Bravo à Siegfried qui a reconnu les belles rayures du syrphe ceinturé. Eh oui, il s’agissait bien dans les deux cas du même insecte, Episyrphus balteatus, le syrphe ceinturé. Il y a en effet un mâle (à gauche) et une femelle (à droite), mais la différence de couleurs réside dans la date d’observation de cette petite mouche.
Les chercheurs du Muséum ont identifié, grâce au programme de sciences participatives SPIPOLL, que l’hiver la grande majorité des pollinisateurs encore actifs sont des mouches, de la famille des syrphes. De plus, le syrphe ceinturé (et d’autres espèces comme les eristales) changent de couleur. Ils sont globalement plus noirs en hiver qu’en été. En épluchant notre banque de photo j’ai pu faire le même constat, le différence est flagrante ! Cela leur permet très certainement de se réchauffer plus facilement, bien qu’on ignore encore les mécanismes en jeu pour ces modifications.
Revenons sur une séance photo estivale pour faire les présentations avec cette bien jolie mouche : Stratiomys potamida.
Le général rayé
Cette mouche est assez rare, ou du moins peu observée par les naturalistes franciliens. Elle ne fait l’objet que de 10 mentions dans la base de données régionale. Elle n’a d’ailleurs pas de nom français officiel. La traduction de son nom anglais Banded general qui donne « le général rayé » lui va plutôt bien. Le caractère rayé est assez évident, quant à l’aspect militaire il lui vient sans doute des deux fortes épines à la base de son scutellum (son dos). De plus, son nom latin Stratiomys signifie en grec « mouche soldat ».
Le terme potamida fait référence au fleuve. En effet, les larves de cette mouche sont aquatiques. Ce qui est assez cohérent avec le fait que nous ayons trouvé cet adulte aux Noirs marais, une des zones humides de Osny et donc un potentiel site de ponte.
Vu de dos, cette mouche a une silhouette très particulière avec son abdomen court, large et un peu aplati.
Un amateur d’apiacées
Le A est important, cette mouche ne consomme pas de pavots. On la trouve plutôt sur les ombelles des Apiacées : les plantes de la famille de la carotte ou, comme ici, de la berce (Heracleum sphondylium).
Enfin, détail important, les yeux totalement disjoints sur la face et au sommet de la tête nous indiquent qu’il s’agit ici d’une femelle.