La tourterelle turque (Streptopelia decaocto), originaire d’Inde et du Sri Lanka, a colonisé l’Europe au cours du siècle dernier. Dans nos régions, c’est un oiseau très fréquent que l’on retrouve facilement dans les milieux anthropisés. On peut qualifier cette espèce « d’urbanophile », puisqu’elle utilise facilement les implantations humaines (comme les villes, les zones agricoles) à proximité pour pouvoir s’alimenter. L’oiseau est principalement granivore mais il peut diversifier son alimentation à l’arrivée du printemps, en consommant des fleurs et quelques insectes.
En àŽle-de-France, les premières observations de tourterelles sont faites en Seine-et-Marne à partir de 1962.
C’est une espèce grégaire : dès l’été, les individus se regroupent, formant parfois des bandes comptants plus d’un millier d’individus. On assiste ensuite à une désagrégation des groupes entre février et avril, une fois la période hivernale terminée.
La tourterelle turque présente une taille similaire à celle du pigeon mais est cependant plus fine. Elle est facilement identifiable grâce à son demi collier noir et son iris rouge.
Sources :
Les oiseaux d’àŽle-de-France, par Pierre Le Maréchal, David Laloi & Guilhem Lesaffre
Tous les oiseaux d’Europe, par Frédéric Jiguet et Aurélien Audevard
Le guide ornitho, par L.Svensson, K.Mullarney & D.Zetterstrà¶m
Malgré la période de confinement et l’arrêt de nos activités sur le terrain et des animations, nous continuons de publier les nouvelles de la nature en ville trois fois par semaine. N’oubliez pas que nous sommes aussi sur Instagram et sur Facebook !
Sur le toit potager d’AgroParisTech des expériences scientifiques sont menées sous la conduite de chercheurs en agronomie. Des substrats de culture issus du recyclage de déchets urbains sont testés, et les teneurs en métaux lourds sont mesurées dans les légumes produits. D’autres paramètres font l’objet de batteries de mesures comme le poids des récoltes, la capacité de rétention en eau des substrats, le teneur en carbone dissous dans les eaux de drainage, l’effet de l’inoculation en vers de terre sur les rendements.
Bonnes nouvelles : un tel toit potager est à peu près aussi productif que la même surface en maraîchage biologique, et les teneurs en métaux lourds restent inférieures aux normes (sauf pour les plantes accumulatrices comme les aromatiques).
L’objectif du toit potager d’AgroParisTech :
Démontrer qu’un toit potager utilisant des substrats de culture issus du recyclage de déchets urbains permet efficacement de « participer au recyclage les déchets de la ville, produire des denrées alimentaires de bonne qualité, retenir l’eau de pluie et contribuer au stockage du carbone »
Les oiseaux exercent une forte pression sur ce toit peu fréquenté. Les filets sont une parade efficace mais il faut les réparer souvent car les oiseaux cherchent à les percer.
Une partie de la terrasse est dévolue à l’expérimentation de diverses cultures, dont des légumes africains. Une friche mellifère est aussi installée. Elle a été conçue pour ne pas être irriguée, mais des arrosages de secours sont tout de même nécessaires en période de sècheresse.
Sur le site d’une ancienne gare de la petite ceinture, La Recyclerie est d’abord un lieu de vie et de rencontres. Son atelier de réparation de petits matériels et son café-cantine sont bien connus des habitants du quartier. Le jardin tout en longueur le long des anciennes voies ferrées est équipé d’un poulailler, de composteurs collectifs, d’un potager écologique, d’une serre, d’un démonstrateur d’aquaponie, de diverses installations expérimentales et de mobiliers de récupération. Sur le toit du bâtiment des ruches sont installées parmi des plantes de garrigue.
L’objectif de La Recyclerie
« Sensibiliser le public aux valeurs éco-responsables, de manière ludique et positive »
A La Recyclerie, on peut emprunter un bioseau et rapporter ses déchets de cuisine à composter. Le lieu à l’ambiance particulière est proposé à la location pour des groupes. La Recyclerie propose aussi des ateliers pédagogiques et des événements culturels et festifs.
Bowie le lapin et les deux cochons d’Inde Ron et Alpe sont les chouchous des enfants qui visitent régulièrement le site. Ils valorisent une partie des épluchures du restaurant. La toiture de leur clapier est plantée de fraisiers.
