’obstine à se cogner bruyamment contre la toiture translucide. Il faut faire quelque chose…
Je me suis rappelé l’attirance qu’ont les odonates pour les perchoirs, alors je lui ai tendu le premier outil de jardinage que j’avais sous la main. Elle s’est posée dessus et j’ai pu la transférer tout en douceur jusqu’au jardin.
Le temps de reprendre des forces avant de s’envoler, cette belle aeschne bleue femelle m’a laissé faire quelques photos. Pratique d’avoir toujours l’appareil autour du cou !
Après la friche en bord d’Oise, la forêt. Nous voilà en exploration sur la butte boisée de la commune de Maurecourt. Le chèvrefeuille des bois, aux fleurs délicieusement parfumées, nous accueille.
Eh oui, c’est bien une myrtille ! L’espèce est désormais rare en Ile-de-France, concentrée dans quelques stations du Val d’Oise, alors qu’elle était autrefois commune. Les hivers trop doux ne lui conviennent pas. J’ai compté quatre baies sur cette station de 30 mètres carrés. Je les ai laissées pour les blaireaux.
En revenant près de la route, un gros insecte m’est lourdement tombé dessus. C’est un frelon européen et le pauvre n’a pas l’air dans son assiette : il s’est fait becqueter une aile. Peut-être une attaque manquée du faucon hobereau ?
Quelle est donc cette larve avec ces curieuses protubérances hérissées de poils raides ? Très active, elle a le comportement d’un prédateur à la recherche de sa proie, inspectant tous les recoins.
Il s’agit de la larve du drile, et les escargots ne trouvent pas ça drôle. Car cet insecte consomme des mollusques.
J’avais trouvé un mâle adulte il y a quelque temps à Osny.
Le drile mâle est reconnaissable à ses antennes pectinées qui lui permettent de repérer à l’odeur la femelle de son espèce. Celle-ci n’est pas facile à trouver car elle se tient au sol dans les herbes. Egalement malacophage, elle est dépourvue d’ailes et d’élytres et ressemble plus à un ver dodu de 3 centimètres de long qu’à un coléoptère ! Cette étrange beauté manque encore à ma collection de photos. Si vous en voyez une cachée dans une coquille d’escargot, dites-lui de me faire signe.