J’ai deux artistes en résidence dans mon jardin. Mes poules, Palissandre des Indes et Reine de la nuit, font de gros trous dans la terre sèche sous l’avancée du toit et se roulent dedans pour faire leur toilette. On appelle ça des « nids de poules ». Après elles s’ébrouent vigoureusement pour faire tomber toute la poussière. Et quand elles le font sur la terrasse, cela fait des beaux dessins.
Grâce à elles, je valorise les épluchures de la cuisine et les fonds d’assiettes. Et je passe dans leur pâtée matinale tout le pain sec de la famille. En échange, j’ai deux beaux œufs frais tous les jours, de quoi tester quelques recettes de patisserie…
Au parc François-Mitterrand à Cergy, les miscanthus sont les vedettes colorées du moment.
La floraison du miscanthus est tardive, très discrète et peu abondante. Le risque allergique de cette espèce est qualifié de faible par le Réseau National de Surveillance Aérobiologique.
L’hiver, les touffes sèches de miscanthus ont encore beaucoup d’attrait.
Il existe de nombreux cultivars des différentes espèces de miscanthus, originaires d’Asie ou d’Afrique du Sud. Ces graminées très décoratives de 0,80 m à 2,5 m de haut peuvent avoir leur place dans tous les jardins. La plus grande espèce, Miscanthus x giganteus, un hybride stérile, est aussi une plante pérenne, peu exigeante en eau et en engrais. Elle est cultivée en Ile-de-France pour des débouchés variés : paillage horticole, litière pour les chevaux, matériau pour l’isolation ou pour la fabrication de panneaux de particules, combustible…
C’était la dernière pièce manquante pour l’application de la loi Labbé : la liste des produits de biocontrôle que les jardiniers pourront utiliser. Et pour les jardiniers professionnels, il était temps, l’interdiction d’utilisation des produits phytosanitaires sur les espaces verts, voiries, promenades et forêts s’appliquera à partir du 1er janvier 2017.
Le Ministère de l’Agriculture a émis le 3 novembre 2016 une note de service d’application immédiate, avec en annexe la liste des produits de biocontrôle tant attendue. Cette liste classée par substances actives et spécialités commerciales s’articule en trois groupes de produits :
« les produits phytopharmaceutiques de biocontrôle comprenant des micro-organismes »
On y trouve bien sà»r les différentes souches de Bacillus thuringiensis, utiles pour lutter contre les chenilles processionnaires ou la pyrale du buis, par exemple.
« les produits phytopharmaceutiques de biocontrôle comprenant des médiateurs chimiques comme les phéromones et les kairomones »
Les pièges à phéromones, qui associent des phéromones pour attirer des insectes ravageurs à une substance insecticide à effet létal, rentrent aussi dans cette catégorie.
« les produits phytopharmaceutiques de biocontrôle comprenant des substances naturelles d’origine végétale, animale ou minérale »
Parmi les produits d’origine végétale, on trouve les extraits d’ail et de fenugrec, la laminarine, les pyréthrines, l’huile de colza esthérifiée, le poivre (répulsif lapins ou sangliers)… Les acides acétique et pélargonique (désherbants) ont conquis leur place dans la liste.
La liste sera actualisée au minimum tous les six mois, précise la note.
Pour connaître les usages autorisés de chacun des produits de la liste, il faut les chercher dans le site https://ephy.anses.fr/. Et là , on constate que certains ne sont homologués qu’en culture légumière, ou en viticulture, ou en grandes cultures, ou en cultures fruitières…
Rappelons que les jardiniers pourront utiliser aussi les produits utilisables en agriculture biologique et ceux à faible risques : voir notre article Les phytos, on arrête !
Serait-ce une année à cuscute ? Plusieurs correspondants m’ont demandé d’identifier cette plante bizarre sans chlorophylle ni racines.
La cuscute est capable de recouvrir complètement une plante. Outre le préjudice esthétique au jardin, ce parasite peut être dangereux pour ses plantes hôtes. En prélevant leur sève à l’aide de ses suçoirs la cuscute les affaiblit, et peut aussi leur transmettre certaines maladies à virus ou à phytoplasmes.
