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Le ruban d’eau

Que sont donc ces étranges boules épineuses trouvées dans les mares du Golf de Saint-Ouen-l’Aumône ? Des fruits de Liquidambar ? Des brochettes de jeunes marrons ? Des hérissons verts ? Bien heureusement rien de tout ça, en effet nous avons plutôt affaire aux fruits bien singuliers du rubanier dressé.

Sparganium erectum, le rubanier d’eau – Saint-Ouen-l’Aumône © CACP – Emilie Périé

Le genre Sparganium est divisé en trois espèces dans notre région : emersum, le rubanier émergé ; natans, le rubanier nain ; erectum, le rubanier dressé. Et c’est bien à cette dernière espèce que nous allons nous intéresser dans cet article.

Le rubanier dressé est une plante de la famille des Typhaceae, la même famille que les fameuses massettes. Elle est typique des eaux plus ou moins stagnantes, dans les mares, les bords d’eau, les noues, les mégaphorbiaies… Selon les sources cette plante serait comprise entre 50 et 150 centimètres en moyenne, mais elle pourrait tout de même atteindre 2 mètres de haut.

Sparganium erectum, le rubanier dressé – Maurecourt © CACP – Emilie Périé

Nous avions déjà vu cet étonnant végétal à la zone humide de la Saussaye à Maurecourt en compagnie de la scutellaire casquée, la guimauve officinale, l’épiaire des marais, la sagittaire ou encore la rorripe amphibie. La large gamme d’habitats dans laquelle croît le rubanier dressé garantit une stabilité de celui-ci dans notre région, il y est d’ailleurs considéré comme « assez commun » sur Florif.

Sparganium erectum, le rubanier dressé – Feucherolles © CACP – Gilles Carcassès

Voici un exemple de rubanier dressé en pleine floraison au mois de juin, comme on peut le constater les fleurs sont séparées en deux versions différentes pour les deux sexes :

  • Les inflorescences (groupe de fleurs) mâles sont reconnaissables aux petits glomérules (boule denses) sombres qu’ils forment au somment des tiges florales.
  • Les inflorescences femelles sont quant à elles bien plus évidentes grâce à leur taille supérieure à celle des mâles et aux longs et fins stigmates (organes femelles) blancs au bout de chaque fleurs.

Les fleurs les plus précoces apparaissent à partir de juin tandis que les plus tardives peuvent pousser jusqu’à septembre.

Sources :

Flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

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