L'actualité des jardins

Sur le toit de l’école, un îlot de biodiversité

Toiture végétalisée de l’école Gustave Loiseau à  Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

La toiture végétalisée de l’école Gustave Loiseau à  Pontoise a été conçue pour héberger une biodiversité intéressante malgré l’absence d’arrosage. Par endroits, des surépaisseurs de substrat ont permis d’enrichir avec des plantes variées l’habituel cortège de sédums des classiques végétalisations extensives. Presque cinq ans après son inauguration, qu’est devenu cet aménagement ?

La ville de Pontoise m’a permis d’y faire une petite visite, histoire de vérifier la pertinence de mes conseils donnés à  l’époque sur le choix de la palette végétale.

Parmi les arbustes qui avaient été essayés, seule une santoline grise a bien résisté. Les bergenias, les euphorbes petit-cyprès, les iris des jardins, les origans ont prospéré. On trouve aussi de belles touffes d’œillets des Chartreux, de sauges, d’armérias, de népétas, de ciboulette… Et le mélange de sédums apporte une bonne couverture générale du sol.

La nature s’est invitée sur le toit

Des végétaux indigènes ont été apportés par le vent ou les oiseaux. Au premier plan sur la photo ci-dessus, on reconnaît la carotte sauvage et plus loin les petites fleurs blanches de la vergerette annuelle.

Ci-dessous, les inflorescences velues du trèfle pied-de-lièvre se mêlent au feuillage des iris. Cette petite bisannuelle des sols sableux très secs est sans doute arrivée là  portée par le vent.

Trifolium arvense – Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

L’entretien d’une telle toiture est réduit mais néanmoins indispensable. Les jardiniers de la ville sont intervenus au début de l’été pour arracher les plantes indésirables et couper des tiges sèches.

Caché sous un tas de brindilles oublié par les jardiniers, j’ai découvert un joli petit carabe aux reflets verts, sans doute un Harpalus.

Harpalus sp. – Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

Les Harpalus sont majoritairement granivores, mais ils ne dédaignent pas les petites proies, comme des larves d’insectes qu’ils trouvent au sol. Les pattes rousses aux tibias épineux de cet insecte m’orientent vers l’espèce Harpalus affinis, une des plus communes dans les champs et les prairies. Ces carabes sont considérés comme des auxiliaires de culture car ils consomment les graines des adventices.

La fiche de Harpalus affinis dans le guide des carabes de Haute-Marne

Chorthippus sp. sur une feuille de bergénia – Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

Des dizaines de criquets se régalent de toute cette végétation sèche.

Les sédums, vaillants et beaux !

Les marges de la toiture © CACP – Gilles Carcassès
En juin, la floraison de Sedum album est spectaculaire © CACP – Service Opérations de construction

Remarquons au passage la forte capacité de colonisation de Sedum album, aux feuilles rougeâtres, qui manifestement se plaît aussi très bien dans les cailloux des allées d’entretien de la toiture.

Cet orpin blanc est l’une des trois espèces communes de sédums d’Ile-de-France. Les deux autres, Sedum acris et Sedum rupestre, indigènes également, arborent des fleurs jaunes. Sedum album, comme son nom l’indique, fleurit en blanc.

Convaincus ?

Les spécialistes du bâtiment qui m’accompagnaient ont paru séduits par le résultat, reconnaissant les atouts multiples d’une telle végétalisation : biodiversité, rétention des eaux pluviales, isolation thermique. Peut-être verrons-nous fleurir d’autres toitures sur les prochaines constructions de l’agglomération ?

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Les moineaux des Galoubets

Au jardin partagé des Galoubets – Cergy © CACP – Gilles Carcassès
Oiseau bleu © CACP – Gilles Carcassès

Ce sont les enfants de la résidence Les Galoubets qui ont décoré à  leur idée les coffres à  outils de leur jardin partagé. Ils sont encadrés par l’association b.a-BA qui intervient là  régulièrement pour le compte du bailleur social Efidis. Le jour de l’animation, quand Sandrine entre dans le jardin, les gamins arrivent comme une volée de moineaux ! On ramasse les éventuels déchets apportés par le vent, on va remplir les arrosoirs aux récupérateurs branchés sur la gouttière, on goà»te les fraises, on plante, on sème, on désherbe, on écoute une histoire, on fait des jeux. L’après-midi est vite passée.

