De passage à Niort, j’ai voulu visiter le célèbre cimetière naturel de Souché, créé en 2014, que la presse a tant vanté.
Bizarre, bizarre… Oups, ce n’est pas là ! Un employé très aimable me détrompe : le cimetière naturel, c’est un peu plus haut dans la rue.
Ah, effectivement, c’est différent. Ce qui frappe en arrivant, c’est l’abondance des oiseaux ! à‡a chante et ça picore de partout ! Mais est-ce bien un cimetière ?
Une maxime de Gilles Clément nous accueille : le ton est donné ! Au fond, j’aperçois ce qui pourrait être des sépultures. Allons voir en empruntant les allées engazonnées.
Les familles entretiennent quelques végétaux dans une gamme choisie pour ne pas dépasser 60 centimètres. La stèle, discrète, est en pierre calcaire. Des fleurs fraiches peuvent être placées dans un vase métallique très sobre mis à la disposition des familles.
Conçus et fabriqués par les services municipaux de la ville de Niort, les aménagements, mobiliers et oeuvres d’art ont été réalisés à partir de matériaux de récupération. Les urnes, les cercueils et tous les accessoires sont biodégradables. Et ici bien sà»r, pas de phytos !
Je suis touché par tant d’élégance, de cohérence et de simplicité. Et il me vient une drôle de pensée : pourquoi les cimetières ne sont-ils pas tous comme ça ?
« Ecophyto-pro, réduire et améliorer l’utilisation des phytos » est la plateforme officielle du plan national Ecophyto II pour tous les jardiniers professionnels. Elle est portée par l’association Plante et Cité qui regroupe 520 structures adhérentes autour du végétal urbain. Son pendant pour les jardiniers amateurs est Jardiner Autrement, porté par la Société Nationale d’Horticulture de France.
L’an dernier, la visite des jardins de l’école Du Breuil à Paris avait rencontré un beau succès. Cette année, la traditionnelle rencontre annuelle des PNR du Vexin français et Oise Pays-de-France et de la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise s’est déroulée à Vauréal, à l’invitation de cette commune. Le ciel n’était pas complètement de la partie, mais ce fut tout de même une très belle journée, variée et riche d’enseignements, qui a rassemblé une cinquantaine de participants. Voici l’évocation de notre circuit de visite :
Le jardin de Gilles : magique !
Gilles est chauffeur à la ville de Vauréal. Amoureux des plantes, il a créé de toutes pièces avec des matériaux de récupération un incroyable jardin dans la courette d’un bâtiment communal. Il y accueille les enfants de l’école voisine pour des activités pédagogiques d’initiation au jardinage : on y plante et on y sème avec enthousiasme des fleurs de toutes les couleurs et on y installe des décors rigolos…
Un jardin partagé en zone pavillonnaire
Rue de la Javeleuse, la passion du jardinage de plusieurs familles de riverains a débordé sur l’espace public. Les pelouses ont cédé la place à des potagers fleuris, avec les encouragements de la commune.
Le pâturage, oui, ça marche !
Le pâturage urbain est un sujet qui suscite toujours beaucoup de questions. Florian, de la Ferme d’Ecancourt, a répondu avec beaucoup de compétence aux interrogations des visiteurs. Depuis six ans, la Communauté d’agglomération confie avec succès le pâturage de certaines de ses prairies à ce partenaire associatif (voir notre reportage sur la transhumance).
Quand la volonté d’un bailleur social rejoint les envies de ses locataires
Un bon coup de main en nature apporté par les services techniques de la ville, l’intervention d’un service de prévention spécialisé, l’engagement du conseil de quartier, l’accompagnement par une association locale spécialisée dans la conduite de projets de jardinage en milieu social…. voilà les ingrédients de la réussite ! Les acteurs de ce projet inspirant se sont déclarés prêts à rencontrer à nouveau les visiteurs intéressés qui voudraient revenir pour approfondir le sujet. Merci pour leur chaleureux accueil !
