Je vous présente Urophora cardui, l’insecte qui sortira au printemps de la galle de la tige du chardon des champs. Ici, il s’agit d’une femelle, on voit au bout de son abdomen son ovipositeur. Et voici le mâle :
On peut rencontrer en France une dizaine d’espèces d’Urophora. Les plus communes sont Urophora stylata que l’on peut voir sur les cirses, surtout le cirse commun (Cirsium vulgare), Urophora cardui sur le chardon des champs (Cirsium arvense), Urophora quadrifasciata essentiellement sur les centaurées, Urophora solsticialis sur les Carduus…
Retrouvez un autre article relatif au genre Urophora :
Qu’elle est cette boursouflure sur la tige d’un chardon des champs observé au bord de l’eau à l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise ? C’est la galle d’Urophora cardui, une petite mouche qui insère ses œufs dans la tige du chardon. Les larves consomment l’intérieur de la galle et attendront bien à l’abri jusqu’au printemps suivant pour émerger.
A la sortie de l’hiver, les galles, très dures, sont bien visibles sur les tiges sèches des chardons. J’en ai récolté une pour la mettre en observation dans un bocal.
24 juin 2015 : naissance de deux Urophora cardui dans mon bocal ! La femelle est reconnaissable à son abdomen plus allongé, équipé d’un oviposteur pour pondre à l’intérieur de la tige. Le mâle, à l’abdomen arrondi, fait sa cour en agitant les ailes.
Je les ai libérés dans un endroit riche en chardons.
Au Canada, cette espèce a été introduite en 1974 pour contribuer à la lutte contre le chardon des champs, plante européenne invasive en Amérique depuis le XVIIème siècle. La plante est sans doute arrivée dans des sacs de semences. De nos jours, les semences sont contrôlées.
Quatre étudiants en DUT « génie de l’environnement » à l’IUT de Cergy-Pontoise ont choisi de s’intéresser à la biodiversité de l’île astronomique de l’Axe majeur de Cergy. Mais pour cela il faut déjà s’y rendre…
Sur l’île, toutes les observations sont notées, repérées sur un plan et photographiées.
L’île astronomique était à sa naissance un tas de cailloux sans végétation. Elle est maintenant couverte d’une friche de plantes pionnières : cardères, onagres, aristoloches, cynoglosses, épilobes, carex, milleperthuis, cirses, picrides, tanaisies… Cette friche est en train de s’embroussailler de ligneux épineux, notamment des ronces, des églantiers, des robiniers, des aubépines. On y trouve aussi des sureaux, des cornouillers sanguins, des saules, des aulnes, des frênes, des érables. C’est son évolution naturelle vers la forêt. L’étape suivant est déjà enclenchée : nous avons repéré le premier chêne, né d’un gland abandonné là par une corneille ou un geai sans doute.
Or, cette friche ouverte est particulièrement propice à l’expression d’une biodiversité rare, notamment en qui concerne les oiseaux, et sans doute aussi les criquets et les papillons. Sans gestion, cet espace perdra sa richesse singulière. Un pâturage serait sans doute une très bonne option pour freiner la fermeture de l’espace et avec elle la banalisation de la flore et de la faune.