L'actualité de la Nature

Dans mon compost : Psychoda surcoufi

Les mouches de la discorde

La pratique du compostage collectif entamée dans la bonne humeur vire soudain à  la soupe à  la grimace : « Beurk, il y a des mouches dans ton composteur ! »

Psychoda surcoufi © Gilles Carcassès

Heureusement qu’elles sont là , ces petites mouches, leurs larves participent activement au travail de transformation de la matière organique ! L’explication scientifique saura-t-elle vaincre les réticences et enrayer les défections ? Pas sà»r…

Les composteurs peuvent héberger de nombreuses espèces de diptères, notamment des drosophiles et des mouches de terreau. Cette espèce-ci, gracieuse comme un petit flocon, appartient à  une autre famille, celles des Psychodidae.

Ses ailes sont couvertes de longues écailles qui lui donnent un air de papillon. Psychoda surcoufi est l’une des rares espèces de sa famille à  être facile à  reconnaître : une bande sombre zigzague en travers de son aile pâle.

Une espèce coprophage et cosmopolite

L’espèce apprécie particulièrement les bouses de vaches, les lisiers, les latrines.  Elle a conquis le Monde en accompagnant depuis longtemps les hommes et leurs animaux dans les voyages au long cours.

On la croise souvent au jardin, posée sur les composteurs.

Observations au compost

Vous n’avez pas encore de compost chez vous et vous souhaitez pouvoir valoriser vos déchets organiques et observer la faune incroyable qui s’y développe ? Si vous habitez Cergy-Pontoise, sachez que la Communauté d’agglomération peut vous fournir des composteurs, que vous soyez en habitat pavillonnaire ou en collectif.

Retrouvez les autres habitants du composteur :

la blaniule mouchetée

le cloporte rugueux

la punaise élégante

les collemboles

L'actualité de la Nature

Piégés deux soirs de suite !

Arum maculatum - Neuville-sur-Oise © Gilles Carcassès
Arum maculatum – Neuville-sur-Oise © Gilles Carcassès

Vous avez sans doute déjà  remarqué ces grandes spathes claires et leur curieuse massue violette dans les sous-bois humides ou dans les haies. Ces spadices sont les inflorescences du gouet (Arum maculatum). Sous la massue violette stérile, l’enroulement de la spathe cache une chambre florale. On y trouve de haut en bas : des fleurs stériles réduites à  l’état de poils blancs, des fleurs mâles groupées d’aspect rougeâtre et un épi de fleurs femelles, blanches et globuleuses.

Fleur d'arum ouverte © Gilles Carcassès
Fleur d’arum ouverte (au premier jour de floraison) © Gilles Carcassès

La pollinisation de cet espèce est digne d’un roman. Le premier soir, à  la tombée de la nuit, la massue chauffe par un processus chimique et émet une odeur d’excrément qui attire des moucherons de plusieurs espèces. Ceux-ci glissent à  l’intérieur de la chambre et malgré leurs tentatives ne peuvent ressortir en raison de la présence des poils blancs qui obstruent le passage. Le lendemain en début d’après-midi, les étamines des fleurs mâles libèrent leur pollen puis les poils fanent laissant libre le passage aux insectes qui se sont couverts de pollen dans l’ascension vers la liberté. Le soir, ces mêmes insectes, attirés une seconde fois par l’inflorescence d’un autre arum en début de floraison, tombent à  nouveau dans le piège. Ils fécondent alors les fleurs femelles de cet arum. On voit sur la photo ci-dessus un de ces petits diptères captifs posé sur une fleur femelle à  la base de l’inflorescence.

Moucheron sur un arum © Gilles Carcassès
Libéré par mon intervention, ce moucheron s’aventure sur la spathe © Gilles Carcassès
Les étamines de cet arum sont mà»res © Gilles Carcassès
Le lendemain, les étamines de cet arum sont mà»res et libèrent leur pollen © Gilles Carcassès
© Gilles Carcassès
Les fleurs femelles ainsi fécondées donneront en été ces épis de baies toxiques © Gilles Carcassès

La pollinisation des Araceae, par l’OPIE

Un dossier pédagogique très complet sur l’Arum maculatum