Aux Rencontres naturalistes d’Ile-de-France du 1er décembre 2018, j’ai découvert un super site sur les poissons du bassin de Seine Normandie ! Voici une image tirée de leur page consacrée aux fiches (détaillées et très bien faites) des différentes espèces de poissons :
Imaginiez-vous une telle diversité ?
Retrouvez nos articles sur quelques poissons de l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise :
Leçon de pêche n°2 à l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise
Voici deux poissons argentés aux nageoires rouges qui vivent en bancs dans les étangs de Cergy-Pontoise : le rotengle et le gardon. Ces deux espèces sont de bonnes proies pour le brochet.
Mais comment faire pour les différencier ?
Il faut regarder les bons détails !
Le museau : le rotengle capture des proies flottantes ou près de la surface, sa bouche est logiquement tournée vers le haut et son front est moins bombé que celui du gardon qui se nourrit au fond et dont la bouche s’ouvre vers le bas. C’est le critère le plus facile.
Les nageoires : chez le rotengle, la nageoire dorsale est implantée très en arrière, en décalage par rapport aux nageoires pelviennes (ventrales), ce qui n’est pas le cas chez le gardon.
Les yeux : le gardon aurait les yeux plus rouges, mais c’est variable.
Et il paraît que les deux espèces peuvent s’hybrider, ça peut faire une bonne excuse si on ne sait pas trancher.
Application :
Alors pour celui-ci, l’ouverture de la bouche est vers le haut : c’est un rotengle !
En patrouille près de la surface, avec la nageoire dorsale implantée en arrière des pelviennes : encore des rotengles !
Son nom viendrait de cette ressemblance. Mais qu’on ne s’y trompe pas, il n’embroche pas ses proies, il les engloutit, au terme de l’accélération puissante mais brève que lui permet son corps musclé et profilé. Le brochet chasse en embuscade parmi les branches immergées et la végétation aquatique. Il fonce sur tout ce qui passe à sa portée : poissons de toutes sortes, écrevisses, et même canetons !
Les femelles, qui peuvent atteindre un mètre et peser jusqu’à 30 kilos, pondent des milliers d’œufs au printemps dans les herbes aquatiques à faible profondeur. Quelques-uns de ces œufs seulement donneront des brochetons d’avenir. Le jeune brochet, s’il ne s’est pas fait manger avant, peut atteindre 30 cm au terme de sa première année. Ses flancs sont marqués de barres claires qui s’estomperont avec l’âge.
Chair empoisonnée…
Comme tous les superprédateurs, sa chair accumule fortement les polluants tels que le plomb, le mercure, le PCB, les pesticides, les dioxines… Ainsi, dans les fleuves et rivières trop pollués sa consommation est interdite. Les sages pêcheurs sont bien avisés de relâcher les brochets près capture !
Je n’y connaissais rien en poissons. Jacques, animateur nature à l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise et fin pêcheur, a fait mon initiation. Maintenant, je sais reconnaître les deux espèces de perches qui peuplent les bassins de l’Ile de loisirs.
La perche commune
Toute zébrée, voici la perche commune. C’est un poisson carnassier qui peut mesurer jusqu’à 50 cm pour un poids de 3 kg. La perche commune apprécie les eaux calmes des étangs et aime se cacher sous les pontons ou parmi les rochers. Sa chair est réputée. Les pêcheurs savent qu’il faut faire attention en la manipulant car sa nageoire dorsale épineuse est très piquante. C’est un animal grégaire qui se regroupe en bancs et chasse à plusieurs les petits poissons. Cette espèce consomme aussi des crustacés, des vers, des larves d’insectes…
La perche soleil
Introduite en France en 1877, la perche soleil est une espèce invasive originaire d’Amérique du Nord. On la reconnaît aisément à ses vives couleurs. Chez cette espèce au comportement territorial, la ponte s’effectue dans un nid préparé par le mâle à très faible profondeur. Les œufs des autres poissons semblent sa nourriture préférée, aussi la perche soleil est-elle réputée nuisible. Elle peut atteindre une vingtaine de centimètres de long et n’a aucun intérêt culinaire (ce qui aggrave sérieusement son cas !).
Comme chez la perche commune, la nageoire dorsale déployée de la perche soleil est impressionnante, et piquante !
Toutes carnivores qu’elles soient, les perches sont elles-mêmes des proies de choix pour le brochet, comme l’atteste ce leurre articulé arborant les rayures de la perche commune.
Ce ne fut pas une mince affaire que de remplir la première mission confiée par mon maître de stage : reconstituer un squelette de poisson crédible à partir de restes de pelotes de réjection d’un martin-pêcheur. Autant vous dire qu’il ne faut pas avoir la tremblote !
En rentrant au bureau, j’ai trié les arêtes par forme et par taille : les côtes, les vertèbres, les opercules, les arêtes des nageoires et des tas de petites choses difficiles à déterminer. Heureusement, des chercheurs ont laissé sur internet des clés d’identification et des schémas utiles pour comprendre comment s’emboîtent tous ces os.
Aussi vrai qu’il en ait l’air, ce n’est qu’un faux poisson puisque les restes assemblés proviennent de dizaines de poissons, sans doute même d’espèces différentes. De plus, cette présentation n’est qu’une vague reconstitution à plat d’un assemblage qui se fait dans la nature en trois dimensions.
Un petit os étrange m’a particulièrement donné du fil à retordre, il s’agit de l’os pharyngien. Il est situé au fond du gosier du poisson, et ses dents lui servent à broyer des aliments coriaces comme des coquilles de mollusques. En fait, les os pharyngiens vont par paire, un à droite et l’autre à gauche, en miroir.