Le mois d’aoà»t arrive et avec lui la pause annuelle dans la parution des articles.
La biodiversité elle ne s’arrête pas, continuez d’ouvrir l’œil ! Nous vous souhaitons de belles observations et vous donnons rendez-vous en septembre pour une nouvelle photo mystère.
Si vous en avez l’occasion, n’hésitez pas à mettre une gamelle d’eau à destination de la faune qui vous entoure. Oiseaux, insectes, mammifères et amphibiens vous en seront reconnaissants !
Le 20 juillet de cette année nous avons visité le site des travaux du château de Grouchy à Osny dans le cadre de notre étude sur la faune des carrières. Nous sommes allés tout d’abord dans les galeries du château dans lesquelles, grâce aux conseils avisés d’écologues chiroptérologues du bureau d’étude EGIS et l’écoute attentive des responsables des travaux, le chantier continue en respectant les chauves-souris qui y nichent.
En effet sur certains endroits du plafond des interstices entre les joints ne seront pas rebouchés afin de permettre aux chauves-souris de continuer à se cacher dans un milieu adéquat pour elles, sans pour autant gêner ni les travaux ni la qualité du bâtiment à l’arrivée.
D’autres installations seront aussi mises en place comme notamment des ajustements sur les grilles d’entrée pour laisser de l’espace pour le passage des chauves-souris en respectant des dimensions recommandées par les chiroptérologues.
Et cela ne déplait en rien à nos chauves-souris si l’on en croit la femelle de petit rhinolophe et son petit que nous avons trouvés dans l’escalier du colombier.
Nous avons continué notre visite par les carrières du château de Grouchy où nous avons fait d’autres découvertes !
Grâce à la technique des chiroptérologues équipés de détecteurs à ultrasons et caméras infrarouges, nous avons pu détecter la présence d’une chauve-souris dans les carrières qui est vite partie se cacher. Nous avons par la suite trouvé des traces de guano, caractéristiques des petits rhinolophes, traduisant l’emplacement d’un reposoir.
Nous avons alors fini notre observation des carrières du château, puis de nouvelles recommandations ont été données quant à l’entrée de la carrière pour favoriser nos petites chauves-souris.
C’est rassurés pour nos chauves-souris que nous quittons le château en sachant qu’à Grouchy elles seront protégées !
Mais nos observations ne s’arrêtent pas là il restait encore d’autres lieux sur notre liste à aller visiter. La suite la saison prochaine !
Retrouvez d’autres articles sur les chauves-souris :
Dans le Parc des Arènes à Cergy, on voit souvent les faucons crécerelles se percher sur les pylônes électriques.
On sait aussi qu’ils sont capables de nicher sur ces pylônes, mais souvent plus facilement quand un nid est déjà présent, celui d’une corneille par exemple ou encore dans un nichoir artificiel.
A l’àŽle Adam nous avons pu observer que les faucons semblent apprécier ces nichoirs artificiels en bois.
Forts de ces constats, nous avons donc, en partenariat avec la LPO àŽle-de-France, proposé à RTE (Réseau de Transport d’Electricité) d’installer des nichoirs sur les pylônes électriques.
Et c’est ce qui a été fait la semaine dernière. A Cergy et Osny, ce sont deux nichoirs fabriqués par le groupe LPO àŽle-de-France qui ont été installés par les équipes de RTE.
Après avoir escaladé le pylône, les agents ont hissé le nichoir à une dizaine de mètres de haut.
Ils l’ont ensuite fixé sur l’une des barres du pylône.
Le nichoir est prêt à accueillir les faucons dès le printemps prochain pour la nouvelle saison de reproduction !
Ils ont ensuite répété l’opération sur le pylône d’Osny. Deux nichoirs sont donc prêts à l’emploi pour mars 2023. Nous suivrons bien sà»r leur utilisation par les faucons.
Le faucon crécerelle est une espèce protégée dont l’habitat naturel tend à décliner. Cette démarche d’installation de nichoirs va se poursuivre sur le territoire. Et nous remercions vivement RTE pour avoir installé les premiers.
