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Un nouveau vecteur pour la flavescence dorée

Orientus ishidae – Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

Vu à  Vauréal

Sur les coteaux de l’Oise, au glorieux passé viticole, il n’est pas rare de retrouver dans les fourrés quelques pieds de vignes ensauvagées. En voici un justement, sous le bois des Closbilles, qui escalade un noisetier. Mais quelle est donc cette cicadelle au look inhabituel, là  sur cette feuille de vigne ? C’est une bien grosse espèce et ses motifs particuliers vont me permettre de l’identifier dans les galeries des forums d’entomologie.

Encore une asiatique !

Il s’agit d’une espèce japonaise arrivée en Europe en 1998 par l’Italie. Elle n’est pas par hasard sur cette feuille de vigne car elle consomme la sève de cette plante, mais cette cicadelle se nourrit aussi sur de nombreuses espèces d’arbres et d’arbustes : saule, pommier, noyer, robinier, bouleau, aubépine, noisetier, prunier, laurier-cerise, merisier, hêtre, charme, érable champêtre, chêne, laurier-tin, cornouiller sanguin, peuplier, ronce, orme, églantier, berbéris, lierre…

Orientus ishidae est surveillée de près par les services en charge de la protection des végétaux car on sait depuis 2017 qu’elle est l’un des vecteurs potentiels de la maladie de la flavescence dorée dont la lutte est obligatoire. Cette maladie grave de la vigne qui sévit dans le sud de la France est apparue aussi récemment en Bourgogne et dans le Beaujolais.

Une transmission complexe

Le mycoplasme de la flavescence dorée infecte aussi la clématite sauvage, l’aulne et l’ailante. Et plusieurs cicadelles, dont Orientus ishidae sont capables de transmettre l’agent pathogène à  la vigne. Une autre cicadelle inféodée à  la vigne et originaire d’Amérique du Nord, Scaphoideus titanus, transmet ensuite la maladie entre vignes et est responsable des foyers épidémiques.

En cas de foyer de flavescence dorée détecté dans une région de production viticole, la destruction des vignes sauvages, potentiels réservoirs pour le mycoplasme, peut être ordonnée.

Sources :

Vignes sauvages : des réservoirs pour la flavescence dorée, par Vitisphère

Notes on the biology of Orientus ishidae in Piedmont (Italy) – Gianluca Parise (2017)

Orientus ishidae, un nouveau vecteur de la flavescence dorée au Tessin, par Mauro JERMINI, Santiago SCHAERER, Paola CASATI, Giacomo CORBANI, Fabio QUAGLINO, Ivo RIGAMONTI et Piero BIANCO (2017)

Retrouvez notre article sur une vigne à  Jouy-le-Moutier :

Une vigne très naturelle

D’autres portraits de cicadelles :

Cicadelle noire

Une cicadelle de l’érable

La cicadelle qui n’existait pas