Encore une belle découverte à Vauréal ! Le fourmilion longicorne (Distoleon tetragrammicus) est l’une des cinq espèces de fourmilions visibles dans notre région. Nous l’avons observé dans une friche sous le bois des Loctaines à Vauréal. Cette espèce typiquement méridionale semble atteindre dans les secteurs les plus chauds du Val d’Oise son extrême limite nord. Elle est protégée en Ile-de-France !
Sa larve prédatrice d’insectes vit au sol et ne fabrique pas d’entonnoir pour piéger les fourmis comme le fourmilion de Paris, ce qui la rend difficile à repérer. L’adulte est sans doute de mœurs nocturnes, il est d’ailleurs souvent attiré par les lumières des maisons. Que mange-t-il ? Un peu de pollen, paraît-il.
La lumière le soir n’attire pas que les papillons de nuit. La preuve, ces autres espèces sont venues sur la terrasse éclairée :
Le membracide bison (Stictocephala bisonia) est un homoptère américain naturalisé en France depuis le 19 ème siècle.
Le fourmilion longicorne (Distoleon tetragrammicus) est un névroptère souvent attiré la nuit par les lumières. Le plus commun en Ile-de-France, Euroleon nostrasa les antennes plus courtes.
Il est arrivé en bourdonnant, a rebondi sur mon épaule avant de se cogner lourdement au mur. Ce maladroit est un Copris lunaire (Copris lunaris) qui creuse sous les bouses de vaches, pour y enfouir de la matière et y déposer ses œufs. Il est très utile pour la décomposition des excréments.
D’une pierre deux coups : entre les pattes du scarabée, des passagers clandestins ! Ces acariens désireux de changer de bouse s’accrochent au scarabée, comme des citadins prendraient le bus. C’est juste un moyen de transport.
J’ai trouvé ces pièges en entonnoir dans le sol très sec d’un cabanon de jardin. Au fond de chaque entonnoir se cache dans la poussière une larve qui attend le passage d’un insecte imprudent. A son approche, la larve envoie un jet de sable, ce qui déstabilise la proie, et le repas arrive à domicile !
Là , c’est un gendarme en très fâcheuse posture. Il finira très vite sous les terribles mandibules de la larve.
Comment reconnaître le fourmilion parisien
J’ai sorti la larve et je l’ai placée sur le dos afin de bien observer les critères de détermination. Une tête plus longue que large armée de deux solides mandibules très poilues, absence de taches sombres sur les pattes postérieures : pas de doute c’est le fourmilion parisien, le plus commun des cinq Myrmeleontidae que l’on peut trouver en Ile-de-France.
Au passage, j’ai vérifié : cette larve ne progresse qu’en marche arrière ! C’est par une patiente manœuvre en spirale effectuée en marche arrière qu’elle creuse son entonnoir.
Les adultes ressemblent à des libellules de couleur terne, au vol malhabile.
D’autres espèces de fourmilion
Le fourmilion longicorne, un autre représentant des Myrmeleontidae, est aussi présent en Ile-de-France mais il est plus fréquent dans le sud de la France. Il est assez facile à observer là où il abonde, car l’adulte, attiré par la lumière, rentre souvent dans les maisons. La larve de cette espèce ne construit pas d’entonnoir-piège.
Le grand fourmilion, magnifique espèce méditerranéenne, a une envergure de 10 cm.