Une étude hollandaise à grande échelle sur la diversité et l’abondance des papillons de jour depuis 1990 permet de dessiner des tendances et d’émettre des hypothèses quant aux causes des changements constatés.
Tout d’abord, si de nombreuses espèces sont en net déclin, toutes ne le sont pas. Ainsi, le Tyrcis tire son épingle du jeu et ses effectifs progressent nettement. Une autre étude montre que l’espèce serait capable de s’adapter à la raréfaction des haies qu’il affectionne et à la fragmentation de son habitat, en améliorant ses performances de vol.
La raréfaction de la plante-hôte de la chenille est très certainement une explication pour le déclin de certaines espèces autrefois communes. C’est le cas du Citron, papillon inféodé à deux arbustes indigènes qui poussent dans les haies, la bourdaine et le nerprun.
Pour la chute des effectifs de la Petite tortue, il s’agit d’autre chose, car les orties qui nourrissent ses chenilles prolifèrent au bord des champs et dans les friches, en raison des fertilisations azotés, de l’épandage des lisiers, des dépôts de déchets verts, de la non-exportation des coupes… C’est plutôt dans la qualité et l’abondance des nectars, source de nourriture des papillons, que se trouve l’explication. Là encore, les pratiques agricoles sont pointées du doigt : fertilisation des prairies, désherbage et labour des bords de champs amenuisent la diversité florale et font se raréfier les fleurs des meilleures espèces nectarifères.
Source :
https://www.zoom-nature.fr/fleurs-et-papillons-unis-dans-un-meme-declin/