C’était au début du mois de juillet 2018 et il faisait bien chaud.
Ces guêpes polistes agitaient vivement leurs ailes pour ventiler le nid de leur petite colonie logée à l’intérieur de cette rampe d’escalier extérieur.
Inquiétée par mon approche, celle-ci a cessé de ventiler. J’en ai profité pour photographier ce bel insecte aux ailes couleur caramel.
La vue de profil aide à déterminer l’espèce car il faut, pour cet exercice, apprécier la couleur des mandibules et des joues de l’animal.
Mais était-ce une bonne idée que d’établir leur nid juste à l’endroit où des centaines de passants tous les jours posent leur main ? J’ai observé le manège de ces insectes quelques jours, jusqu’à la fin brutale et prématurée de leur aventure : quelqu’un est venu pulvériser un insecticide.
Avec la chute des feuilles, les nids de frelons asiatiques cachés en haut des grands arbres sont soudainement visibles. Ennemis jurés des apiculteurs qui voient leurs abeilles décimées par ces redoutables prédateurs, les frelons asiatiques ne sont pas vraiment les bienvenus dans notre environnement. Arrivés accidentellement de Chine en 2004, ils ne cessent de gagner du terrain.
Alors que faire lorsque l’on découvre un nid de frelons asiatiques ?
Le Muséum national d’Histoire naturelle (voir leur excellent dossier consacré au frelon asiatique) recommande la destruction des nids de frelons asiatiques pour en freiner la progression. Mais si la découverte est tardive en saison (après mi-novembre) on peut considérer raisonnablement que la colonie est en déclin, voire inactive, et décider de ne pas intervenir. En effet les frelons ne survivent pas aux rigueurs de l’hiver. Seules les reines qui vont s’abriter dans des souches pourries ou des trous de murs vont hiverner pour fonder de nouvelles colonies au printemps. Les vieux nids ne sont jamais réemployés l’année suivante, ils seront progressivement disloqués par les oiseaux et les intempéries.
Découvert suffisamment tôt en saison, la marche à suivre est la suivante :
1/ identifier le propriétaire
C’est la commune qui se chargera d’intervenir sur le domaine public, et chaque propriétaire sur les propriétés privées.
En prospection dans l’espace naturel des Noirs marais à Osny, j’ai repéré un gros hyménoptère figé dans une posture inhabituelle. à‰tait-il victime d’une araignée ?
Vu la taille, c’est un frelon. Et l’extrémité des pattes n’est pas jaune : il s’agit d’un frelon européen, et pas d’un frelon asiatique. Mais que fait-il ainsi immobile, suspendu par une patte à une fleur de berce commune ?
Ce frelon a capturé une guêpe et s’est posé avec sa proie. J’ai déjà observé à plusieurs reprises un frelon européen suspendu par une patte, affairé sur une proie, mais c’est la première fois que j’arrive à photographier la scène.
Mais mange-t-il cette guêpe ou bien la prépare-t-il pour emmener le meilleur morceau (le thorax riche en muscles) au couvain dans son nid ?
A quelques mètres de là , je trouve un indice : l’abdomen d’une guêpe abandonné sous une fleur de berce.
Les spécialistes des frelons disent que les frelons adultes ont une alimentation essentiellement riche en sucres, qu’ils trouvent dans la sève des arbres blessés, le nectar des fleurs, le miellat des pucerons et en fin d’été les fruits mà»rs.
Les proies capturées seraient majoritairement destinées aux larves. Le frelon européen chasse de gros insectes : des mouches, des chenilles (proies faciles !), des guêpes, des papillons, parfois des abeilles.