Les dernières chaleurs donnent envie de lézarder au soleil. Et quand on parle du loup, on en voit le bout de la queue… ou pas !
En effet, ce lézard mâle a perdu un bout de la sienne. Enfin « perdu », il l’a sans doute volontairement laissée sur place. Il semblerait effectivement que les lézards puissent, d’une contraction musculaire volontaire, détacher un segment de leur queue. C’est ce que l’on appelle l’autotomie (découpe par lui-même). Plusieurs plans de découpe sont prédéfinis dans la queue du lézards tels des velcros maintenant les différents segments de queue. Les adhérences tiennent la queue unie dans les actions quotidiennes du reptile, mais celui peut décider, à l’aide d’un mouvement particulier, d’en détacher une. Très pratique pour échapper à un prédateur qui l’aurait saisi par cette extrémité !
D’autant plus qu’il peut ensuite faire repousser le segment égaré. Toutefois, à la différence des salamandres qui peuvent faire repousser n’importe lequel de leur membre, le lézard des murailles ne peut agir que sur sa queue.
Malheureusement, cette action n’est pas sans conséquence pour le pauvre lézard qui aurait pris cette décision. En effet, la repousse d’un membre est énergivore et use les cellules de son organisme. Il s’en retrouve fragilisé. Les remplacements successifs sont d’ailleurs de moins en moins efficaces : le morceau remplacé est finalement plus petit et moins agile que l’original. De plus, pendant toute la période de repousse le lézard manque d’un morceau de queue, or celle-ci lui permet de s’équilibrer lors de ses déplacements.
C’est l’occasion de rappeler que ces petits reptiles sont protégés par la loi, et que jouer à les attraper par la queue pour observer le phénomène d’autotomie n’est pas un service à leur rendre.
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