Les visiteurs sont les bienvenus, et informés des règles du lieu © CACP – Gilles Carcassès

Cet automne, on fait un thiéboudiène !

Ce morceau de pelouse, transformé peu à  peu en un petit paradis est devenu un lieu de rencontre, de détente, et c’est aussi une source de nourriture festive. Cette année, la production sera consacrée à  la confection d’un grand thiéboudiène collectif ! Pour les ignares comme moi qui ne connaissent pas le thiéboudiène, sachez que c’est le plat national sénégalais. Pour faire un bon thiéboudiène, il faut du riz et du poisson, et puis des légumes comme des tomates, du chou, des carottes… Et justement au jardin partagé des Galoubets, on a fait plein de choux, de tomates, d’oignons, d’aubergines, de courgettes, de basilics… Cela sera sà»rement très réussi.

Les bacs de cultures et les coffres à  outils, avec des légumes et puis des fleurs pour aider la nature © CACP – Gilles Carcassès
La biodiversité locale, source d’inspiration © CACP – Gilles Carcassès
Ces tomates sont les meilleures du Monde, et c’est vrai © CACP – Gilles Carcassès
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MOOC Santé des plantes : jardiniers amateurs, inscrivez-vous !

Les inscriptions sont ouvertes !
Et c’est gratuit, on en profite ! Vous avez jusqu’au 15 septembre 2017 pour vous inscrire.

Pour s’inscrire c’est ici

Une formation de qualité, dans un langage accessible à  tous !

Le MOOC Santé des plantes vous est proposé par la Société Nationale d’Horticulture de France en partenariat avec AgroParisTech, Fredon Centre-Val de Loire, GEVES, INRA, Polleniz, SupAgro Montpellier, Université littoral Côte d’Opale, et le soutien du Ministère de la transition écologique et solidaire, du Ministère de l’agriculture et de l’alimentation, de l’Agence française pour la biodiversité. Cette action est labellisée Ecophyto.

Aucun prérequis scolaire n’est nécessaire.

Retrouvez notre article sur les objectifs de ce MOOC

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Un célèbre coureur argentin

Un cariama huppé se cache à  Cergy. On peut l’observer sous le pont routier qui descend du carrefour de Ham et franchit l’Oise. Cet oiseau coureur des steppes d’Argentine, du Paraguay et de l’Uruguay mesure 90 cm de haut et se nourrit de lézards, de serpents, de gros insectes et de petits oiseaux. Comme les faucons auxquels il est vaguement apparenté, il possède une arcade sourcilière osseuse et un bec crochu. Le matin, il braille très fort dans sa savane.

« Cariama huppé » sous le pont de la D 203 – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

L’artiste a pris quelques libertés avec l’anatomie du cariama, mais on reconnaît l’arcade sourcilière et la touffe de plumes qu’il porte sur le front juste au-dessus du bec.

Le cariama huppé s’apprivoise facilement, il est souvent présenté dans les parcs zoologiques.

Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Point de cariama sur l’autre face de la pile, mais l’expression d’un talent tout aussi ébouriffant !

Le cariama huppé, un article du site Zoom Nature

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Trois balsamines asiatiques

Impatiens balfouri © CACP – Gilles Carcassès

La balsamine de Balfour est souvent cultivée dans les jardins. Elle amuse les enfants qui font éclater ses fruits ventrus en les pressant entre leurs doigts. On rencontre parfois cette plante annuelle aux abords des maisons, échappée des jardins. D’origine asiatique, elle a été introduite en France au jardin botanique de Montpellier en 1901 et s’est rapidement naturalisée.

 

La balsamine à  petites fleurs, Impatiens parviflora,  est aussi une espèce asiatique naturalisée. Elle forme de grands tapis dans les parties fraîches des forêts où elle peut entrer en concurrence avec une autre espèce de balsamine à  fleurs jaunes, Impatiens noli-tangere, indigène celle-ci, mais présente en Ile-de-France uniquement dans la vallée de l’Epte.

Impatiens parviflora – Ile de loisirs de Cergy-Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

Une très grande espèce, qui peut atteindre deux mètres de haut, possède un caractère invasif affirmé, c’est la balsamine de l’Himalaya, Impatiens glandulifera.

