A qui est ce bel ocelle ?
A lundi pour la réponse !
Bravo à Philippe qui a reconnu le fruit de l’érodium à feuilles de cigà¼es, Erodium cicutarium.
On l’appelle aussi érodium bec-de-grue, ou bec de héron, car comme les géraniums, son fruit a la forme du bec des grands échassiers.
A maturité le bec s’enroule et tombe avec le fruit au sol. Cette graine en tire-bouchon est étonnante. Les variations d’humidité font s’enrouler et se dérouler le ressort ce qui déplace la graine jusqu’à une fissure ou un trou où elle se plante. Les tours et détours successifs du « ressort » visse la graine dans le sol où elle pourra germer.
Voyons un peu le fonctionnement de cette graine placée sur un mouchoir humide pendant 20 min (et accélérée 32x).
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D’autres plantes, comme l’avoine, utilisent la même stratégie pour la dispersion des fruits.
Erodium cicutarium, par Sauvage du Poitou
La flore d’àŽle-de-France, par Philippe Jauzein et Olivier Nawrot
Bravo à Damien qui a reconnu la rosée du matin dans les fruits du salsifis.
Les salsifis font partie des astéracées liguliflores à fleurs jaunes.
A maturité, chaque ligule jaune (chaque fleur) laisse place à un fruit : un akène surmonté d’un pappus. L’akène désigne un fruit sec (le contraire de charnu, comme une cerise par exemple) qui renferme une unique graine (à la différence des gousses des fabacées qui en contiennent plusieurs). Le pappus, ou aigrette, est le faisceau de soies qui sert de « parachute » au fruit. Il a une bonne prise au vent et permet au fruit de s’envoler loin pour s’installer et germer sur un nouveau terrain.
Ceux des salsifis sont assez impressionnants, ils mesurent plusieurs centimètres.
Car il y a deux espèces en àŽle-de-France : le salsifis des prés (Tragopogon pratensis) et le salsifis douteux (Tragopogon dubius). Le salsifis des prés est considéré comme beaucoup plus commun dans la région, pourtant sur le territoire de Cergy-Pontoise c’est le salsifis douteux que j’ai le plus croisé. La différenciation est assez simple : le pédoncule du salsifis douteux est creux, renflé et compressible alors que celui des prés ne l’est pas.
La flore d’àŽle-de-France, par Philippe Jauzein et Olivier Nawrot
Tragopogon pratensis par FLORIF