En marchant le long du boulevard de l’Oise à Vauréal, je repère sur le bas côté une graminée intéressante. Ces épis parfaitement cylindriques au milieu des grandes herbes appartiennent certainement à une fléole.
Une plante à cornes ?
Un examen un peu plus rapproché me permet de confirmer mon hypothèse.
Chez les graminées, les fleurs sont souvent si petites qu’elles ne sont pas visibles à l’œil. L’épi (en plan large sur la photo ci-dessus) est constitué de plusieurs épillets (dans le zoom) lesquels abritent chacun une ou plusieurs fleurs. Chaque épillet est soutenu par deux glumes (les parties vertes dans l’image du zoom).
Dans notre exemple, l’épi est de forme cylindrique et les glumes des épillets ont de longues arêtes qui leur donnent l’air de porter les cornes du diable. Ces deux éléments sont caractéristiques du genre Phleum, les fléoles.
Tout en souplesse
Il existe plusieurs fléoles àŽle-de-France. La fléole des sables est presque éteinte dans la région, et elle est beaucoup plus petite. Ce n’est donc pas elle. Il reste alors à différencier la fléole des prés de la fléole de Bœhmer. Pour cela, un test de souplesse s’impose.
En effet, lorsqu’on la courbe, la fléole de Bœhmer parait se fragmenter en plusieurs lobes, alors que la fléole des prés conserve sa forme cylindrique (comme sur l’image).
Nous avons donc à faire à la fléole des prés, Phleum pratense, et ses fameuses cornes du diable.
Sources :
La flore d’àŽle-de-France, par Philippe Jauzein et Olivier Nawrot
La fléole des prés, par FLORIF