Premières couleurs de l’année
Quelle jolie surprise que de trouver, lors de notre reportage ornithologique dans le parc du château de Menucourt, ce tapis mauve éclatant sous les arbres.
En allant voir de plus près, il n’y a pas de doute possible, la forme caractéristique des fleurs et des feuilles nous renseigne sur le genre de cette fleur : c’est un cyclamen. Mais qu’elle est l’espèce ? Il en existe plus d’une vingtaine.
Serait-ce le Cyclamen à feuilles de lierre, que l’on trouve parfois naturalisé dans les parcs et jardins ? Impossible, cette espèce fleurit à la fin de l’été. Quelques recherches nous permettent de mettre un nom sur notre découverte, il s’agit du Cyclamen coum. De la famille des primulacées, tout comme les primevères, le Cyclamen coum fleurit au cours de l’hiver et est capable de résister à des températures descendant jusqu’à -20°C.
A pas de fourmis
Cette floraison hivernale, cette rusticité et cette capacité à colorer le pied des arbres, rendent le Cyclamen coum particulièrement attrayant pour les jardiniers. Une fois planté à l’ombre, le pied de cyclamen s’étend au fil des ans et forme ce joli tapis mauve en sous-bois.
L’étalement de la plante est dà» à deux stratégies de dispersion du cyclamen. Premièrement, le corme du cyclamen, son organe de réserve souterrain, grandit d’année en année et permet l’apparition de nouvelles fleurs, plus nombreuses chaque année. Deuxièmement, le cyclamen est myrmécochore. Il disperse ses graines grâce aux fourmis ! Une fois les fruits mà»rs, le pédoncule (la tige du fruit) fléchit et dépose les graines au sol, à portée des gourmandes à antennes. Les fourmis du coin les ramassent, les transportent puis les abandonnent après en avoir mangé l’emballage sucré. Ainsi déplacées de quelques centimètres à quelques mètres, les graines pourront donner de nouvelles touffes de Cyclamen coum.
Une histoire de longue date
Bien qu’il se plaise particulièrement dans nos contrées, le Cyclamen coum n’est pas indigène en àŽle-de-France. Il vient des abords orientaux de la Méditerranée (Balkans, Turquie, Liban).
Il a probablement été introduit en Europe en même temps que le Cyclamen à feuilles de lierre au cours du 16ème siècle. Ils étaient à ce moment très prisés pour leur aspect ornemental et leurs vertus médicinales. Les deux espèces sont mentionnées dans le Journal d’Horticulture de la Société Royale d’Agriculture et de Botanique de Gand (Morren, 1847) ; ce qui laisse supposer que les deux espèces étaient déjà bien connues et largement implantées il y a une centaine d’années.
Pourtant, si d’après la flore d’àŽle-de-France de Jauzein, le Cyclamen à feuilles de lierre est en voie de naturalisation, le Cyclamen coum n’a toujours que le statut de plante cultivée. Il a néanmoins l’air de bien se plaire dans le parc du château de Menucourt …
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Une autre plante naturalisée dans les parcs des châteaux
Sources
Fiche de culture du cyclamen coum, par AuJardin.info
Bibliothèque de la SNHF : gravures historiques
Bibliothèque nationale de France : Gallica
Flore d’àŽle-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot