L'actualité des jardins

Le choix de la prairie

Le demi-deuil (Melanargia galathea) sur une fleur de centaurée : un spectacle classique des prairies © Gilles Carcassès
Le demi-deuil (Melanargia galathea) sur une fleur de centaurée : un spectacle classique des prairies © Gilles Carcassès

Pour favoriser la biodiversité de leurs trames vertes, et en application des principes de gestion différenciée des espaces verts, les collectivités conduisent souvent certains de leurs espaces herbeux en prairies plutôt qu’en pelouses régulièrement tondues. Se pose alors la question des modalités de gestion de ces prairies, notamment pour les dates des opérations de fauche. En ville, il faut bien considérer les contraintes locales et coordonner des objectifs parfois divergents.

Mais qu’appelle-t-on prairies ? Ce sont des espaces herbeux, dominés par les graminées, dans lesquels peuvent cohabiter de nombreuses plantes vivaces locales et quelques annuelles adaptées à  ce type de milieu. Pour conserver le caractère ouvert de ces espaces et empêcher l’arrivée des ronces, des arbustes et des arbres, il faudra effectuer au moins une fauche par an, ou entretenir par pâturage.

La sauge des prés est très appréciée des bourdons. © Gilles Carcassès
La sauge des prés, plante vivace des prairies, a de belle fleurs bleues appréciées des bourdons. © Gilles Carcassès

La faune sauvage qui bénéficie de la végétation de la prairie se portera très bien avec une seule fauche annuelle réalisée le plus tard possible en saison. Ainsi, une fauche tardive, classiquement réalisée en octobre, permet d’assurer le cycle de vie complet de la plupart des plantes jusqu’à  la maturation des graines, et favorise la reproduction des insectes qui leur sont associés.

Pour des raisons d’esthétique, d’usage ou de sécurité, une fauche intermédiaire peut être réalisée en été.  Il ne faut pas l’effectuer avant juillet : on ménagera ainsi la floraison des orchidées sauvages, et celle de nombreuses plantes vivaces sauvages qui font l’agrément et l’intérêt biologique des prairies pendant les mois de mai et de juin. Et pour une bonne production des graines de ces plantes, il est préférable d’attendre le 15 aoà»t. Après une fauche estivale, certaines vivaces de la prairie pourront faire une deuxième floraison à  l’automne, mais moins spectaculaire et sur des tiges moins hautes.

Une troisième opération de fauche est parfois ajoutée au printemps. Il faut alors prendre garde de l’effectuer avant la montée des tiges de ces plantes vivaces de prairies : pas après la fin avril en tout cas. Natureparif, dans son guide de gestion différenciée à  l’usage des collectivités préconise de ne pas faucher entre le 1er mai et le 15 aoà»t.

La prairie de la coulée verte à  Vauréal © Gilles Carcassès
La prairie de la coulée verte à  Vauréal © Gilles Carcassès

Il existe en fonction des types de sols et de l’exposition de nombreux types naturels de prairies. Sur notre territoire, les coteaux secs et pentus d’une part, et les zones inondables d’autre part fournissent les prairies les plus riches potentiellement en terme de biodiversité. L’entretien par le pâturage constitue un excellent moyen de développer le potentiel de biodiversité de ces espaces, qu’ils soient secs ou humides. Si l’on recourt au fauchage, il faut absolument exporter soigneusement les coupes pour ne pas enrichir le sol au risque de banaliser le cortège végétal. Le fauchage par barre de coupe (ou à  la faux pour les petits espaces) est bien plus respectueux de la vie de la prairie que le broyage mécanique. Enfin, le maintien d’une petite partie non fauchée permet de créer une zone refuge pour la faune qui ainsi pourra facilement recoloniser l’espace après les opérations d’entretien.

