On le prend souvent pour un colibri en raison de son vol stationnaire devant les fleurs et de ses fulgurantes accélérations, mais c’est un papillon. Le moro-sphinx fait partie de la famille des Sphingidae, dont beaucoup de représentants sont des espèces migratrices. C’est le cas de notre moro-sphinx qui effectue chaque année le voyage entre l’Afrique du Nord et l’Europe, bien que certaines populations soient sédentaires dans le sud de la France.
Sa très longue trompe lui permet de butiner des fleurs en tubes profonds, comme celles du centranthus ci-dessus.
Les battements de ses ailes sont très rapides, de l’ordre de 75 par seconde, ce qui explique que l’œil humain ne peut pas percevoir les ailes en vol. Ses brusques embardées sont à l’origine de son nom : moros en grec signifie fou.
Aux heures les plus chaudes de la journée, le moro-sphinx se tient dans un endroit tranquille. Au repos, on reconnaît bien la silhouette d’un Sphingidae.
La chenille du moro-sphinx consomme essentiellement les parties aériennes des plantes de la famille des Rubiaceae, comme les gaillets.
Le sphinx gazé est une espèce voisine. Sa chenille consomme des chèvrefeuilles.
Oenothera speciosa au parfum très attractif est un piège mortel pour les moro-sphinx. Le tube étroit de sa corolle retient la trompe de ce papillon et il ne peut se dégager.
Cette plante mexicaine utilisée pour l’ornement des massifs trouve sans doute, dans son pays d’origine, des Sphingidae pollinisateurs plus robustes. Le fait de retenir quelques instants le papillon est certainement une adaptation permettant d’accrocher plus de pollen sur l’insecte qui se débat lorsqu’il se retire de la fleur.
Le moro-sphinx, un article de insectes.net
Fleurs cruelles, un article de Bruno Didier dans Insectes