Parlons un peu matériel
La ville de Vauréal avait apporté un peu de matériel. Ici une motofaucheuse à barre de coupe qui leur sert à faucher les prairies à l’automne. Ce type de coupe est bien plus favorable à la biodiversité que les tondo-broyeuses qui ne laissent aucune chance à la faune.
L’entreprise La Noé était présente. Elle intervient dans le Val d’Oise et les Yvelines et propose une large gamme de prestations de gestion écologique des espaces verts, notamment le pâturage par des moutons et des chèvres.
Une symphonie de rose et d’argent
Les jardiniers de Vauréal ont été fiers de montrer leur réalisation : un aménagement tout en arbustes et en plantes vivaces et couvre-sols. Ils ont composé leur palette végétale en fonction de leur choix esthétique d’une dominante rose et argent, tout en gardant à l’esprit la commodité d’entretien.
Le tradescantia aux feuilles violettes en a épaté plus d’un.
Justine Vrignaud de la Fredon Ile-de France a expliqué le rôle de cette structure associative dédiée à la santé du végétal, et les services qu’elle peut apporter aux collectivités : audits, expertises, formations… Elle est notamment en charge du recueil des données, de la rédaction et de la diffusion du bulletin de santé du végétal. Ces bulletins sont tous relayés sur le site Jardiner Autrement.
Un jardin naturel, rendez-vous des artistes
Pour terminer la journée, nous avons visité le jardin d’un couple de jardiniers amateurs : Bijan et Zohreh Souzani. Ce jardin alimenté par une source, à l’allure très naturelle, héberge une biodiversité étonnante. Il est le fruit de plusieurs années d’introductions et d’agencements de plantes vivaces, d’arbustes, de fruitiers, de rosiers, dont beaucoup ont été offerts par des amis et des artistes qui exposent régulièrement dans ce jardin. Chaque année, plusieurs centaines de personnes visitent cet endroit au charme unique à l’occasion des Rendez-vous au jardin.
Découvrez dans le document ci-dessous les bonus de la journée :
bonnes adresses, encore plus de photos…
Pour l’an prochain, Solange a déjà commencé à préparer un circuit sur le thème de l’eau et du jardin, sur son territoire du PNR Oise – Pays de France. Le programme, les modalités d’inscription, tout cela sera expliqué le moment venu dans un article de ce blog. A suivre, donc !
Avez-vous vu que dans notre nouvelle présentation du blog, nous avons intégré en haut de la page d’accueil un bouton vert spécial (le dernier à droite) qui vous permet d’accéder à toutes nos vidéos ?
En cliquant sur ce bouton, vous pourrez naviguer dans notre liste de clips. Vous y trouverez les 7 vidéos de notre campagne de sensibilisation au zéro phyto : nos partenaires locaux vous apportent leur témoignage.
Dans le cadre des Rendez-vous du développement durable, la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise, le CAUE du Val d’Oise et l’association « Quelle Terre demain ? » organisent une réunion publique sur les nouveaux modes de conception et de gestion de l’espace public sans pesticides par la CACP. Voici le programme de cette soirée qui se tiendra le 15 mai 2017 de 18h à 20h, Salle Hubert Renaud à l’Hôtel d’agglomération – Place des Arts – Cergy-Pontoise :
Introduction de Gérald Rutault, Vice-président de la Communauté d’agglomération chargé de la nature, du paysage et de la biodiversité – 5 min
Présentation, par Marine Linglart (Urban-Eco), de l’étude zéro phyto qui lui a été confiée par la CACP – 1 h15
– Les enjeux
– L’état des lieux des actions mises en œuvre par la Communauté d’agglomération
– Les objectifs et solutions pour une gestion écologique des espaces verts, vers des projets conçus différemment
– Les nouvelles conceptions et nouvelles perceptions des espaces publics « en image » : schémas avant/après
– Quelles perspectives pour les jardins « privés » (jardins familiaux, pavillonnaires, de résidences, d’entreprises…) ?