Une praire naturelle à  La Roche-Guyon. On devine sa composition : fromental, trèfle des prés, rhinanthe, campanule raiponce, centaurée jacée, orchis pyramidal, dactyle aggloméré, lotier corniculé... © Gilles Carcassès
Une praire naturelle à  La Roche-Guyon. On devine sa composition : fromental, trèfle des prés, rhinanthe, campanule raiponce, centaurée jacée, orchis pyramidal, dactyle aggloméré, lotier corniculé, silène enflé, sauge des prés… © Gilles Carcassès

Entretenir une prairie fleurie par Jardins de Noé

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Pour les amateurs de matériel

Un indicateur de qualité des prairies urbaines

La gestion écologique des espaces verts

L'actualité des jardins

Un indicateur de qualité de gestion des prairies urbaines

Parc du Sausset à  Villepinte © Gilles Carcassès
Parc départemental du Sausset à  Villepinte © Gilles Carcassès

Gestionnaires d’espaces verts publics ou privés, vous en rêviez, Natureparif l’a fait pour vous : un protocole innovant, simple et efficace pour mesurer la qualité de gestion de vos prairies.

Florilèges prairies est un protocole basé sur un relevé botanique annuel limité à  50 espèces de plantes et quelques mètres carrés. Facile et ne demandant pas beaucoup de temps, il est à  la portée de tous les jardiniers.

Ce protocole sera en phase de test en juin 2014. A l’invitation de Natureparif, les gestionnaires d’espaces verts sur le territoire de Cergy-Pontoise, notamment les services espaces verts des communes, sont invités à  l’essayer et à  participer à  son amélioration par la remontée de leurs observations.

La présentation du protocole Florilèges prairies par Natureparif est prévue mardi 10 juin 2014 à  14 h en mairie de Courdimanche.

Cette réunion d’information technique sera suivie dans l’après-midi d’un exercice d’application pratique en se déplaçant dans une prairie de Courdimanche.

Les gestionnaires ainsi dotés des outils du protocole (dont un livre illustré présentant de façon très claire les plantes à  reconnaître) pourront en cas d’incertitude sur la détermination faire appel à  la cellule Biodiversité de la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise qui aidera Natureparif à  accompagner localement le projet.

Si vous souhaitez participer, vous pouvez contacter Loà¯c Gallet à  Courdimanche, qui s’est porté volontaire pour organiser la réunion de lancement, à  l’adresse suivante : ctm@ville-courdimanche.fr

En savoir plus, sur le site de Plante et Cité

 

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Hortense et les jardins

DSC01477-001Jeudi 6 mars, au siège parisien du cabinet de conseil en environnement Astrance, Hortense Serret nous présentait en avant-première quelques résultats de sa thèse sur la biodiversité des jardins d’entreprises en Ile-de-France. Plusieurs entreprises de Cergy-Pontoise avaient accepté de participer à  l’étude en accueillant Hortense et ses stagiaires armées de filets à  papillons.

La conférence d'Hortense © Gilles Carcasses

Les jardins des entreprises représentent presque 10% des espaces verts urbains et participent de façon importante aux trames vertes. Ils constituent des espaces herbacés qui contribuent à  la préservation de la biodiversité en ville en créant des habitats favorables pour certaines espèces.

Tout l’enjeu est dans la gestion de ces jardins : l’étude a montré de nombreuses corrélations entre les pratiques d’entretien et la biodiversité.

Ainsi les coccinelles fréquentent d’autant plus les milieux herbeux que la fréquence des tontes est faible. On rencontre aussi plus d’espèces de papillons dans les jardins possédant des prairies gérées de manière extensive. Les espèces de papillons moins mobiles sont nettement défavorisées lorsque les jardins sont traités avec des produits phytosanitaires. Les proportions de plantes rares ou vulnérables sont plus fortes dans les zones de prairie ou de friche.

le demi-deuil est un papillon typique des prairies. Ici,ion le voit sur un origan © Gilles Carcasses
le demi-deuil est un papillon typique des prairies. Ici,on le voit sur un origan © Gilles Carcassès

Astrance propose aux entreprises soucieuses de la qualité de leur environnement de les accompagner dans des démarches visant à  favoriser la biodiversité.