Non classé

Drôles d’écorces

De toutes les couleurs, formes et textures, les écorces n’ont pas fini de nous étonner. Rien que sur l’agglomération, nous avons déjà un beau palmarès de ces curieux revêtements qui entourent les troncs et les branches. Nous allons, dans cet article, voir quelques écorces des arbres de chez nous qui méritent le détour.

Des motifs étonnants

Populus sp., l’écorce d’un peuplier – Neuville-sur-Oise © CACP – Emilie Périé

Les milliers de petits losanges qui ornent ce tronc nous donnent un indice non négligeable quant à l’identification de la famille des Salicaceae, à laquelle appartient cet arbre.

Cet exemplaire fait partie d’un alignement le long des berges de l’Oise à Neuville. Au vu de la couleur claire de l’écorce, nous devons certainement avoir affaire à un traditionnel peuplier blanc ou à l’hybride assez répandu qu’est le peuplier grisard.

Une écorce liégeuse

Ulmus minor, l’orme champêtre – Neuville-sur-Oise © CACP – Emilie Périé

Voilà une écorce des plus remarquables ! Les excroissances subéreuses (liégeuses) de ce petit arbre typique des haies bocagères et des lisières se retrouvent autant sur les jeunes rameaux de deux ou trois ans que sur les branches et les troncs plus âgés.

Ces couches de liège sont de taille plus ou moins variable, notons que chez certains individus ce critère déterminant est parfois absent. En région francilienne seules deux espèces sont capables de produire de telles curiosités : l’orme champêtre (Ulmus minor) et l’érable champêtre (Acer campestre).

Aussi fine que du papier

Betula pendula, le bouleau verruqueux – Cergy © CACP – Matthieu Delagnes

Reconnaissables parmi tous, les bouleaux possèdent une écorce particulière. Elle est très fine, blanche, munie de lenticelles éparses et se desquame de temps à autres afin de se renouveler. Avec l’âge certains bouleaux, comme celui ci-dessus, perdent cette particularité au profit d’une écorce sombre et crevassée.

Écorces détachables

Clematis vitalba, la clématite des haies – Rosny-sur-Seine © CACP – Gilles Carcassès

Au vu de l’épaisseur et la longueur de ses branches, cette clématite a l’air assez vieille. Aussi on remarquera qu’avec l’âge l’écorce de la clématite des haies s’exfolie en long lambeaux fibreux et souples, lui donnant alors un aspect d’être mal en point.

Le côté fibreux (tout en restant solide) de la plante était à l’époque valorisé en vannerie ou pour lier des fagots.

Aesculus hippocastanum, le marronier d’Inde – Paris © CACP – Gilles Carcassès

Au même titre que certains pins et l’érable sycomore (Acer pseudoplatanus), le marronier est un arbre qui renouvelle son écorce en la craquelant en plusieurs morceaux distincts. Un fois complètement secs, les morceaux tombent et une nouvelle écorce plus jeune et colorée fait son apparition.

D’ailleurs un autre arbre particulièrement répandu dans les parcs urbains et les alignements de rues est dans ce cas là, le platane à feuilles d’érables.

Platanus x acerifolia, le platane à feuilles d’érables – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Cet arbre à écorces également détachables n’est pas à proprement parler « de chez nous », car c’est un hybride créé par l’homme uniquement planté ou cultivé. Cependant il n’en reste pas moins intéressant pour la biodiversité que d’autres. En effet ses vieilles écorces et les nombreuses cavités qui le composent offrent un gite non négligeable à de nombreuses espèces.

Bien des articles ont déjà été consacrés à ce merveilleux arbre qu’est le platane, en voici quelques exemples :

D’ailleurs pas plus tard que ce lundi 3 avril arrivera un nouvel article sur l’écorce de cet arbre.

Sources :

Tela Botanica

Flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

Nature.jardin.free.fr

Retrouvez ici d’autres articles sur les arbres de nos contrées :

Les conifères du Val d’Oise

Les érables

Cet arbre est-il un tueur en série ?

Des chatons dans l’arbre : Introduction