On appelle barbacanes ces fentes ménagées dans les murs de soutènement, elles sont destinées à évacuer l’eau de drainage. En voici un exemple à Vauréal :
De la terre fine s’écoule de l’ouverture. Curieux, je jette un œil à l’intérieur.
Ce sont des abeilles solitaires qui escaladent la pente abrupte et font rouler quelques grains de terre sèche sous leurs pas. Elles habitent tout au fond de cette cavité. Ces insectes, inoffensifs et bons pollinisateurs, creusent des terriers dans les parois de terre et y entassent du pollen pour la nourriture de leurs larves.
La pilosité dense et épaisse qui équipe leurs pattes postérieures leur permet de transporter le pollen. Celle abeille ouvre aimablement les ailes. L’examen de la nervation alaire me confirme la famille des Andrenidae.
A l’entrée de la barbacane, il y a du monde !
Ce bombyle bichon pondra ses œufs à l’entrée des terriers des abeilles solitaires et ses larves se développeront au détriment de celles des andrènes. Comme chez les Villa (autre genre de la famille des Bombylidae), la femelle possède une poche à sable dont elle se sert pour alourdir ses œufs poisseux et mieux les projeter. Un peu plus bas, un Nomada semble aussi guetter le moment propice pour commettre son forfait. Les larves de Nomada consomment également les provisions des abeilles sauvages au fond de leur terrier. C’est pour cela qu’on les nomme guêpes coucous. Il existe en France au moins 80 espèces de Nomada et certaines d’entre elles sont spécialisées dans le parasitage d’une seule espèce d’abeille solitaire.
J’observe aussi qu’une mouche grise tournicote à l’entrée de la barbacane et finit par se poser sur le mur.
Les dessins de sa tête sont caractéristiques du genre Leucophora. Les leucophores sont des mouches coucous. Mais cette mouche n’ira pas pondre dans le terrier de l’abeille, car c’est un mâle. Il attend le passage d’une femelle de son espèce.