Les deux sites de référence du volet JEVI (Jardins, espaces végétalisés et infrastructures) du Plan Ecophyto ont fait peau neuve. Plus clairs, plus commodes, ils vous permettront de trouver rapidement l’information pertinente dont vous avez besoin pour jardiner sans pesticide, que vous soyez jardinier amateur ou gestionnaire d’espaces verts.
Pour les jardiniers amateurs, voici le nouveau visage de Jardiner Autrement, porté par la SNHF :
Le jardin partagé de la dalle du Ponceau a été présenté par Danielle Goumain à la session 2015 du concours Jardiner Autrement qui récompense les pratiques innovantes et exemplaires en jardinage sans pesticides. Les dossiers des concurrents sont évalués sur la mise en œuvre d’une démarche globale de jardinage raisonné et sur la qualité du partage des savoir-faire avec l’entourage ou le public.
A ce concours national très sélectif, soutenu par le ministère de l’Ecologie dans le cadre du plan Ecophyto, notre jardinière cergyssoise a obtenu un prix d’encouragement. C’est un résultat très honorable ! Les participants de la journée « butinage urbain » avaient pu découvrir le 30 mai 2015 ce jardin et ses acteurs épatants dans le circuit de visite concocté par la ville de Cergy.
Initié en 2008, le plan Ecophyto vise à réduire progressivement l’usage des produits phytosanitaires. Les espaces verts gérés par des professionnels et jardins d’amateurs consomment 7% des quantités vendues en France. Entre 2009 et 2013, l’utilisation dans les zones non agricoles a baissé de 3,4%.
Le projet Jardiner Autrement* vise à informer, sensibiliser et aider les 17 millions de jardiniers amateurs à préparer au mieux la prochaine interdiction.
*Avec le soutien de l’Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques (ONEMA), du ministère chargé de l’Ecologie (MEDDE) et du ministère chargé de l’Agriculture (MAAF).
2015, 2016, 2018, 2020, 2022, 2025 ? Les informations se bousculent, comment s’y retrouver ?
Faisons le point.
2015 :
Les collectivités qui le souhaitent pourront candidater à partir de fin février 2015 au label « Terre saine – communes sans pesticides ». Ce label du ministère de l’Ecologie vise à encourager les collectivités à aller rapidement au-delà des prescriptions de la loi Labbé. La condition du label : n’utiliser aucun produit phytosanitaire relevant d’une autorisation de mise sur le marché. Notons au passage que les produits à base de Bacillus thurengiensis et les phéromones de synthèse pour le piégeage sexuel sont des produits phytosanitaires. Les collectivités dans ce label s’engagent donc à s’en passer. Il est curieux de constater que le même ministère encourage par ailleurs le recours aux solutions de biocontrôle dont font pourtant partie ces produits.
Le nouveau plan Ecophyto qui devrait être adopté et mis en application au second semestre 2015 prévoit l’interdiction de vente en libre-service aux particuliers des produits phytosanitaires qui seront interdits en 2022 au titre de la loi Labbé (voir plus loin). Il n’est pas interdit de penser que ce plan pourrait aussi s’accompagner d’un durcissement des dispositions de la loi Labbé… C’est du moins ce que suggérait le rapport Potier, établi pour préparer le nouveau plan Ecophyto.
2016 :
Il a été question d’avancer l’échéance 2020 de la loi Labbé (voir plus loin) au 1er mai 2016, puis maintenant au 31 décembre 2016. Cela devrait être voté dans la prochaine loi de transition énergétique actuellement en discussion.
2018 :
2018, c’était l’échéance de l’objectif de « réduction de 50% des pesticides, si possible », du plan Ecophyto établi en 2008. Nos parlementaires vont nous sortir d’ici l’été un nouveau plan Ecophyto avec de nouveaux objectifs. Exit donc 2018. On parle d’un nouveau calendrier de réduction de l’emploi des produits phytosanitaires en deux temps : 25 % en 2020 / 50 % en 2025.
2020 :
La loi Labbé a fixé l’interdiction d’emploi de produits phytosanitaires au 1er janvier 2020 pour les personnes publiques. Mais dans les conditions de la loi, on est très loin du zéro phyto. En effet, les espaces concernés sont uniquement les espaces verts, forêts et promenades accessibles ou ouverts au public (et donc pas les trottoirs, ni les cimetières, ni les terrains de sport). Sont exclus de l’interdiction les produits utilisés en agriculture biologique, les produits de biocontrôle, les produits à faible risque et les traitements dans le cadre de la lutte obligatoire.
2022 :
C’est le volet jardinage amateur de la loi Labbé. Pour les particuliers, avec les mêmes exceptions, l’échéance est fixée au 1er janvier 2022.
2025 :
Ce serait la nouvelle échéance pour l’objectif de réduction de 50 % de l’usage des produits phytosanitaires dans le futur nouveau plan Ecophyto.
Le Ministère de l’Agriculture, faisant suite aux propositions du rapport du député Dominique Potier, vient de publier les nouvelles orientations du plan Ecophyto qui s’articule selon 6 axes. L’axe n°5 « Accélérer la transition vers le zéro phyto dans les jardins et les espaces à vocation publique » engage notamment les intercommunalités dans la voie de la réduction des pesticides.
On trouve aussi dans ces orientations l’annonce de l’intensification de la recherche en matière de biocontrôle et de lutte intégrée.
Le plan Ecophyto lancé par le gouvernement en 2008 n’a pas tenu ses promesses de réduction de l’emploi des pesticides. C’est pourquoi le député Dominique Potier a été missionné pour proposer une nouvelle version de ce plan. Après avoir auditionné 200 personnes, représentant 90 structures, il vient de remettre son volumineux rapport au Premier ministre.
Il propose un nouveau plan, articulé en six axes, le cinquième étant consacré aux jardins et aux espaces à vocation publique. Pour cet axe, ses propositions prioritaires sont les suivantes (Annexe 9 du rapport) :
Mettre en place des chartes régionales entre les distributeurs, les pouvoirs publics et les associations de jardiniers amateurs
Communiquer sur les produits de substitution et sur une meilleure tolérance à l’herbe et développer la notoriété de la plate-forme Jardiner Autrement et de l’outil Hortiquid
Ne plus autoriser la vente en libre-service des produits qui seront interdits en 2022
Renforcer la collecte et l’élimination des produits non utilisés et des emballages vides
Mettre en place un système d’agrément pour les jardiniers amateurs agissant dans un cadre collectif
Inciter les intercommunalités et les organisations gestionnaires d’espaces à contraintes spécifiques à s’engager dans la réduction de l’usage des pesticides
Intégrer les pesticides dans l’éco-conditionnalité des aides et un volet pesticides dans les conventions territoriales entre les agences de l’eau et les collectivités régionales
Renforcer la recherche et développement et développer la fonction d’institut technique non agricole de Plante & Cité
Rendre plus performant le site ecophytozna-pro.fr pour la diffusion des connaissances et des bonnes pratiques
Le rapport fait aussi des propositions sur le devenir de la loi Labbé, l’évolution des compétences intercommunales et la mutualisation. Ci-dessous, le texte de son chapitre E 45 « Accompagner la trajectoire Zéro phyto dans les espaces à vocation publique », qui évoque notamment l’épineuse question du désherbage.