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La trachémyde écrite

Bravo à ceux qui ont reconnu la silhouette d’une tortue qui nageait sous l’eau ; et plus particulièrement celle de la trachémyde écrite, Trachemys scripta, aussi connue sous le nom de tortue de Floride. Elle est facilement reconnaissable lorsqu’elle nous montre ses tempes rouges.

Trachémyde écrite, Trachemys scripta © CACP – Emilie Périé

Une tortue arrivée tout droit des Etats-Unis !

Ou presque. Celle-ci est probablement la descendante d’une tortue importée dans les années 80 comme animal de compagnie.

Encore que … Le commerce de la tortue de Floride, classée comme espèce exotique envahissante, est interdit en Europe depuis 1997. Or ces tortues, dans les bonnes conditions, peuvent vivre près de 40 ans. Il n’est pas exclu qu’elle ait éclos sur les rives du Missipipi dans les années 90, qu’elle ait ensuite été envoyée en Europe pour passer quelques temps le terrarium d’une famille du secteur avant d’être expulsée dans les bassins de l’île de loisirs où elle profitait finalement du soleil en ce matin de juin 2024.

Qui sait quel a été le parcours de vie de cette petite tortue.

Trachémyde écrite, Trachemys scripta © CACP – Emilie Périé

En tous cas, elle serait bien mieux en Floride qu’en France. Le climat européen ne parait pas leur convenir et la reproduction semble plus compliquée ici qu’outre Atlantique (bien qu’avec la tendance au réchauffement actuelle cela pourrait évoluer). De plus, dans les endroits où elle se développe mieux (comme sur la bassin méditerranéen) elle entre en compétition avec la tortue locale : la cistude d’Europe ; dont les populations déclinent de manière drastique.

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La tortue de Floride se reproduit-elle à  l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise ?

L'actualité de la Nature

La tortue de Floride se reproduit-elle à  l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise ?

Trachemys scripta elegans, la tortue de Foride © CACP – Gilles Carcassès

Tout le monde a déjà  observé ces grosses tortues qui se prélassent au soleil dans les étangs. Elles ont toutes la même histoire : quelqu’un se laisse tenter par un bébé tortue dans une animalerie, et puis l’animal vorace grossit, finit par remplir l’aquarium, ne sent pas très bon et fait preuve d’agressivité. Et, souvent faute d’autres solutions, la tortue encombrante se retrouve dans le milieu naturel. Ce n’est pas forcément un cadeau pour la nature car ces tortues américaines sont susceptibles d’avoir un impact négatif sur les populations des tortues indigènes, là  où elles existent.

Tortue de Floride en ponte – Ile de loisirs de Cergy-Pontoise © Sylvain Daguenet

Elle a pondu !

Cette femelle, photographiée par un animateur nature de l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise au mois d’aoà»t 2016, était en ponte. Mais plusieurs facteurs limitent très fortement les chances de succès de reproduction de cette tortue en Ile-de-France.

Pour l’instant, on ne rapporte des cas de reproduction réussie que dans la moitié sud de la France. Il faut en effet une température suffisamment élevée (de l’ordre de 25 à  30°) pendant les 70 à  90 jours que nécessite l’incubation. Mais avec le réchauffement climatique, allez savoir !

Très peu de mâles !

Les conditions de températures optimisées pour la rentabilité des élevages ont abouti à  la production de 90% de femelles, la température au cours de l’incubation ayant un effet direct sur le sexe des nouveaux-nés. Ce sex ratio déséquilibré, qui se retrouve naturellement dans les populations des adultes relâchés dans nos étangs, est bien sà»r un facteur qui peut limiter le taux de fécondation des œufs.

L’histoire d’un commerce juteux

Au départ destinées au marché intérieur américain des nouveaux animaux de compagnie, ces tortues ont été interdites de vente aux Etats-Unis en 1975 en raison de suspicion de cas de salmonellose transmise à  des enfants. Aussi, c’est tout naturellement que les producteurs américains se sont tournés vers l’exportation. On estime qu’entre 1985 et 1994, plus de 4 millions de tortues ont ainsi été importées en France.

Maintenant, c’est fini

En1997, la Commission européenne a interdit ces importations. Aujourd’hui, cette espèce fait partie des 49 espèces exotiques envahissantes réglementées en France.

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Les écrevisses de la base de loisirs de Cergy-Pontoise

Le glouton des profondeurs

La crevette tueuse du Danube

Sources :

Tortue de Floride, par le Conservatoire d’espaces naturels corse

Tortues de Floride, par Maison pêche et nature (ville de Levallois)

Trachemys scripta elegans, par le Centre de ressources Espèces exotiques envahissantes

Thèse de Virginie Delmas – La tortue à  tempes rouges, une espèce exotique et introduite en France : premiers résultats sur les potentialités de colonisation de l’espèce (2006)