La cuscute (en fait les cuscutes car il existe plusieurs espèces) est inscrite dans la liste des organismes nuisibles à lutte obligatoire. Mais en Ile-de-France, nous n’avons pas d’arrêté précisant les modalités de cette lutte.
Le meilleur moyen de s’en débarrasser est la destruction par le feu. Cela se pratique avec de la paille et il faut brà»ler assez largement la zone contaminée. Il convient bien sà»r de solliciter le cas échéant l’autorisation de brà»lage et de prévoir les moyens d’extinction. Ensuite un labour profond peut aider à neutraliser les graines tombées au sol qui n’auraient pas été détruites.
Comment on attrape cette peste ? Souvent par des semences non contrôlées, mélangées avec des graines de cuscute, ou par l’achat de plants contaminés. Soyez vigilant sur la qualité de vos approvisionnements !…
Près de l’Office de tourisme de Cergy-Pontoise, on peut profiter en cette fin d’octobre de la somptueuse coloration automnale des fusains ailés nains. Cette espèce arbustive d’origine chinoise doit son nom aux petites ailettes de liège qui ornent ses branches. De développement limité, il est idéal pour les petits jardins.
Dans le vieux Pontoise, j’ai croisé cette vénérable vigne vierge. Pathenocissus tricuspidata est une plante grimpante vigoureuse, capable de partir à l’assaut de grandes façades. Elle se fixe aux murs à l’aide de ses crampons. C’est aussi une plante d’origine asiatique.
Parthenocissus inserta se distingue de l’espèce précédente par ses feuilles composées. Cette espèce nord-américaine se comporte parfois comme une plante envahissante. Elle grimpe aux arbres et aux câbles qu’elle rencontre grâce à l’enroulement de ses tiges ; elle ne possède pas de crampons. Aussi, les jardiniers qui la plantent au pied d’un mur non équipé de câbles ne doivent pas s’étonner de constater qu’elle ne peut le couvrir.
Je vous recommande un petit quiz pédagogique et ludique réalisé par le GIS PICleg (Groupement d’Intérêt Scientifique pour la Protection Intégrée en Cultures Légumières). Son ambition : sensibiliser le grand public sur l’intérêt des auxiliaires de cultures.
Il propose une bonne petite révision à tous les jardiniers, amateurs ou professionnels, et des découvertes passionnantes à ceux qui ne connaissent rien sur le sujet.
Sur cette photo, c’est une larve, certes, mais de quel insecte ? Syrphe ? Coccinelle ? Chrysope ?
Un piège photo, ça ne mord pas : c’est un appareil photo sur pied qui se déclenche automatiquement si quelque chose bouge dans les parages. L’éco-lycée Jean Perrin en a installé un, pour quelques jours, au bord de la mare que les élèves ont réalisée au printemps dernier. Le chat des voisins a été immortalisé sur la pellicule, ainsi qu’une pie, un pigeon ramier, un merle, une grive musicienne, une libellule et deux lycéens venus faire des prélèvements d’eau pour un TP de biochimie. Le plus beau trophée fut ce hérisson qui est passé plusieurs nuits de suite, entre 21 heures et 2 heures du matin. Sur un des clichés, on distingue même la silhouette de deux hérissons.
L’aventure a commencé le 15 décembre 2015. Ce jour-là , élèves et professeurs avaient tracé le périmètre de la future mare dans une pelouse rebaptisée « Zone d’accueil pour la faune ». Armés de pelles et de pioches et avec l’aide d’un niveau laser, ils ont réalisé entièrement à la main cet ouvrage magnifique.
Aujourd’hui déjà bien végétalisée, la mare accueille ses premiers insectes. Nous avons repéré sur la berge un Sympetrum striolatum et aussi de très nombreux syrphes de l’espèce Helophilus pendulus. Il paraît que des larves de plusieurs espèces d’odonates sont déjà en chasse au fond du bassin ! De belles découvertes en perspective pour le printemps prochain…
La digue intègre un abri souterrain préfabriqué pour les hérissons, débouchant au bas du talus, entre deux grosses pierres.
