J’ai failli me faire avoir !
Dans le parc du château de Marcouville, Sophie, de la Ferme pédagogique de Pontoise m’a montré un vénérable marronnier en fin de vie. Il ne subsiste qu’un gros tronc creux car, victime peut-être de la foudre et de coups de vent, il a perdu toutes ses branches charpentières. L’eau de pluie s’accumule dans le tronc et suinte abondamment au niveau de fissures de l’écorce. Le manège d’une guêpe qui fait des va-et-vient près d’un suintement m’intrigue.
Surprise, ce n’est pas une guêpe mais un diptère ! Et c’est bigrement bien imité : les rayures noires et jaunes de l’abdomen, la longueur des antennes, le bout des pattes jaunes, les taches sur le thorax, et même l’allure plissée des ailes un peu fumées ! Mais ses gros yeux la trahissent. Il s’agit d’un syrphe, et même d’une espèce rare, inféodée à ce type de milieu constitué par les suintements des vieux arbres blessés. C’est là en effet que vivent ses larves qui, paraît-il, se nourrissent des bactéries qui s’y développent.
Un syrphe rare
L’espèce, en déclin certain en France, et classée menacée au niveau européen, a déjà été observée dans le Val d’Oise lors d’un inventaire des syrphes des marais de Montgeroult et de Boissy-l’Aillerie réalisé en 2006 à l’initiative du Parc naturel régional du Vexin français. Les auteurs indiquent que sur les 68 espèces de syrphes recensés, Sphiximorpha subsellis est « sans conteste l’espèce la plus emblématique rencontrée sur le site d’étude ».
Sources :
Syrphes portraits de pollinisateurs 2017, par l’Association des entomologistes de Picardie
Bonjour Gilles
Effectivement j’habite Montgeroult, je l’ai déjà vue. Est-ce qu’elle pique, je n’ai pas vu de dard ?
Bonne journée
Non, ça ne pique pas. Les diptères n’ont jamais de dard, ceux qui piquent sont ceux qui nous aspirent le sang (taons, moustiques…) et ce n’est pas le cas de cette espèce.
Aucune donnée dans Cettia ! On attend la tienne 😀
Super !