A Courdimanche, un papillon vient se poser sur la mare Bicourt. A la couleur c’est probablement un myrtil mais j’essaie de m’approcher pour avoir un peu plus de détails. Je n’ai pas le temps de faire la mise au point que CROUNCH, une grenouille verte a surgi !
Apparemment elle a attrapé l’abeille mellifère qui passait par là , mais mon papillon a pris la fuite. Tant pis pour le portrait.
Etapes de chasse
D’ailleurs, non loin de là une autre traque est en cours.
A gauche, l’abeille s’est posée sur les lentilles d’eau pour boire l’eau de la mare. A droite, la grenouille a repéré sa proie.
En un seul bond la grenouille atteint l’abeille. On voit son trajet au travers des lentilles.
Mais finalement elle abandonne sa prise. Peut-être l’abeille a-t-elle piqué ? En tout cas je ne l’ai pas vue ressortir de la mare.
Contrairement à ce que l’on peut voir dans les images de dessins animés, les grenouilles n’utilisent pas leur langue comme hameçon ou lasso pour capturer des mouches, elles bondissent sur toutes formes d’insectes qui passent à proximité de leur bouche.
Une jolie araignée au corps allongé et aux pattes très longues repliées dans le prolongement du corps se prélasse au soleil au bord de la zone humide de la Saussaye à Maurecourt. Ceci étant vu, et en vérifiant l’implantation des yeux de la bête on arrive rapidement au genre Tetragnatha. Les motifs de son corps et sa présence au bord de l’eau nous orientent ensuite vers l’espèce, Tetragnatha extensa, la tétragnathe étendue.
Cette araignée fait partie du groupe des tisseuses de toiles en spirale, qu’elle fabrique souvent au-dessus l’eau pour capturer les petits insectes qui passent à proximité.
D’ailleurs celle-ci a l’air d’avoir trouvé son repas. Une mouche sans doute…
La tétragnathe étendue est une araignée saisonnière, on ne la voit presque qu’en été.
Non loin, une araignée semblable se repose. Les pattes sont plus courtes et les motifs du corps différents. C’est sans doute une autre espèce, Tetragnatha nigrita.
Toujours occupés par nos inventaires de biodiversité dans les cimetières, nous observons une activité intéressante dans le tunnel à hérisson posé dans le cimetière de Saint-Ouen l’Aumône : comme tous les ans les fourmis ont pris d’assaut les croquettes, mais cette fois-ci elles se sont équipées !
La feuille en tissu provenant probablement d’un pot d’ornement de tombe mis au rebus n’a pas été mise là par nos soins. Apparemment les fourmis l’ont trainée là pour se faire un pont depuis le bord de la gamelle et transporter plus facilement les croquettes jusqu’à la fourmilière. Habile n’est-ce pas ?
Ces derniers jours nous étions sur le terrain pour le suivi de la biodiversité dans les cimetières. Lors des prélèvements pour Mission Hérisson dans le cimetière de Cergy nous avons eu une légère déception : nos croquettes destinées aux hérissons ont disparues, et à la place nous avons récolté des empreintes de chat.
Nous y avons alors vu une superbe occasion pour tester les réglages de nos nouveaux pièges-photos. Nous avons installé un appareil à proximité du tunnel* pour la nuit que nous avons récupéré le lendemain. Sans grande surprise, le chatpardeur est revenu sur la scène de crime pour commettre un nouveau méfait ; mais cette fois-ci, sous l’œil de notre objectif, qui nous a rapporté plusieurs clichés à différents horaires de la soirée et de la nuit.
Si vous voyez ce chatpardeur sachez qu’il est recherché pour vol de croquettes et pour la petite frayeur qu’il nous a faite au moment de balayer les photos prises par l’appareil.
Apparemment le capteur était aussi intéressant que les croquettes.
Maintenant que nous somme surs que les capteurs fonctionnent bien nous espérons pouvoir vous rapporter des clichés de bêtes un peu plus exotiques que des chats, comme des chouettes, des hérissons ou même des blaireaux !
*Le capteur est orienté de manière à ne pas prendre les passants. Le droit à l’image est pris en compte dans nos études.
