L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

A la découverte des habitants de la prairie

Prairie du parc du belvédère à  Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

Voilà  la belle prairie choisie par la Maison de la nature de Vauréal pour une animation à  la découverte de la flore et de la faune sauvages. Depuis plusieurs années, les jardiniers de la ville ne fauchent cet espace qu’à  l’automne pour laisser toutes leurs chances aux nombreux insectes qui la peuplent, mais ils tracent à  la tondeuse quelques allées pour que le public puisse visiter l’endroit commodément.

Animation nature au parc du belvédère © Christophe Etchemendy

Mercredi 27 juin 2018, une dizaine de personnes s’étaient inscrites pour une animation gratuite proposée par la cellule Biodiversité de la Communauté d’agglomération. Les enfants ont pu s’essayer au maniement du filet à  papillons. Ils ont ensuite observé leurs captures dans des boîtes loupes : criquets, punaises, cicadelles, mouches, coccinelles, papillons de jour et de nuit de différentes espèces… La séance fut l’occasion de belles rencontres :

Sauterelle verte © Christophe Etchemendy

Cette jeune sauterelle verte femelle, reconnaissable à  son long ovipositeur en forme de sabre, est venue se poser sur l’une des participantes !

Rhagonycha fulva © CACP – Gilles Carcassès

Le téléphore fauve est très fréquemment observé sur les fleurs dans les jardins et les prairies. Sa larve est carnivore, elle chasse au sol les mollusques et les petits insectes.

Ephémère © CACP – Gilles Carcassès

Venu de l’Oise, cet éphémère se repose sur une feuille de carotte sauvage. Ce que l’on voit en avant de sa tête, ce ne sont pas ses antennes, mais bien ses pattes antérieures. Le mâle s’en sert pour s’agripper à  la femelle lors de vols nuptiaux collectifs.

L'actualité des jardins

Le jardin éphémère de l’Institut du Monde Arabe

© Gilles Carcassès
Jardin éphémère sur le parvis de l’Institut du Monde Arabe, à  Paris © Gilles Carcassès

Ce jardin éphémère (jusqu’au 25 septembre 2016) est né de la rencontre d’un grand paysagiste, Michel Péna, et d’un artiste réputé pour ses anamorphoses, François Abélanet.

Les fleurs de jasmins et les plantes aromatiques embaument l’air… Un salon invite à  la détente.

© Gilles Carcassès
Les structures végétalisées © Gilles Carcassès

D’étonnantes structures végétalisées semblent prendre leur envol. Le visiteur est invité à  prendre de l’altitude par une rampe installée en périphérie du jardin.

© Gilles Carcassès
Anamorphose © Gilles Carcassès

En un point précis du circuit de visite, on découvre l’anamorphose : ce dessin en étoile n’est qu’une illusion d’optique. Epatant !

© Gilles Carcassès
Les rosiers en pot © Gilles Carcassès

Un double alignement de roses parfumées des pépinières Delbard encadre majestueusement un bassin d’eau vive.

© Gilles Carcassès
Motacilla cinerea © Gilles Carcassès

Une bergeronnette des ruisseaux y trempe ses pattes roses sans se soucier des visiteurs. Elle est sà»rement en migration car c’est la pleine saison du passage post-nuptial. Elle picore de-ci de-là . Je décide de m’approcher pour étudier le menu du jour.

© Gilles Carcassès
Larve d’éphémère © Gilles Carcassès

Oh ! Dévinez quoi, des larves d’éphémères ! Dans le bassin d’un jardin éphémère : voilà  qui coule de source… Chapeau, les artistes !

L'actualité de la Nature

En longeant le parc à  bateaux

Voici un subimago de Cloeon en bien mauvaise posture © Gilles Carcassès
On peut faire des découvertes en fouillant dans les toiles d’araignées. Voici une subimago de Cloeon, un représentant de l’ordre des Ephéméroptères © Gilles Carcassès

Mais d’abord, c’est quoi une subimago ? Déjà  plus une larve aquatique, adulte ailé mais pas encore capable de s’accoupler, la subimago devra encore faire une dernière mue avant de devenir un adulte reproducteur. Pour celle-ci (c’est une femelle), c’est bien mal parti, engluée qu’elle est dans les fils d’une araignée tendus le long de la clôture du parc à  bateaux de la base de loisirs de Cergy-Pontoise.

Les éphémères passent jusqu’à  trois ans de leur vie dans l’eau (1), puis un jour les larves montent à  la surface pour émerger : la forme ailée, qui ne vivra généralement que quelques heures ou quelques jours, sortira de l’enveloppe par une déchirure au niveau du dos.

Cloeon est un genre d’éphémère caractérisé par sa nervation alaire. L’espèce pressentie, Cloeon dipterum, est très commune, y compris en ville. Elle est facile à  observer car elle est attirée la nuit par la lumière. Sa larve vit dans toutes sortes d’eaux calmes, des étangs aux bassins de jardin et aux abreuvoirs.

Ce n’est donc pas cette fois-ci que je découvrirai la 143ème espèce d’éphémère pour la France. Il me faudrait pour cela beaucoup de compétence et de persévérance ou une chance insolente, mais ce genre d’espoir fait vibrer bien des naturalistes. La systématique et la prospection des éphémères est un sujet très jeune, des spécialistes le défrichent avec passion : pas moins de 16 nouvelles espèces pour la France ont été recensées depuis 1997, la dernière il y a quelques jours seulement !

Au fait, pourquoi ce serait une femelle ? Si ce Cloeon était un mâle, il aurait de plus bien gros yeux, m’a-t-on expliqué. Vous avez deviné : c’est pour mater les femelles !

Découvrez la fabuleuse histoire de la manne blanche

http://www.opie-benthos.fr/opie/pages_dyna.php?idpage=899

(1) Un spécialiste me précise : « La longévité de la larve est liée à  la température du milieu : il y a donc des cycles vitaux qui s’accomplissent en quelques mois pour certaines petites espèces des cours d’eau de plaine, ou en quelques années dans les torrents d’altitude nés de la fonte des glaces. »