Parole au CAUE (Conseils d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement) – 10 min
– Les actions de sensibilisation, les visites et les conseils à destination du grand public
Lors de cette rencontre, seront présentées les vidéos de notre campagne de sensibilisation, rassemblant des témoignages d’acteurs du territoire impliqués dans la démarche Zéro phyto.
Dans le cadre de sa campagne Zéro phyto, la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise a réalisé plusieurs courtes vidéos. Celle-ci a été tournée à Vauréal. Christophe nous présente les outils utilisés par ses équipes pour désherber.
Qu’est-ce qu’une plante ? Comment pousse-t-elle ? Qu’attend-on d’un jardin ? Quelle est la place de la nature en ville, dans notre jardin ou dans notre culture ? Quelles sont les nouvelles pratiques d’entretien avec le passage au « zéro phyto » dans l’espace public ? Comment ces pratiques sont-elles mises en œuvre et acceptées ? Peut-on arrêter les traitements chimiques dans tous les espaces ?
Les 5 courts métrages réalisés dans le cadre des plans d’actions « zéro phyto » à l’initiative du Parc Naturel régional du Vexin français et en collaboration avec l’Agence de l’Eau Seine Normandie donnent la parole aux habitants, aux élus, aux agents techniques, aux écologues, aux agriculteurs, au législateur…
Des réflexions édifiantes sur notre rapport au monde.
Un massif d’ortie dioà¯que, est à lui seul un petit royaume. Il offre gîte ou couvert à de nombreuses espèces. Les mésanges y trouvent par exemple au printemps de quoi nourrir leurs oisillons.
Depuis le 1er janvier 2017, les collectivités locales ne peuvent plus utiliser de produits phytosanitaires sur les espaces verts et la voirie. La Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise engagée depuis plusieurs années dans un processus zéro phyto lance une campagne de sensibilisation en diffusant sur ses réseaux sociaux une série de courtes vidéos. De sympathiques acteurs locaux ont accepté de témoigner et vous font partager leurs convictions et leur pratiques. Voici les deux premiers clips :
Depuis le 1er janvier, les collectivités ne peuvent plus utiliser de produits phytosanitaires pour entretenir l’espace public. Une pratique adoptée par l’Agglomération depuis plusieurs années !
Fini ! Depuis le 1er janvier, les collectivités territoriales n’ont plus le droit de faire appel aux produits phytosanitaires pour l’entretien de leurs espaces verts, promenades, forêts, et voiries. Les produits phytosanitaires font partie de la famille des pesticides. Majoritairement issus de l’industrie chimique, ils sont destinés aux soins des plantes ou à la destruction de plantes indésirables. Dangereux pour notre santé et l’environnement, ils peuvent contaminer les nappes phréatiques et les cours d’eau.
Le ministère de l’Environnement a publié mercredi 4 janvier 2017 le « guide des solutions » à l’usage des communes, qui ont l’obligation depuis le 1er janvier 2017, en vertu de la loi Labbé, de s’abstenir d’utiliser des produits phytosanitaires de synthèse.
Je vous recommande particulièrement la lecture du chapitre 3 intitulé « LA LOI MODE D’EMPLOI » qui répond aux questions techniques des jardiniers. C’est à partir de la page 34 du guide.
On y apprend notamment que « les cimetières et les terrains de sport ne sont concernés par l’interdiction que s’ils font l’objet d’un usage de « promenade » ou d’ « espace vert » avéré. Ces espaces nécessitent donc une appréciation au cas par cas pour déterminer s’ils font l’objet d’un usage de « promenade » ou d’ « espace vert » avéré et s’ils entrent ainsi dans le champ de la loi. »
On y trouve aussi tous les liens utiles vers les listes des produits encore autorisés.