En tant que contributeurs du STOC (suivi temporel des oiseaux communs) depuis plusieurs années, nous sommes fiers de participer à la constitution de données normalisées qui permettent aux chercheurs d’établir des statistiques fiables sur la diversité et l’abondance des oiseaux qui nichent dans notre région.
Mais nous ne sommes pas particulièrement réjouis par les résultats car ils sont alarmants !
Sur la période 2004- 2017, en Ile-de-France, les oiseaux spécialistes des milieux agricoles ont décliné de 44 % !
Nos enfants verront-ils encore en Ile-de-France la linotte et l’alouette des champs ? Les tendances par espèce sont bien inquiétantes. Voyons quelles sont celles qui accusent les baisses d’effectifs les plus importantes :
-64 %, le bruant proyer
-64 %, le tarier pâtre
-63 %, la perdrix grise
-53 %, le bruant jaune
-47 %, la linotte mélodieuse
-33 %, la bergeronnette printannière
-26 %, l’alouette des champs
Durant la même période, les oiseaux des milieux bâtis ont perdu 41 % de leurs effectifs.
En ville, la situation n’est pas plus enviable :
-73 %, le serin cini
-60 %, le verdier d’Europe
-53 %, le moineau domestique
-40 %, l’hirondelle rustique
Les oiseaux forestiers sont moins impactés : -5 % seulement.
-73 %, le pouillot fitis
-37 %, la sittelle torchepot
+22 %, le rouge-gorge familier
+46 %, le grimpereau des jardins
+114 %, le roitelet huppé
+146 %, le roitelet triple-bandeau
Les effectifs des oiseaux généralistes sont globalement stables, avec des disparités importantes selon les espèces :
-51 %, l’accenteur mouchet
-14 %, le merle noir
+ 0 %, le pigeon ramier
+ 0 %, le pinson des arbres
+ 0 %, le geai des chênes
+ 0 %, la mésange charbonnière
+ 0 %, le pic vert
+ 0 %, la fauvette à tête noire
+22 %, la mésange bleue
+25 %, la corneille noire
Les causes du déclin sont connues
Quelques espèces souffrent du réchauffement climatique, des migratrices sont impactées par la chasse ou les conditions de vie qu’elles rencontrent en Afrique, mais pour la plupart des espèces en diminution, ce sont bien la disparition ou la fragmentation des milieux, et les pratiques de l’agriculture intensive qui sont responsables.
Alors, d’urgence, plantons des haies champêtres, créons des prairies, aménageons de nouveaux espaces de nature et gérons-les sans pesticides, et agissons en faveur d’une agriculture plus favorable à la biodiversité !
Sources :
Dans les campagnes et en ville le déclin des oiseaux s’amplifie, par l’ARB-IdF
Le printemps 2018 s’annonce silencieux dans les campagnes françaises, par le MnHn
Où sont passés les oiseaux des champs ? par le CNRS
Retrouvez nos articles sur nos relevés STOC à Cergy-Pontoise :
Observations ornithologiques 2017
Observations ornithologiques 2016
Observations ornithologiques 2015
Egalement en cause la disparition des arbres fruitiers et leurs variétés décimées, l’Ile de France avait encore après guerre le plus beau verger du monde !
Et les « perruches » très invasives aussi (?)