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Le xylocope violet

Bravo à  tous ! Et mention spéciale à  Bruno qui a répondu juste le premier, il s’agissait bien d’une abeille charpentière.

Abeille charpentière © CACP – Emilie Périé

Elle m’a donné du fil à  retorde lors du premier confinement, et je n’ai pas eu la possibilité de la prendre en photo mieux que ça. Heureusement, au cours de l’été d’autres individus se sont montrés plus coopératifs, et même d’ailleurs coopératives, car il s’agissait de deux femelles.

Xylocope violacea femelle – Vauréal © CACP – Emilie Périé

On reconnait la femelle du mâle des xylocopes (les abeilles charpentières) grâce au nombre d’articles (de segments) qui composent les antennes : 12 chez la femelle, 13 chez le mâle.

Trois espèces peuvent être rencontrées en France. X. iris est très rare et beaucoup plus petite que les deux autres. Et entre violacea et valga, il vaut mieux avoir le mâle, chez qui la distinction est évidente. Mais, avec un peu d’attention identifier la femelle est également possible.

Il faut regarder les antennes. Le dessous du fouet (l’alignement de segments courts) est légèrement roux chez violacea (noir chez valga). L’article 3 (juste après le coude) équivaut en taille au trois suivants chez violacea (seulement deux chez valga). A priori nous avons bien ici deux femelles de Xylocopa violacea.

Chez le mâle, c’est beaucoup plus simple violacea présente un anneau orangé au bout de chaque antenne.

Xylocope violacea femelle – Vauréal © Christophe Etchemendy

Les xylocopes sont des hyménoptères solitaires. Elles butinent, parfois à  plusieurs, pour se nourrir et nourrir leur progéniture mais ne forment pas de colonie comme le font les guêpes ou les abeilles domestiques.

On les appelle abeilles charpentières car elles nichent dans le bois. Comme les osmies, elles installent les œufs et les réserves de nourriture dans des galeries, séparées en logettes individuelles. Mais à  la différences des osmies, qui s’installent dans des galeries existantes (tiges creuses, buches percées, mur troué, …) l’abeille charpentière creuse sa propre galerie dans le bois ! Et vu la taille de la bête il lui faut faire un trou de diamètre conséquent, imaginez la puissance des mandibules !

Sources :

Distinguer les xylocopes, par Faune-alsace

CETTIA àŽle-de-France

L’abeille charpentière, par Insectes.net

Le mâle de Xylocopa violacea, dans le blog de Gilles

L'actualité de la Nature

Le nectar par effraction

© Gilles Carcassès
Fleur de Salvia guaranitica : calice perforé © Gilles Carcassès

Le voyez-vous ce petit trou allongé sur le calice noir de cette Salvia guaranitica ? Presque tous les calices des épis de cette plante, observée cet été dans un massif fleuri, présentaient une telle perforation. Quel est donc le coupable ?

© Gilles Carcassès
Xylocope violet (Xylocopa violacea)© Gilles Carcassès

Un xylocope violet, pris la trompe dans le sac ! Assurément, c’est nettement moins fatiguant d’accéder au nectar au fond du tube floral par effraction plutôt que par les voies naturelles en faisant des acrobaties à  l’ouverture de la fleur.

A l’école Du Breuil à  Paris, nous avons observé un bourdon qui a élaboré une technique très proche : il perce la base de la corolle, dans l’échancrure du calice.

Bourdon sur une fleur de Salvia guaranitica © Gilles Carcassès
Bourdon sur une fleur de Salvia guaranitica © Marion Poiret
Corolles de Salvia gauranitica percées par les bourdons © Gilles Carcassès
Corolles de Salvia guaranitica percées par les bourdons © Marion Poiret

Notons au passage que ces rusés insectes ne font pas leur travail de pollinisateur puisque dans leur approche, ils ne se frottent ni aux étamines ni au pistil. Cette tricherie devrait être interdite…