Eté 2022, dans le cimetière de Cergy, ce lézard mâle quitte tout fringant une place de choix pour profiter de l’exposition au soleil. Il a repéré une femelle dans les parages.
Les présentations sont rapides, déjà le mâle saisit la femelle avec sa gueule.
Il ne cherche pas à la blesser, mais il semblerait que cette pression abdominale favorise l’ovulation et facilite la reproduction qui a lieu juste après.
C’est assez semblable à une prise de catch, mais il s’agit bien d’ébats et non d’un combat. Aucun des deux n’a été blessé dans l’affaire, et ils sont repartis comme ils étaient venus, chacun de leur côté.
Quelques kilomètres plus loin, sur le mur du cimetière de Courdimanche, l’histoire semble sur le point de se répéter.
Cette fois, c’est la femelle qui s’est présentée devant la cachette de ce mâle, qui a vite compris le message.
Quant à la suite, elle reste à la discrétion du massif dans lequel ils se sont laissés tomber…
Cela signifie-t-il que l’on verra plein de nouveaux lézards dans les cimetières cette année ? On l’espère !
Les dernières chaleurs donnent envie de lézarder au soleil. Et quand on parle du loup, on en voit le bout de la queue… ou pas !
En effet, ce lézard mâle a perdu un bout de la sienne. Enfin « perdu », il l’a sans doute volontairement laissée sur place. Il semblerait effectivement que les lézards puissent, d’une contraction musculaire volontaire, détacher un segment de leur queue. C’est ce que l’on appelle l’autotomie (découpe par lui-même). Plusieurs plans de découpe sont prédéfinis dans la queue du lézards tels des velcros maintenant les différents segments de queue. Les adhérences tiennent la queue unie dans les actions quotidiennes du reptile, mais celui peut décider, à l’aide d’un mouvement particulier, d’en détacher une. Très pratique pour échapper à un prédateur qui l’aurait saisi par cette extrémité !
D’autant plus qu’il peut ensuite faire repousser le segment égaré. Toutefois, à la différence des salamandres qui peuvent faire repousser n’importe lequel de leur membre, le lézard des murailles ne peut agir que sur sa queue.
Malheureusement, cette action n’est pas sans conséquence pour le pauvre lézard qui aurait pris cette décision. En effet, la repousse d’un membre est énergivore et use les cellules de son organisme. Il s’en retrouve fragilisé. Les remplacements successifs sont d’ailleurs de moins en moins efficaces : le morceau remplacé est finalement plus petit et moins agile que l’original. De plus, pendant toute la période de repousse le lézard manque d’un morceau de queue, or celle-ci lui permet de s’équilibrer lors de ses déplacements.
C’est l’occasion de rappeler que ces petits reptiles sont protégés par la loi, et que jouer à les attraper par la queue pour observer le phénomène d’autotomie n’est pas un service à leur rendre.
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Le lézard des murailles est un reptile, au même titre que les serpents, les crocodiles et les tortues. Il fait partie de la famille des Lacertidés. Nous le retrouvons partout en France.
Un animal à sang-froid
Cet animal, comme les autres reptiles, a le sang-froid. Il prend la température du milieu dans lequel il vit. C’est pour cela qu’il affectionne les milieux xérophiles (secs) et les bains de soleil. En effet, vous l’avez sà»rement déjà observé sur un mur ou une pierre en train de prendre le soleil. Si c’est le cas, c’est qu’il est en train de réchauffer son sang. On appelle cela la « thermorégulation ».
Le lézard est également un squamate, comme les serpents. C’est-à -dire que leur processus physionomique, sous l’action des hormones, fait qu’ils muent. Cette mue est plus fréquente chez les juvéniles tandis qu’elle est plus rare chez les individus les plus âgés. C’est un phénomène important pour le lézard car cela lui permet d’avoir une bonne hygiène : la mue lui permet de se débarrasser de parasites comme la tique.
C’est aussi un moyen de raviver les couleurs du mâle lors du printemps, quand les accouplements ont lieu. Parfois, le mâle orne les bords de son ventre de tâches bleutées, il s’agit de sa robe nuptiale.
Un léger dimorphisme entre mâle et femelle
Un dimorphisme sexuel est une différence entre le mâle et la femelle qui permet de déterminer le sexe de l’individu. Chez le lézard, le mâle présente des tâches noires plus larges et plus espacées que le femelle.
Une espèce protégée
Inscrit à l’annexe IV de la Directive « Habitats », le lézard est protégé au niveau national. Bien que l’espèce ne soit pas menacée, elle est souvent la proie des chats domestiques dans les jardins. La restauration ou la destruction des vieux murs font également disparaître un habitat de prédilection du lézard.
A vos observations !
Cette espèce figure parmi la liste à observer dans notre Atlas de la Biodiversité. N’hésitez pas à venir y saisir vos observations !