« Installer des ruches, c’est bon pour la biodiversité. » Cette affirmation, souvent entendue, est-elle vérifiée ?
Si les abeilles ont un rôle très important pour la pollinisation des végétaux, leur présence en grande quantité peut avoir des effets néfastes sur les populations des espèces d’abeilles sauvages : compétition alimentaire pour le pollen et le nectar, risque de transmission de maladies, modification des relations spécifiques entre certaines plantes et des abeilles sauvages.
Aussi, il convient de faire preuve de prudence quant à l’installation de nouveaux ruchers dans les espaces naturels protégés, et même en milieu urbain où une certaine diversité d’abeilles sauvages arrive à se maintenir si la concurrence exercée par les abeilles domestiques n’est pas trop forte. Faudrait-il instaurer des seuils et des quotas ? Les situations sont trop variables et complexes pour qu’on puisse appliquer des règles. Reste le bon sens : l’essentiel est d’offrir à la faune des habitats variés de qualité, de bien soigner les abeilles domestiques, et d’agir avec mesure en tenant compte des spécificités des territoires.
Avec d’aussi longues antennes et cette douce fourrure, voici un mâle du genre Eucera, un représentant de la famille des Anthophoridae. Ces abeilles sauvages printannières creusent des terriers dans les zones sablonneuses ; elles sont inféodées à des plantes de la famille des Fabaceae. J’en vois régulièrement (surtout des femelles) visiter les fleurs des vesces des haies. Les mâles butinent de façon mois spécifique et jouent même un rôle important dans la pollinisation des orchidées du genre Ophrys.
Il existe en France près d’un millier d’espèces d’abeilles sauvages.
Retrouvez nos articles sur deux espèces communes à Cergy-Pontoise :
Quelques sources :
L’apiculture urbaine pourrait nuire à la biodiversité
Merci Gilles pour cet article très intéressant. Il faut signaler en France la sous-espèce dite « abeille noire » de race pure, Apis mellifera mellifera, qui est fortement menacée par l’hybridation avec d’autres races d’abeilles domestiquées (abeilles du Caucase, d’Italie …).
En particulier, l’île d’Ouessant constitue un refuge pour ces abeilles noires, préservées de « l’invasion » des autres abeilles par son isolement insulaire.
Pour plus d’infos :
http://www.races-de-bretagne.fr/decouvrez-les-races/abeille-noire-douessant/
https://reporterre.net/Il-faut-sauver-l-abeille-noire
Bien amicalement,
Christophe GUEGO
Gilles
Merci pour ce bon sens
Yvette