Impatiens glandulifera © CACP – Gilles Carcassès

Ce sont les Anglais qui ont introduit cette espèce en Europe, en 1839 au jardin botanique de Kew. Elle a depuis colonisé de nombreux milieux naturels humides, surtout en montagne. Elle est présente ça et là  en Ile-de-France, au bord des rivières. Très attractive pour les insectes pollinisateurs, elle les détourne  des plantes indigènes. Elle peut ainsi affecter, lorsqu’elle est abondante, le succès de la reproduction de certaines espèces végétales. Elle aggrave les phénomènes d’érosion des berges des cours d’eau qui se trouvent dégarnies l’hiver quand sa végétation luxuriante a disparu.

Retrouvez les fiches sur les Impatiens dans l’excellente base d’informations du GTIBMA (Groupe de Travail national Invasions Biologiques en Milieu Aquatique, coordonné par l’Agence Française pour la Biodiversité et l’UICN France).

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Pyrale du buis : l’envol des papillons

Ils résistent encore à  l’envahisseur

Un petit coucou aux amis des Hauts-de-France encore épargnés par la pyrale du buis. Voilà  à  quoi ils peuvent s’attendre !

Buis ravagé par la pyrale – Plaisir © CACP – Gilles Carcassès
Cydalima perspectalis © CACP – Gilles Carcassès

En touchant l’arbuste je fais décoller de nombreux papillons. Ce sont les adultes de la deuxième génération de l’année, la première émergeant en avril-mai.

Un papillon tout neuf mais mal en point

Celui-ci, pas très vif, se pose à  hauteur de mes yeux et se laisse approcher de tout près. J’en profite pour le photographier sous tous les angles.

Un trou sur le côté © CACP – Gilles Carcassès

En fait, il est mal en point et son abdomen présente un trou sur le côté. Que s’est-il passé ? Un accident ? Une maladie ? Serait-ce le trou de sortie d’un parasite ? Si oui, ce serait plutôt une bonne nouvelle… pour les buis.

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Au pied du mur

Une même espèce, deux couleurs

Périlla de Nankin pourpre, et vert © CACP – Gilles Carcassès

Au fond d’une courette de la dalle Grand centre à  Cergy, j’ai découvert ces deux plantes jumelles blotties contre un mur. Elles ont germé dans une étroite fissure. Je reconnais la plante pourpre : dans les massifs fleuris, les jardiniers l’emploient sous le nom de périlla de Nankin. De son vrai nom Perilla frutescens crispa purpurea, cette plante n’est autre que le shiso, un aromate asiatique aux vertus antiseptiques et antiallergiques. Son goà»t épicé et anisé fait merveille pour assaisonner les poissons, les coquillages et les légumes dans la cuisine japonaise. L’autre est la variété verte de la même plante.

Comment sont-elles arrivées là  ? Indice : ces périllas partagent leur fissure avec deux pieds de tomates.

Perille de Nankin – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

A quelques mètres de là , une petite plate-bande vide a pu servir de mini potager occasionnel à  un habitant du coin. Notre végétation de pied de mur serait-elle la descendance de ces hypothétiques cultures ?

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Que devient le jardin partagé de Marcouville ?

Jardin partagé de Marcouville à  Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

Un jardin pour partager

J’étais venu en curieux en 2013 pour visiter le jardin partagé de Marcouville qui venait à  l’époque d’être créé. Après un passage à  vide, il est à  nouveau cultivé par une petite dizaine de familles de la résidence. L’équipe renouvelée est restée fidèle à  l’esprit du jardin : ici pas de parcelles individuelles, tous les travaux sont faits en commun, les récoltes sont partagées et l’entraide est de mise.

Tomates cœur de boeuf © CACP – Gilles Carcassès

On y cultive toutes sortes de légumes : tomates, aubergines, poivrons, persil, coriandre, carottes, choux, haricots verts (très sucrés !), pommes de terre violettes… Pour les fruits, il faudra attendre que les plantations récentes viennent à  produire.

Cosmos et son visiteur (cliquez pour agrandir) © CACP – Gilles Carcassès

Des légumes, des fruits, des fleurs…

Ce jardin est axé sur la production, mais on y trouve aussi quelques fleurs, des plantes compagnes, comme les œillets d’Inde plantés parmi les tomates, ou des plantes choisies pour favoriser les insectes auxiliaires, comme ce cosmos rose. Tiens, justement il y a un visiteur : avec son maillot rayé et ses grandes antennes, c’est sans doute l’halicte de la scabieuse, un infatigable pollinisateur, actif tout l’été.

