Avec son allure de perroquet et ses couleurs flamboyantes la perruche à collier est arrivée sous nos latitudes il y a une quarantaine d’années. Depuis, on lui a attribué de nombreux qualificatifs. Si on ne peut nier qu’elle soit exotique, colorée et parfois bruyante, la facette « désastre écologique » qu’on lui attribue souvent n’est pas si avérée que cela. On la croyait capable de déloger nos petits oiseaux et de s’accaparer toutes les ressources alimentaires, pourtant à la mangeoire elle n’a pas plus d’effet que nos gros oiseaux européens (comme la pie bavarde ou la tourterelle turque) sur la fréquentation des autres oiseaux. C’est ce qu’a pu démontrer une équipe du Muséum national d’Histoire naturelle grâce aux données BirdLab. L’expert nous explique :
Et comme les données BirdLab n’existent que grâce à vous : un grand merci ! Et surtout, continuez à enrichir les programmes de sciences participatives qui permettent de mieux comprendre la complexité nos écosystèmes.
La perruche à collier n’est pas invasive qu’en France : dans la région de Londres, il y en aurait dix fois plus qu’en Ile-de-France !
Un grand merci à Philippine LAMBERT (ESSEC Global BBA) pour la traduction anglaise de cet article et à son professeur d’anglais, Christophe Brook, pour son aimable complicité.
La grosse tache rouge en Ile-de-France correspond aux descendantes des échappées de conteneurs, suite à des accidents dans les aéroports d’Orly et de Roissy, dans les années 1970 et 1990. Vous avez pu aussi croiser la perruche à collier sur certaines de vos destinations de vacances.
Un rapport très détaillé établi par les spécialistes du Muséum national d’Histoire naturelle pour les gestionnaires du parc de Sceaux montre la répartition de ces oiseaux dans 150 communes franciliennes :
Les chercheurs démontrent la croissance exponentielle de cette population d’Ile-de-France qui a dà» aujourd’hui dépasser les 5000 individus, sur plus de 50 sites de reproduction. Ces oiseaux engendrent des dégâts dans certains vergers de particuliers en ville, car ils sont friands de cerises et de pommes. Ils occasionnent des nuisances surtout aux endroits où ils se rassemblent pour dormir en très grand nombre. A Massy, les riverains excédés par les fientes et le bruit ont réclamé l’élagage des arbres formant dortoir (3500 perruches !).
Les perruches concurrencent pour les nids d’autres oiseaux cavernicoles : les pigeons colombins, les étourneaux, les sittelles. On rapporte un comportement agressif envers l’écureuil roux. Mais notre adorable écureuil ne serait pas totalement innocent : les perruches ne font que se défendre en pourchassant un voleur d’œufs !
Où voir facilement des perruches à Cergy-Pontoise ? Les grands platanes du parc de l’abbaye de Maubuisson à Saint-Ouen l’Aumône en accueillent plusieurs dizaines. Laissez-vous guider par leurs cris stridents…
In Spring 2015, we told you about the ring-necked parakeet in Cergy-Pontoise. This exotic invasive species has not stopped increasing in numbers in France. Here is the map of observations in 2016 published by the website « Oiseaux des Jardins ».
The big red spot in Ile-de-France corresponds to the descendants of birds which escaped from containers, due to accidents at Orly and Roissy airports, in the 1970s and 1990s. You might have also come across the ring-necked parakeet at some of your holiday destinations.
A very detailed report established by the specialists of the National Natural History Museum for the managers of Sceaux park shows the distribution of these birds in 150 districts of Ile-de-France.
The researchers have shown the exponential growth in this population in Ile-de-France which must now exceed 5000 individuals, at more than 50 sites of reproduction. These birds cause damage in some orchards of private individuals in towns, because they are fond of cherries and apples. They cause a nuisance especially where they gather to sleep in huge number. At Massy, residents, infuriated by the droppings and noise, have asked for the pruning of the trees forming the dormitory. (3500 parrots !)
The parakeets fight for the nests of other cavernicolous birds : the columbian pigeons, the starling, the nuthatch. We note an aggressive behavior towards the red squirrel. But our adorable squirrel doesn’t seem to be that innocent: the parakeets are only defending themselves by chasing away the egg thief !
Where can such parakeets be seen in Cergy-Pontoise ? The big plane trees in the park of Maubuisson Abbey at Saint-Ouen l’Aumône welcome them by the dozen. Let yourself be guided by their strident calls…
Ce bel oiseau qui vole les graines de tournesol distribuées aux mésanges est une perruche à collier. Ces oiseaux tropicaux arrivés accidentellement en Ile-de-France dans les années 1970 se multiplient à vitesse grand V et leur population francilienne est passée ces deux dernières années de 3000 à 5000 individus.
En quarante ans, la température moyenne a augmenté de 1° à Paris. Cela donne plus de chances à ces oiseaux pour survivre en hiver. Ils y sont aidés par le nourrissage des passereaux dans les jardins ; les graines et la graisse proposée leur permettent de faire le plein calories ! Mais gare aux cerises et aux pommes l’été venu, ces oiseaux sont de grands frugivores. Les Londoniens envahis par 50 000 de ces perruches en savent quelque chose.