Agripolis, sur le toit du collège Eugène Delacroix dans le 16ème arrondissement
Agripolis, start-up créée en 2014, gère actuellement quatre fermes urbaines sur Paris et en région parisienne. Elle prévoit de s’étendre à d’autres villes en France, et à l’international dès 2019. Elle pratique une agriculture intensive faisant appel à des techniques innovantes permettant des rendements élevés.
Les objectifs d’Agripolis
Produire en circuit court : « les fruits et légumes sont vendus aux consommateurs dans un rayon de 500 mètres maximum du lieu de production »
Sans pesticides ni engrais chimiques : « nous n’utilisons aucun pesticide et exclusivement des nutriments d’agriculture biologique »
Et cueillir à maturité : « le délai de mise à disposition après récolte n’excède pas 12 heures »
Les légumes sont cultivés en aéroponie. Les colonnes de culture ne sont pas remplies de terreau, elles sont creuses ; à l’intérieur, le long de leur paroi, coule de l’eau fertilisée qui baigne les racines des plantes. Cette eau circule en circuit fermé. Dans ces colonnes sont cultivées des plantes adaptées, à végétation limitée, faciles à récolter et à forte rentabilité : des fraisiers, des potimarrons, des aubergines, du basilic, des blettes…
Ces tomates de collection sont cultivées également en technique hors-sol, dans des tubes où circule de l’eau fertilisée.
Retrouvez d’autres articles sur des démonstrateurs d’agriculture urbaine :
La liste des jardins d’agriculture urbaine présente les caractéristiques de chaque jardin et en détaille les pratiques culturales. Voici par exemple la fiche du jardin géré par Jardinot à Eragny : fiche jardins d’Eragny-sur-Oise
Une rubrique « A la une » permet aux gestionnaires de jardins de faire connaître leur actualité. Voici l’article écrit à l’occasion de l’entrée dans la base de données du jardin Les lasagnes du Ponceau : Gros plan sur… les Lasagnes du Ponceau
On y trouve aussi une intéressante rubrique communication proposant une exposition sur le zéro pesticide et des panneaux pour la sensibilisation du public sur la gestion écologique des espaces verts et des jardins.
Nos articles sur les deux jardins cités dans cet article :
La toiture terrasse de la Cité de la mode et du Design à Paris est un lieu d’évènements et d’installations temporaires. Jusqu’au 31 janvier 2016, elle accueille le Living roof, une étonnante démonstration d’agriculture urbaine hors-sol.
Cet espace écosystémique intégré n’est pas une usine à gaz, c’est un prototype d’aquaponie. Le principe est séduisant et fait l’objet de recherches et de développements à grande échelle un peu partout dans le Monde, au Canada, aux Etats-Unis, en Allemagne, en Ethiopie, au Ghana, en France aussi dans un ambitieux programme en Auvergne Rhône-Alpes et en Bretagne.
L’eau des bassins, enrichie des déjections des poissons qui y vivent à l’ombre des plantes, irrigue des jardinières et des tuyauteries où poussent des salades, des physalis, d’autres légumes ou des espèces condimentaires…
On peut donner de la verdure aux poules, elles n’attendent que ça. Et avec l’argent des œufs, on achète la nourriture pour les poissons rouges. C’est de l’économie circulaire !
On m’avait parlé d’un poulailler connecté. Renseignements pris sur place, les poules n’envoient pas de SMS quand elles ont pondu. Dommage…
L’expérience se passe à Saint-Cyr-l’Ecole sur un plateau de 3,5 hectares, ancien site de remblais routiers. Toutes sortes de systèmes de cultures hors-sol transposables à des situations urbaines sont rassemblées là depuis le printemps 2015.
Ces salades sont cultivées dans un mélange de compost de déchets verts et de marc de café.
Des bacs en rondins et des pots de jardinage en géotextile (au premier plan) sont loués à des familles. Les locataires bénéficient d’un service d’arrosage automatique et des conseils d’un professionnel du maraîchage.
Au fond du terrain, sur un hectare, des rangs de cultures hors-sol sont installées sous un abri au toit et aux parois constitués d’un filet qui protège de la grêle et des insectes ravageurs. La drosophile suzukii n’a qu’à bien se tenir. La pollinisation est assurée par des bourdons.
Le site comprend aussi un rucher, un espace de pique-nique pour les jardiniers locataires et un grand bassin technique qui récupère les eaux de pluie et de drainage.
L’ensemble dégage des recettes qui permettent d’envisager un temps de retour des investissement de cinq ans.