Les hérissons l’ont-ils découvert ? Pour l’instant, ils fréquentent la plage…
La loi n° 2016-1087 du 8 aoà»t 2016 pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, par son article 172 a institué un nouvel article L350-3 au Code de l’Environnement, dont voici le texte intégral :
Les allées d’arbres et alignements d’arbres qui bordent les voies de communication constituent un patrimoine culturel et une source d’aménités, en plus de leur rôle pour la préservation de la biodiversité et, à ce titre, font l’objet d’une protection spécifique. Ils sont protégés, appelant ainsi une conservation, à savoir leur maintien et leur renouvellement, et une mise en valeur spécifiques.
Le fait d’abattre, de porter atteinte à l’arbre, de compromettre la conservation ou de modifier radicalement l’aspect d’un ou de plusieurs arbres d’une allée ou d’un alignement d’arbres est interdit, sauf lorsqu’il est démontré que l’état sanitaire ou mécanique des arbres présente un danger pour la sécurité des personnes et des biens ou un danger sanitaire pour les autres arbres ou bien lorsque l’esthétique de la composition ne peut plus être assurée et que la préservation de la biodiversité peut être obtenue par d’autres mesures.
Des dérogations peuvent être accordées par l’autorité administrative compétente pour les besoins de projets de construction.
Le fait d’abattre ou de porter atteinte à l’arbre, de compromettre la conservation ou de modifier radicalement l’aspect d’un ou de plusieurs arbres d’une allée ou d’un alignement d’arbres donne lieu, y compris en cas d’autorisation ou de dérogation, à des mesures compensatoires locales, comprenant un volet en nature (plantations) et un volet financier destiné à assurer l’entretien ultérieur.
Cette loi s’applique à tous, aux collectivités territoriales bien sà»r, mais aussi aux autres gestionnaires d’alignements d’arbres en bords de voie de communication, comme les bailleurs sociaux ou les copropriétés.
Le potager de l’école Du Breuil a été primé en 2015 au concours national des jardins potagers organisé par la Société Nationale d’Horticulture de France : le Grand Prix lui a été décerné dans la catégorie des jardins potagers pédagogiques. Et c’est bien mérité, car cette année encore, il est superbe.
Ce potager est utilisé dans le cadre des formations délivrées à l’école Du Breuil : les cours de jardinage pour les amateurs, la formation professionnelle continue, les cours publics. Il est également fréquenté par les élèves de l’école. Il est conduit sans pesticides, et l’ on y teste les associations de plantes, en accordant beaucoup d’importance à la rotation des cultures. Son ordonnancement original et la présence d’annuelles et de vivaces fleuries dans les planches de légumes lui donnent beaucoup de charme. C’est aussi un verger d’exception. J’y ai dégusté au pied du mur le fruit sucré et juteux d’un pêcher palissé : un régal !
Quelques larves de la punaise du chou Eurydema ventralis prenaient leurs aises sur des feuilles de capucine. J’ai prévenu Véronique pour qu’elle surveille ses choux.
Des rangées de petits objets plus ou moins saillants entre les pierres ont attiré mon attention. Mais oui, ce sont bien des os ! Avant l’invention du fil de fer, on palissait les arbres fruitiers en attachant les branches directement à des pitons fichés dans les murs, et en les liant avec des brins d’osier.
Et parce que le fer était réservé à des usages plus nobles, il était courant d’utiliser, en guise de pitons, des os de mouton.
Sur ce mur de 280 mètres de long, on compte deux à quatre rangées d’os répartis tous les mètres environ : ça nous fait plus de 800 os ! Et comme ce ne sont que des os droits (ceux des pattes), il aura fallu au moins 100 moutons pour équiper le mur !
Je dis ça, peut-être que je me trompe. Si ça se trouve, ce sont des os de chèvres.