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La Digitaire sanguine

Bravo à celles et ceux qui on trouvé notre effrontée des jardins, la digitaire sanguine.

Elle se retrouve souvent sur le banc des accusés, condamnée d’être une mauvaise herbe ruinant l’esthétique et la densité des pelouses de nos jardins. « Mauvaise herbe », voilà une appellation qui désigne bien souvent des végétaux qui poussent sans être volontairement semés là où on ne les voulait pas. Pourtant, nombreux sont ceux qui apportent une touche de merveilleux, voire des bénéfices au jardin : une couleur, un usage, une histoire, la biodiversité qui leur est liée ou encore leurs adaptations remarquables pour survire !

Notre petite digitaire sanguine est une plante herbacée annuelle aux chaumes pouvant atteindre de 10 à 30 cm de long.

Digitaire sanguine, Digitaria sanguinalis – Cergy © CACP – Emilie Périé

Cette digitaire est une herbe vivace aux épis rappelant vaguement les doigts d’une main d’où son nom Digitaria qui dérive du latin digitus « doigt ».

La plante est principalement cultivée comme fourrage. Dans le passé, elle était cultivée pour ses graines en Europe de l’Est. On la retrouve aujourd’hui dans les champs, chemins, milieux sablonneux et jardins.

Sa période de floraison s’étend de juillet à septembre. On observe qu’elle possède entre 2 et 8 épis, souvent décalés sur la tige, les épillets ont une longueur de 3mm et ne possèdent qu’une seule fleur. Les feuilles quand à elles sont courtes et velues avec parfois des taches pourpres.

Digitaire sanguine, Digitaria sanguinalis – Cergy © CACP – Emilie Périé

Cette plante ressemble beaucoup au chiendent pied de poule (Cynondon dactylon), une poacée annuelle.

Sources

Digitaria sanguinalis (L.) Scop., 1771 – Digitaire sanguine, Digitaire commune-Présentation (mnhn.fr)

Digitaria sanguinalis – synthese – eFlore – Tela Botanica (tela-botanica.org)

L'actualité de la Nature

La matricaire odorante

Matricaire odorante – bord de champ en plaine maraichère à  Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Cette espèce de matricaire a la caractéristique de ne pas avoir de fleurs ligulées, aussi ses inflorescences forment de curieux cônes verts. Toute la plante dégage quand on la froisse une odeur aromatique qui rappelle l’ananas.

Cette adventice annuelle est largement présente dans les champs de betteraves, de céréales et les cultures maraîchères. D’origine asiatique et américaine, elle a été introduite en France vers 1860. Elle se plaît dans les sols tassés, c’est pourquoi on la trouve fréquemment dans les chemins et aux abords des fermes.

Matricaria discoidea – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Source :

Matricaria discoidea, par Ephytia (INRA)

L’herbe-ananas a fait son chemin, par Zoom Nature

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L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Deux Galinsoga, et des bananes

Une verdure généreuse qui se contente de peu !

Végétation spontanée au pied d’un mur – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Un peu de verdure vient égayer ce pied de muret en briques dans l’escalier qui mène au Verger. Ces Galinsoga se sont semés un peu partout dans ce secteur de la dalle Grand centre à  Cergy, profitant des moindres fissures.

Galinsoga quadriradiata – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Vues de près, ces fleurettes blanches à  cœur jaune sont simples et charmantes.

Mais d’où viennent-elles ?

On rencontre en fait en Ile-de-France deux espèces de Galinsoga très ressemblantes. Celle-ci dont les pédoncules des fleurs sont nettement poilus est Galinsoga quadriradiata. A l’inverse les poils des pédoncules de Galinsoga parviflora sont peu visibles à  l’œil nu. Le domaine de cette dernière est Paris et la petite couronne, l’espèce quadriradiata étant plus largement répandue en grande couronne.

Ces deux espèces sont originaires d’Amérique sub-tropicale (Chili, Bolivie, Brésil, Colombie, Argentine, mais aussi Mexique).

Encore un coup des botanistes !

Galinsoga parviflora a été introduite par des botanistes, dont on connaît la manie de la collection, au Jardin des Plantes de Paris en 1785. Elle était aussi cultivée au Jardin royal de Madrid, d’où lui vient son nom, Martinez Galinsoga ayant été le directeur de cet établissement vers 1800. On l’a citée aussi dans les collections du Jardin botanique de Berlin à  la même époque. Son expansion progressive en Europe depuis le début du XIXe siècle a été facilitée par ses nombreux moyens de dissémination : akènes à  aigrettes portés par le vent, flottaison dans les eaux d’épandage, transports de terre, accrochage des akènes dans le pelage des animaux, pollutions de semences, adventices dans les pots des pépiniéristes et horticulteurs…

Passagères clandestines parmi les régimes de bananes ?

Galinsoga quadriradiata est d’introduction plus récente et elle a sans doute bénéficié de l’accélération des transports mondiaux de marchandises. On soupçonne l’explosion du commerce de la banane en provenance d’Amérique du Sud dans les années 1920. Des graines auraient voyagé parmi les régimes de bananes chargés dans les cargos frigorifiques, nommés bananiers, mis en service au début du XXe siècle.

Mais cette espèce a aussi été cultivée aux Jardin des plantes de Paris en 1862. Elle était signalée en Belgique en 1870. La grande ressemblance entre les deux espèces rend cependant incertain bon nombre de signalements…

Ils sont blagueurs ces anglais !

On ne connaît pas de nom vernaculaire français aux Galinsoga. Les anglais sont plus inventifs : ils nomment cette plante « gallant soldiers », c’est un jeu de mot (ah, ah !) Traduit en français, soldat galant, ça ne fonctionne pas vraiment.

Sources :

Galinsoga quadriradiata, par Ephytia (INRA)

Renseignements systématiques et géographiques à  propos de l’apparition de Galinsoga aristulata (syn quadriradiata) en Bresse, par J-B. Touton et M. Coquillat (Société Linéenne de Lyon – 1960)