C’est un gros poisson échoué au bord de l’étang des Galets à la base de loisirs de Cergy-Pontoise qui a attiré notre attention : une carpe miroir, avec seulement quelques grandes écailles brillantes en haut du dos. Sa nageoire dorsale est terrifiante : le premier rayon est armé de petits crochets acérés qui lui donnent l’aspect d’une scie.
Nombre de pêcheurs rapportent des casses de ligne lorsque leur fil de pêche se prend dans ces dents très coupantes. De là à prétendre que ce détail anatomique serait le résultat d’un processus d’adaptation de la carpe à la pêche à la ligne… A mon avis, la « scie dorsale » existait bien avant l’invention du fil de pêche. Alors, à quoi ça sert ? Décourager les cormorans trop voraces peut-être…
La carpe n’est pas un poisson originaire de nos contrées, elle a été domestiquée par les Romains à partir de captures faites au bord du Danube. Ce fut longtemps en Europe un poisson uniquement présent en étangs de pisciculture. Les différentes races de carpe d’élevage, dont cette carpe miroir, sont maintenant largement disséminées dans de nombreux milieux naturels.
La carpe est omnivore, elle consomme une grande variété de végétaux aquatiques, des vers, des larves d’insectes, des gastéropodes… Les vieilles carpes se régalent aussi d’écrevisses et d’anodontes.