Dans la laine des moutons
C’est à Mazamet à la fin des années trente que le séneçon du Cap est arrivé d’Afrique du Sud dans des ballots de laine, à l’époque de l’industrie textile florissante dans le Sud-Ouest. Les petites graines très légères s’accrochent facilement dans les toisons, mais aussi volent au vent et flottent au fil de l’eau. Aussi la plante s’est rapidement multipliée et disséminée, au point de devenir envahissante et de menacer la biodiversité de certains milieux fragiles. Au catalogue de la flore vasculaire d’Ile-de-France, elle est classée invasive au niveau 3. La plante est vivace sur quelques années, elle résiste assez bien aux incendies, et ses racines libèrent des substances qui inhibent le développement des autres espèces. Un seul pied peut produire 10 000 graines par an ! Comme si cela ne suffisait pas, c’est une plante toxique pour le bétail et fort peu d’insectes la consomment.
Elle gagne du terrain en suivant les voies de communication, on peut la voir coloniser des kilomètres de bords d’autoroute de façon spectaculaire dans certaines régions. Elle est assez commune à Cergy-Pontoise, aux abords des voies ferrées, dans les friches urbaines, elle pousse aussi dans les fissures des trottoirs et au pied des immeubles.
En dehors de son berceau natal sud-africain, le séneçon du Cap est présent dans beaucoup de pays en Europe, et a été repéré en Amérique du Sud et centrale, en Australie, à Taà¯wan. En France, on le rencontre surtout dans le Languedoc et la vallée du Rhône, en Ile-de-France et en Alsace.
Le catalogue de la flore vasculaire d’Ile-de-France par la CBNBP
Retrouvez dans cet article :
une autre espèce invasive étonnante arrivée dans une cargaison de laine
6 réflexions au sujet de “Le séneçon de Mazamet”