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Les araignées d’eau, patineuses hors paire !

Dans un étang, dans une mare ou encore dans un canal, ces petites bêtes marchent sans grande difficulté sur l’eau et nous fascinent depuis l’enfance.

Elles patinent, glissent avec une telle agilité qu’il est difficile de ne pas les envier. « Araignées d’eau », un terme trompeur car contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce sont des punaises ! Vous pourrez ainsi les retrouver à travers leur appellation universelle : Gerris lacustris.

Quelques Gerris lacustris flânant dans un étang © CACP – Gilles Carcassès

Notre fameux patineur olympique Gerris est un insecte de l’ordre des Hémiptères (pucerons, punaises etc.) et de la famille des Gerridae. Il est reconnaissable par son corps fin et allongé brun/noir, ses ailes rempliées sur son dos, ses quatre longues pattes et ses deux petites à l’avant. Attention à ne pas confondre avec l’ hydromètre des étangs ! Cette espèce-ci possède une tête plus longue et des pattes articulées.

Le Gerris exerce ainsi son talent dans les eaux généralement stagnantes ou très peu courantes, mais comment fait-il pour dompter l’eau et en faire son alliée ?

Pour y répondre il faut regarder ses pattes, elles sont longues et munies à leur extrémité de poils hydrofuges ! Inclinés dans une bonne position, elles répartissent son poids et lui permettent de se déplacer et chasser sur l’eau sans couler.

Gerris lacustris © CACP – Gilles Carcassès

Notre Gerris est un chasseur et un bon opportuniste. Sa méthode se rapproche étonnamment de celle de l’araignée (et oui…). Ainsi les insectes imprudents alertent notre Gerris lors d’un contact avec la surface de l’eau qui émet des ondes. Pour se saisir de son repas, il n’hésite pas à se propulser avec ses pattes arrières et patine à grande vitesse. Une fois élancé, il utilise ses petites pattes antérieures pour capturer sa proie et la maintenir pendant sa dégustation.

Rassemblement de Gerris lacustris dans un étang © CACP – Gilles Carcassès

Notre patineur a son importance écologique. En effet, sa prédation permet de participer activement à son écosystème en nettoyant les cours d’eau d’insectes imprudents ou noyés. Même règle pour tout le monde, lui aussi sert de nourriture à d’autres espèces, dans la nature on ne fait pas de jaloux !

Sources

Quel est cet animal ?

Inventaire national du patrimoine naturel : Gerris lacustris

Aquaportail : Gerris lacustris

Pour ne pas confondre avec les Hydromètres

In(se)ktober 2023 :

Aujourd’hui on dessine une Eristale gluante :

L’éristale gluante, par Emilie

Retrouvez des photos de cette mouche dans cet article Mouches de printemps

Préparez vos Araignées d’eau pour demain !

L’araignée d’eau, par Athénaïs
L'actualité de la Nature

La jussie rampante

© Gilles Carcassès
Ludwigia peploides © Gilles Carcassès

Cette plante flottante vue dans l’étang de la Galiotte à  Carrières-sous-Poissy est la jussie rampante (Ludwigia peploides). Originaire d’Amérique du Sud (comme le ragondin), elle est capable d’asphyxier rapidement des plans d’eau grâce à  son extraordinaire rapidité de croissance : la masse d’une tache de jussie peut doubler en trois semaines ! C’est, avec Ludwigia grandiflora (l’autre jussie invasive) l’une des pires plantes exotiques envahissantes en France, extrèmement préjudiciable à  la biodiversité des milieux aquatiques. Les jussies affectionnent les étangs, les berges au sol détrempé, les cours d’eau lents, les fossés, parfois les prairies humides.

© Gilles Carcassès
Fleur de Ludwigia peploides. © Gilles Carcassès

Leurs jolies fleurs sont la cause de leur présence sur notre sol : elles ont été introduites pour embellir les bassins d’ornement et puis se sont multipliées dans la nature.

Si nos cygnes et nos canards les délaissent, il semble qu’un petit coléoptère indigène puisse grignoter leurs feuilles, sans toutefois réussir à  lui faire beaucoup de mal. Il s’agit de la galéruque du nymphéa qui fait parfois de la dentelle des feuilles flottantes de ces belles plantes de bassin.

Couple de Galerucella nymphaeae sur une feuille de nymphéa. © Gilles Carcassès
Couple de Galerucella nymphaeae sur une feuille de nymphéa. © Gilles Carcassès

Les jussies se bouturent naturellement à  partir de très petits fragments, aussi leur éradication d’un bassin contaminé est quasiment impossible. Leur contrôle nécessite une surveillance régulière et des arrachages manuels minutieux. Depuis 2007, la vente des deux espèces de jussies est interdite en France.

Ludwigia grandiflora et Ludwigia peploides font partie de la liste des espèces végétales envahissantes considérées comme préoccupantes pour l’Union européenne (en vigueur depuis le 3 aoà»t 2016).