Cet article est écrit par Madison, en stage chez nous cet été.
Afin d’entamer la famille des FAGACEAE, nous allons aujourd’hui parler d’une espèce d’arbre très connu pour son bois de qualité et ses fruits utilisables de mille et une façons : Castanea sativa, le châtaigner commun.
Au contraire de la plupart des autres espèces d’arbres qui constituent nos forêts et boisements franciliens, le châtaigner est naturalisé dans notre région. En effet il fut un temps où il était largement planté pour ses fruits qui nourrissait les populations pauvres lors des périodes de disettes en hiver, ce qui lui a d’ailleurs valu d’être également appelé « arbre à pain ».
Cet arbre caduc est doté d’une grande longévité (jusqu’à 2000 ans) et mesure de 25 à 35 mètres de haut. Ses feuilles sont simples, alternes, de formes lancéolées et possèdent de nombreuses dents aiguà«s. Attention à ne pas les confondre avec le marronnier d’Inde qui est bien différent.
La belle floraison du châtaigner débute fin-mai/juin et fini courant juillet. Elle est composée de grands chatons mâles élancés, de couleur blanche et de plus petites fleurs femelles en boules vertes.
Après les fleurs, les fruits et en l’occurrence ceux de cet arbre sont très appréciés de nos fines papilles ; en plus d’êtres chargés en nutriments.
Sources :
Flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot
Deux rapaces tournent dans le ciel au-dessus du château de Grouchy. Un coup de jumelles me suffit à voir qu’il ne s’agit pas d’une classique buse variable (encore que, même la buse n’est plus si classique que cela).
L’oiseau a la queue longue (plus longue que la largeur de ses ailes), le bout de ses ailes est à peine noir, comme s’il avait juste effleuré le pot de peinture, et sa tête est assez petite vissée sur un cou plutôt long qui lui vaut souvent d’être comparée à un pigeon. Ces critères amènent donc à identifier ici une bondrée apivore.
Apivore car son régime alimentaire est principalement constitué d’hyménoptères ; guêpes, bourdons et abeilles, dont elles consomment les adultes mais surtout les larves (plus faciles à capturer en quantité). En cas de besoin elle se rabat, comme la plupart des rapaces, sur les petits mammifères, les reptiles, les amphibiens et les oiseaux.
L’oiseau est peu fréquent dans nos publications car il est difficile à prendre en photo. Toutefois il est bien connu sur le territoire. Il niche en forêt, aussi le parc de Grouchy et le bois de la Garenne doivent lui convenir.
En revanche, bien qu’elle soit toujours considérée comme commune dans la région, ses population déclinent et la bondrée est vulnérable à l’extinction en àŽle-de-France.
Durant une session SPIPOLL, j’aperçois un drôle d’insecte qui vient faire le poirier sur le bouton d’or que j’observe, plongeant vers le nectar de la fleur. Sa forme est plutôt reconnaissable, celles des hyménoptères, l’ordre d’insectes des abeilles et des guêpes. Il possède une longue paire d’antenne noire et son abdomen est très allongé, bien plus long que son thorax. Mais c’est surtout la couleur jaune-orangée de ce dernier que l’on remarque. Son abdomen semble même être orné de taches noires à son extrémité, dissimulées sous ses ailes fumées. C’est ce détail qui me laisse donc penser que nous sommes ici en présence d’un calameute pygmée (Calameuta pygmaea).
Le calameute pygmée est une espèce à l’origine méditerranéenne, mais qui semble peu à peu remonter dans le nord de la France. Celui-ci a d’ailleurs été photographié à Maurecourt, dans la zone humide de Saussaie, un habitat dont il semble être friand.
Il appartient à la famille des céphides (Cephidae). J’ai d’ailleurs durant la même observation, eu l’occasion d’observer un cousin à lui, ou plutôt une cousine qu’on reconnait grâce à son ovipositeur en forme d’aiguillon, au bout de son abdomen.
Les céphides ont également une préférence pour les renoncules, comme la renoncule scélérate ou encore la renoncule âcre (Ranunculus acris), plus familièrement appelée bouton d’or, que butinent justement nos deux céphides.