C’est un couple de pies qui a construit ce nid atypique dans les installations techniques au centre du patio de la préfecture du Val d’Oise.
Est-ce par souci d’intégrer esthétiquement leur œuvre dans l’architecture du bâtiment qu’elles sont allées chercher de longues baguettes métalliques pour compléter les traditionnels branchages ?
Plutôt sans doute par commodité. Elles ont du trouver dans la benne d’un des nombreux chantiers de construction du quartier ce matériau facile à insérer dans les mailles de la structure métallique qu’elles ont choisie d’occuper.
Nous sommes autour des bassins du parc François Miterrand, dans le quartier Grand centre à Cergy-Pontoise. Pendant que les canards colvert se pâment au soleil, les odonates s’activent entre les feuilles des massettes et des joncs : émergences, échauffourées, accouplements, alimentation. Autant d’agitation et de passions discrètes mais bien visibles si on se donne la peine d’observer.
D’une grande voracité, les odonates chassent à l’affà»t ou par poursuite de nombreux petits insectes. Mais, quelquefois, des araignées, des abeilles et même d’autres odonates peuvent entrer dans leur régime alimentaire. Ils ont un arsenal bien développé pour la capture des proies : une technique de vols remarquablement efficace, des yeux à facettes permettant une vision à 360°, des pattes préhensibles, des mandibules puissantes.
Quant aux plantes de la zone humide, elles fleurissent tour à tour sur le pourtour des bassins : aux jaunes de cobalt des iris et des mimules ont succédé le fuchsia des salicaires, le rose tendre des ombelles des butomes ou des épilobes à petites fleurs, le bleu azuréen des myosotis des marais…
Vu ce jour au parc François-Mitterrand à Cergy, au pied de la préfecture, intéressé par les alevins de poissons rouges qui naviguent en bandes dans le bassin.
On voit régulièrement un héron à cet endroit depuis au moins quatre ans ; la place doit être bonne ! Parfois, de bon matin, avant l’heure de la marée humaine, il patrouille dans la pelouse du parc, et chasse des insectes, ou quelque limaçon.
Elles n’auront pas attendu l’inauguration pour investir les lieux. Agrions, naà¯ades, anax et sympetrums se disputent âprement leur nouveau territoire. Une véritable aubaine : les bassins du parc François-Mitterrand près de la préfecture à Cergy viennent d’être renaturés et les espèces pionnières sont déjà là par dizaines.
Mais d’où viennent-elles, demanderez-vous ? Pour la plupart, elles sont nées sur place ! Les colons arrivés au printemps sont passés inaperçus. La première génération éclot maintenant en masse et les adultes se mettent aussitôt en quête de partenaires pour assurer la génération suivante.
Imaginé par le collectif Coloco et réalisé dans le cadre des Ateliers nomades du musée du quai Branly, ce jardin évoque la diversité et le brassage des plantes du Monde.