Le jardin est cultivé sans recours aux produits phytosanitaires de synthèse, alors forcément on rencontre ça et là  quelques ravageurs, vite repérés et maîtrisés par les jardiniers. Les larves de doryphore ont été ôtées, à  la main, des pieds de pommes de terre et depuis on n’en voit plus.

Larves de la lyde du poirier (des fausses-chenilles sans fausses pattes !) © CACP – Gilles Carcassès

Connaissez-vous la lyde du poirier ?

Sur ce poirier, une branche héberge quelques larves tisseuses qui grignotent les feuilles. La lyde du poirier était autrefois commune, on ne la trouve plus que dans les vergers non traités aux insecticides. Cruel dilemme, faut-il sauver un hyménoptère devenu rare ou donner toutes ses chances au jeune poirier planté avec l’aide de la ville de Pontoise ? Ces larves ont trépassé.

En savoir plus

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MOOC Santé des plantes

Reconnaître maladies et ravageurs au jardin pour agir au plus juste !

La Société Nationale d’Horticulture de France et Agrocampus Ouest préparent activement le MOOC Santé des plantes.

Qu’est-ce qu’un MOOC ?

Un MOOC est un cours gratuit par internet, ouvert à  tous.

Pourquoi ce MOOC Santé des plantes ?

A compter du 1er janvier 2019, les jardiniers amateurs ne pourront plus utiliser de produits phytosanitaires de synthèse. Les solutions alternatives existent mais, précises et ciblées, elles nécessitent de bons diagnostics. C’est pour aider les jardiniers à  parfaire leurs connaissances dans ce domaine que ce MOOC a été imaginé.

Le programme :

Le MOOC se déroulera sur 6 semaines à  l’automne 2017, à  raison de 2 heures de travail par semaine :

  • semaine 1 : les objectifs du MOOC, le contexte réglementaire, les acteurs,
  • semaine 2 : les besoins des plantes,
  • semaines 3 et 4 : les ravageurs et les maladies des plantes,
  • semaines 5 et 6 : savoir établir un bon diagnostic au jardin, les outils, témoignages de jardiniers.

Pour ne pas rater l’ouverture des inscriptions, suivez la page Facebook de Jardiner Autrement !

Eurydema ventralis, la punaise des choux (un couple sur une feuille de navet) © Gilles Carcassès

Retrouvez quelques-uns de nos articles sur les ravageurs et maladies des plantes :

La pyrale du buis en hiver

Les galles de cécidomyies

La cicadelle pruineuse est en Ile-de-France

La chenille processionnaire du pin

J’ai un problème de noisettes

La rouille de l’ortie

Cheveux du diable

La vérité si jument !

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Journée de rencontre technique, session 2017

Pratiques durables aux jardins

Les Parcs naturels régionaux du Vexin français et Oise – Pays de France avec la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise organisent pour la 6ème année consécutive leur journée de rencontre technique sur la gestion écologique des espaces verts et naturels.

Cette année, c’est la ville de Vauréal qui accueillera les participants. Son service Espaces verts nous concocte un programme de visite particulièrement intéressant : des jardins partagés, des massifs de plantes de vivaces originaux et faciles à  vivre, un jardin pédagogique pour les enfants, des démonstrations de fauchage et des surprises !

Cette journée s’adresse prioritairement aux jardiniers, cantonniers et élus des collectivités des trois territoires organisateurs. Retenez la date sur vos agendas : le jeudi 28 septembre 2017 de 9h à  15h. La participation est gratuite, bien sà»r ; chacun vient par ses propres moyens et apporte son pique-nique, sa curiosité et sa bonne humeur.

Pour participer, il faut s’inscrire avant le 15 septembre, en précisant pour chaque structure, les nom, prénom, téléphone et adresse de messagerie des participants. Les paysagistes des deux PNR enregistrent les inscriptions des participants chacune pour leurs communes : Solange DUCHARDT  (s.duchardt@parc-oise-paysdefrance.fr) et Magali LAFFOND  (m.laffond@pnr-vexin-francais.fr). Pour Cergy-Pontoise, les inscriptions se font à  l’adresse : biodiversite@cergypontoise.fr

Le lieu de rendez-vous sera donné aux inscrits.

Retrouvez notre article :

Le reportage sur la journée de rencontre 2016