Ce ne fut pas une mince affaire que de remplir la première mission confiée par mon maître de stage : reconstituer un squelette de poisson crédible à partir de restes de pelotes de réjection d’un martin-pêcheur. Autant vous dire qu’il ne faut pas avoir la tremblote !
En visite au parc de Grouchy, à Osny, dans l’idée de réviser le chant des oiseaux, nous avons en effet récolté un tas d’arêtes près du nid d’un martin-pêcheur.
En rentrant au bureau, j’ai trié les arêtes par forme et par taille : les côtes, les vertèbres, les opercules, les arêtes des nageoires et des tas de petites choses difficiles à déterminer. Heureusement, des chercheurs ont laissé sur internet des clés d’identification et des schémas utiles pour comprendre comment s’emboîtent tous ces os.
Aussi vrai qu’il en ait l’air, ce n’est qu’un faux poisson puisque les restes assemblés proviennent de dizaines de poissons, sans doute même d’espèces différentes. De plus, cette présentation n’est qu’une vague reconstitution à plat d’un assemblage qui se fait dans la nature en trois dimensions.
Un petit os étrange m’a particulièrement donné du fil à retordre, il s’agit de l’os pharyngien. Il est situé au fond du gosier du poisson, et ses dents lui servent à broyer des aliments coriaces comme des coquilles de mollusques. En fait, les os pharyngiens vont par paire, un à droite et l’autre à gauche, en miroir.