Natureparif organisait les 23 et 24 mars 2015 une formation sur la pédologie (science des sols) et les vers de terre. Ce stage avait rassemblé des participants d’horizons très divers : jardiniers, chercheurs, enseignants, gestionnaires de parcs, naturalistes, formateurs, présidents d’associations, étudiants, animateurs… Un beau brassage et des échanges très riches en conséquence !
Les cours théoriques furent complétés par une séance de travaux pratiques dans le jardin pédagogique du parc de la Villette à Paris.
Le protocole moutarde nécessite de la méthode et un esprit rigoureux pour respecter la recette, et chronométrer les temps de capture des vers qui sortent du sol. Le principe en est simple : la moutarde est un irritant qui incite les vers à quitter leurs terriers et fuir sur le sol.
Tous les vers récoltés (il faut des réflexes !) sont placés dans un récipient avec de l’eau. Ceux-ci sont ensuite comptés et triés en deux classes d’âge, les adultes (possédant un clitellum ou anneau) et les juvéniles, et quatre groupes écologiques (les épigés, les endogés, les anéciques à tête rouge, les anéciques à tête noire) à l’aide de la clé de détermination des vers de terre.
Le protocole bêche est moins cruel. Il nécessite quelques muscles, et tout autant des chaussures adaptées.
Avant de rejoindre l’alcool du pilulier pour identification ultérieure sous binoculaire, il faut prendre une photo pour noter la couleur. La pièce de monnaie n’est pas pour le photographe, elle sert à donner l’échelle.
Qui a planté ces brindilles dans le sol ? C’est le ver de terre ! Les vers du groupe des anéciques, parmi lesquels on trouve le lombric commun, construisent des cabanes constituées de débris de végétaux et de turricules (leurs excréments). En sortant la tête hors du sol, ils s’allongent et saisissent autour d’eux des fragments végétaux (ici des feuilles mortes et des brindilles). Ils entrainent dans les profondeurs de leur terrier ces éléments qui se décomposent rapidement. Les vers consomment alors cette matière organique. Regardez attentivement sous les arbres : il n’est pas rare de trouver un cabane de lombric tous les 20 centimètres.
STOC, le Suivi Temporel des Oiseaux Communs, est un programme de sciences participatives porté par le Muséum national d’Histoire naturelle depuis 1989. De nombreux observateurs bénévoles contribuent par ce programme à l’évaluation des dynamiques de population des oiseaux nicheurs communs.
Le bilan 2012 du STOC dans la région Ile-de-France témoigne d’une régression de 27 espèces (dont l’hirondelle rustique, l’hirondelle de fenêtre, le moineau domestique, le chardonneret élégant…) et de la progression de 17 autres. Ainsi, la fauvette grisette classée « quasi menacée » sur la liste rouge des oiseaux nicheurs au niveau national, a été déclassée en « préoccupation mineure » à l’échelle de l’Ile-de-France où sa population est en augmentation (voir la liste rouge régionale des oiseaux nicheurs d’Ile-de-France). A l’inverse, bien qu’encore commune, la linotte mélodieuse est de plus en plus rare en Ile-de-France et se classe parmi les « espèces quasi menacées ».
Depuis cette année, la cellule Biodiversité de la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise, la ferme d’Ecancourt et le pôle handi-nature de la base de loisirs de Cergy-Pontoise se sont associés pour contribuer à ce programme.
STOC, sur l’agglomération de Cergy-Pontoise, c’est un échantillonnage de 40 pointsd’écoutesur 16 km² sur la partie centrale du territoire et deux périodes de relevés (Avril et Mai). Pour l’ensemble des relevés, 52 espèces d’oiseaux ont été dénombrées.
Des oiseaux typiques de certains milieux ont ainsi été observés.
Milieux forestiers : pouillot véloce, grimpereau des jardins, geai des chênes, pic épeiche…
Milieux arborés :grives musiciennes et grives draines ont besoin d’espaces arborés pour nicher et de clairières ou de grandes pelouses pour se nourrir, tout comme le pic vert.
D’autres oiseaux se rencontrent partout, ce sont des ubiquistes :pigeon ramier, pie, étourneau sansonnet, corneille noire, rouge-gorge, mésange charbonnière et mésange bleue mais encore pinson des arbres, fauvette à tête noire, troglodyte mignon, accenteur mouchet.
Attention, il s’agit de relevés formatés par un protocole, sur un temps limité. Il ne s’agit pas d’un inventaire exhaustif. D’autres espèces non relevées lors du protocole, sont bien présentes sur le territoire de Cergy-Pontoise : chardonneret élégant, pic noir, faucon hobereau, chouette chevêche…
Dans le cadre des rendez vous du développement durable, l’agglomération propose une rencontre spécifique sur la participation à l’étude de la nature, à travers l’observation des oiseaux.
Les sciences participatives sont une façon d’observer utilement la nature. Le but est de mieux connaître et donc, de mieux protéger la biodiversité. Les sciences participatives recoupent des programmes d’étude ou de recherche associant des scientifiques et dont la mise en œuvre sur le terrain repose sur la participation de citoyens bénévoles et amateurs. Il s’agit de recueillir des données d’observation sur une thématique précise et sur la base d’un protocole scientifiquement établi.
Un point sera notamment fait sur le programme Oiseaux des jardins et le Suivi Temporel des Oiseaux Communs (STOC), qui sont des programmes nationaux pilotés par le MNHN et portés au niveau francilien par Natureparif et le CORIF.
Interventions :
– Laure TURCATI, Chargé de mission Flore et Vigie-Nature à‰cole NATUREPARIF, fera une présentation axée sur la biodiversité et les connaissances accumulées sur son érosion grâce aux sciences participatives, avec notamment un panaché de résultats sur différents groupes avec un zoom sur les oiseaux qui sont les mieux connus.
– Irène ANGLADE, chargée d’études au Centre ornithologique àŽle-de-France (CORIF), présentera le STOC-EPS et Faune àŽle-de-France,
– Gilles Carcassès, responsable de la cellule biodiversité de la CACP, présentera les actions de la CACP en matière de sensibilisation et animation pour le territoire.
– Nicolas COOK, directeur général de la Base de Loisirs de Cergy-Pontoise, présentera l’évolution de son offre d’animation vers la nature et notamment dans le domaine du handicap.
Les migrations nocturnes des amphibiens ont commencé !!! Des grenouilles agiles en grande quantité ont déjà été observées en fin de semaine dernière en Seine-et-Marne.
Au mois de février, les amphibiens sortent de leur phase de repos hivernal et quittent leur cachette pour se reproduire là ou ils sont nés. Lors de cette migration nuptiale, ils traversent les routes au péril de leur vie pour rejoindre les zones humides (mares,étangs, bords de rivières…), de plus en plus menacées.
Cette année, Natureparif renouvelle son enquête participativesur les routes d’àŽle-de-France traversées par les amphibiens. Pour cartographier ces sites à l’échelle régionale, vos informations sont précieuses ! Il vous suffit de cliquer sur le lien suivant, de vous inscrire et de renseigner votre observation : http://amphibiens.natureparif.fr/
C’est donc pour vous l’occasion d’assister aux premiers grands mouvements migratoires. Si vous avez le courage, quelques prospections ciblées en février et mars (qui consistent à parcourir doucement en voiture ou en vélo les routes en début de nuit) permettront de compléter la cartographie, et qui sait, d’observer d’autres animaux à l’occasion !