En cette période peu ordinaire, confinée chez moi, je suis attelée à mon télétravail quand je vois passer à la fenêtre une abeille sauvage. Une osmie, Osmia cornuta, cherche désespérément à faire son nid dans les trous d’évacuation de l’eau de mes fenêtres.
Ni une ni deux, ayant les outils à la maison, je scie une bà»che, y perce quelques trous et la fixe à la rambarde de la fenêtre.
Mon hôte ne tarde pas à accepter le contrat, et voilà qu’une nouvelle colocation s’instaure.
Installation progressive
Ma colocataire est une femelle. A la différence des mâles elle n’a pas le front blanc, et surtout, chez les osmies, seules les femelles s’occupent du nid. Je la vois faire des allers-retours entre le nid et le jardin.
Elle me montre d’abord son postérieur tout roux. Elle est en train de déposer des grains de pollens et du nectar sous forme de petites boulettes dans le nid. Les larves s’en nourriront avant de devenir de jolies abeilles poilues.
Puis son front noir. Elle est en train de pondre. Dans un nid, de quelques centimètres de profondeur, l’osmie pond plusieurs œufs, qu’elle sépare dans des petites logettes. Elle fabrique des parois à partir de cellulose. Chaque loge individuelle contient un œuf et une boulette de pollen et de nectar. Les oeufs femelles sont les plus en profondeur et les oeufs mâles les plus proches de la sortie. Ils émergeront les premiers au prochain printemps et attendront la sortie des femelles pour démarrer un nouveau cycle de reproduction.
En quelques jours le travail est accompli. Le nid est plein d’œufs et de pollen puis rebouché avec de la terre. Au printemps prochain je devrais avoir de nouveaux butineurs au jardin !
Bouche à oreille
L’hôtel a l’air de plaire, en voilà une deuxième !
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